L’évêque Stanislas Lalanne, chargé de la veille contre la pédophilie ne “saurait pas dire”… si c’est un péché !
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 22/04/2016
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Pour l’évêque de Pontoise, Stanislas Lalanne, la pédophilie est “un mal” mais il ne “saurait pas dire” si c’est un péché. Ses propos ont choqué les victimes d’un prêtre pédophile à Lyon qui s’en sont émus le mercredi 6 avril.
En voilà une parole qui libère ! Evoquant ce mardi sur RCF – un réseau de 63 radios chrétiennes francophones -, les scandales de pédophilie qui (re)ébranlent l’Eglise catholique de France, l’évêque de Pontoise Stanislas Lalanne s’est montré pour le moins prudent quant à la condamnation des faits… La pédophilie est “un mal“, certes, a-t-il déclaré, mais il ne “saurait pas dire” si c’est un péché :
“Est-ce que c’est de l’ordre du péché ? Ça, je ne saurais pas dire, et puis c’est différent pour chaque personne. Mais c’est un mal et la première chose à faire c’est de protéger les victimes ou les éventuelles victimes.”
Choqués, les membres de l’association de victimes “La Parole Libérée” dénoncent ce mercredi 6 avril une “communication de l’Eglise de France empreinte de maladresses et d’amateurisme” et des propos qui résonnent “de manière violente et dégradante pour les victimes d’actes de pédophilie“.
“Ça peut être différent suivant chacun”
Un peu plus tard dans l’émission, plusieurs auditeurs se sont aussi montré heurtés par les propos de Stanislas Lalanne.
L’évêque a donc précisé sa pensée :
“C’est un mal profond. Les choses sont très, très claires. Est-ce que c’est péché ou pas ? Je ne sais pas et ça peut être différent suivant chacun. Donc on ne peut pas généraliser“.
Les choses sont de plus en plus claires, en effet…
Pour justifier cette prise de position , l’homme de Dieu a développé la notion de conscience :
“La difficulté, c’est quelle conscience la personne a de ce mal ? Comment elle s’en sent responsable ? (…) Quand on commet un péché, on a conscience qu’on blesse la relation à l’autre et qu’en blessant la relation à l’autre, on blesse la relation avec Dieu“.
De quoi conclure, selon lui :
“On est dans l’ordre du péché mais est-ce que cet homme est pécheur au sens strict du terme ? Je ne peux pas le dire, à chaque fois, on ne peut pas parler de façon générale“.
Une prise de position d’autant plus rassurante qu’elle émane du “monsieur anti-pédophilie” de l’Eglise catholique de France. Monseigneur Stanislas Lalanne n’est autre en effet que le responsable de la cellule de veille de l’Eglise contre la pédophilie.
A ce titre, les Français ont pu le revoir tout récemment, lors de la conférence de presse du cardinal Babarin, au cours de laquelle l’évêque de Lyon s’était expliqué des accusations pesant sur lui de non-dénonciation de crimes.
Avec une veille comme celle de son camarade Lalanne, on comprend mieux que l’Eglise semble à chaque scandale redécouvrir le problème de la pédophilie en son sein : qui sommes-nous pour généraliser ?
[EDIT jeudi 7 avril] Face à la polémique suscitée par ses déclarations sur RCF, Stanislas Lalanne a précisé sa pensée dans un communiqué mercredi soir. “La pédophilie, dans tous les cas, est un péché objectivement grave, ‘un crime atroce qui offense Dieu et blesse la dignité de la personne humaine créée à son image’ (Benoît XVI)“, écrit l’évêque de Pontoise. Et de répéter sa justification : “La question difficile qui se pose pour chaque cas, c’est le degré de conscience et donc de responsabilité de celui qui commet des actes aussi atroces“.
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