Lille | Jean-François Van Rekem prend 3 ans ferme pour agressions sexuelles sur un jeune footballeur de l’OM Marcq

Le passé judiciaire de Jean-François Van Reckem a pesé lourd dans sa condamnation, cet après-midi à Lille, à trois ans de prison ferme suivis d’un encadrement socio-judiciaire pendant trois ans. C’est la troisième fois que le trentenaire est condamné pour agression sexuelle sur un mineur. Il est maintenu en détention.

La position du prévenu à l’audience sera résumée par Me Frédéric Dartigeas, avocat de la victime : « Je suis malade, je dois me soigner et je ne le fais pas. »

Avant l’avocat, le président Bernard Lemaire a tiqué lorsque Jean-François Van Reckem qualifie maladroitement les attouchements qu’il a imposés à un enfant de 12 ans de « bêtise ». Avant d’ajouter : « On en est à votre troisième passage en correctionnelle pour des faits identiques. Ça devient inquiétant… » 

Jean-François Van Reckem a été condamné par le tribunal de Dunkerque en 2010, 2011 et 2012. Deux de ses victimes évoluaient dans un club de foot.
Comme à Marcq-en-Baroeul où, au sein de l’OM, il a reconnu avoir imposé des attouchements à un enfant de 12 ans, entre septembre 2014 et novembre 2015.

Le président du club avait donné l’alerte quand il s’est aperçu que cet homme si investi dans la vie du club « bottait en touche » au moment de demander sa licence d’entraîneur. Et pour cause… Jean-François Van Reckem avait interdiction de fréquenter des enfants.

« Quand vous revenez dans un club de foot, auprès de jeunes, vous savez très bien dans quel contexte vous vous placez», relève la procureure, Élodie Buguel.

Dans le box, le prévenu arrondit les épaules de sa grande carcasse. Un soupçon de rose colore ses joues imberbes.

Il explique très posément que tout allait bien tant qu’il suivait les soins psychologiques imposés par un précédent suivi socio-judiciaire puis qu’il a arrêté :

«Je me sentais mieux. Mais je vois maintenant que ce n’était pas le cas. J’ai besoin de plus d’aide…»

« Le schéma classique du prédateur sexuel »

Dans la salle, les parents de la jeune victime sont en droit de frémir en écoutant cet homme très autocentré. L’avocat de la partie civile remet les choses en place :

« Il y a une victime et un agresseur qui a fait les choses consciemment. C’est le schéma classique du prédateur sexuel. Il y a l’emprise et une graduation des attouchements. »

En défense, Me Claire Lecat va batailler avec énergie pour démontrer que son client est simplement « quelqu’un de profondément immature » : « Au sein du club, les adultes comme les enfants l’ont perçu comme un gamin. »

Avec mille précautions, l’avocate souligne qu’il y a eu « seulement quelques baisers et gestes déplacés ». Elle insiste : « Il est arrivé au club par le biais de l’équipe senior, pas par les enfants. Il n’y a pas de stratégie. Rien n’indique dans le dossier qu’il a établi un scénario. Il n’est pas le pervers manipulateur que l’on décrit. »

Le parquet avait requis quatre ans d’emprisonnement.

Le tribunal a condamné Jean-François Van Reckem à trois ans de prison ferme.
Après son incarcération, il aura un suivi socio- judiciaire pendant trois ans avec interdiction de contact avec les mineurs et une obligation de soins psychiatriques et psychologiques.
Si le suivi n’est pas totalement respecté, Jean-François Van Reckem encourt deux années de prison supplémentaires.

Source: http://m.lavoixdunord.fr/

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