Bourges | Dix-huit mois de prison ferme pour détention d’images pédopornographiques

«Je suis intéressé, attiré par les fillettes de 6 à 7 ans, jusqu’à 15, 16 ans maximum… »

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Le Berruyer a été conduit à la prison de Bourges.

Dès qu’il se sent mal, ce Berruyer s’adonne à la contemplation de photos et vidéos de fillettes nues. Et deux condamnations ne l’ont pas empêché de récidiver et d’être condamné à dix-huit mois de prison ferme.

Jugé coupable de « détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique », en état de récidive légale, Lorenzo Bianchi, un Berruyer de quarante-cinq ans, a été condamné hier à dix-huit mois de prison ferme. Il a immédiatement été conduit à la maison d’arrêt du Bordiot.

Sa condamnation a été assortie de cinq années de suivi sociojudiciaire, d’une obligation de soins, d’une stricte interdiction d’entrer en contact avec des mineurs et de son inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).

« En récidive de récidive »

Au nom du ministère public, la vice-procureure Lydie Samour avait demandé deux ans de prison ferme, assortis des mêmes obligations.

« C’est la troisième fois que vous comparaissez en justice pour des faits de cette nature », avait-elle expliqué à Lorenzo Bianchi, impassible dans le box des accusés.

Il se trouvait en effet en état de « récidive de récidive ». En 2012 déjà, il avait purgé une peine de prison pour le même motif, aggravé du chef de « propositions à caractère sexuel à mineur de quinze ans ». Rebelote dès 2013, avec dix-huit mois dont six avec sursis à la clé.

1.600 films et plus de 13.000 photos

D’une voix claire, avec des mots précis, Lorenzo se dit « artisan en informatique ». Voici quelques mois, soupçonné d’escroquerie, les enquêteurs saisissent son ordinateur. L’expert qui y pénètre y découvre pas moins de 1.600 films et plus de 13.000 photos à caractère pédopornographique. « Des enfants dénudés, abusés, parfois de très jeunes enfants, bien en deçà de l’adolescence », résumera Lydie Samour.

Au fil de l’enquête, on interroge plusieurs ados ayant fréquenté des stages d’informatique au domicile de Lorenzo. Sur les écrans de veille des ordis du prof, ils disent avoir vu « des images étranges », « des fillettes pas très habillées, voire nues » et « dans des positions bizarres ».

J’appelle ça une sorte de cancer…

« Des fichiers échangés via Facebook », explique Lorenzo. Il ne nie rien.

« Les faits sont là, ils sont clairs, convient-il. Lorsque je ne vais pas bien, je me réfugie là-dedans. Je suis intéressé, attiré par les fillettes de 6 à 7 ans, jusqu’à 15, 16 ans maximum… »

Un penchant qu’il assimile, clairement, à une maladie:

« J’appelle même ça une sorte de cancer, assure-t-il. Et rien ne me soigne. Dès que je me retrouve en détresse, je replonge. »

« Ce sont des enfants, pas des images, se récrie une magistrate. En êtes-vous conscient?? »

« Bien entendu, affirme Lorenzo. Le problème, c’est que l’informatique est toute ma vie. Et que ces images et ces films sont là, disponibles, à portée sur la Toile. Je résiste, longtemps, je prends sur moi. Mais dès que je faiblis, je craque?! »

Une enfance souillée

Un expert psychiatre a tenté de comprendre. La perte d’un fils, emporté par une maladie fulgurante, a dévasté Lorenzo. Plus profond encore en lui, une enfance souillée : ses oncles et même son père ont abusé de lui.

Mais le plus grave, c’est son casier:

« L’expert psychiatre vous trouve une sexualité déviante, insiste la vice-procureure. Il estime que dans votre cas, la possibilité de récidive est patente. »

« Mon client ne conteste rien des faits, ne minimise rien, plaide Me Céline Pouget en défense. Il est prêt à tout pour que ça s’arrête. » Cinq années de suivi sociojudiciaire à sa sortie de prison devraient l’y aider.

Source: Leberry.fr

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