Legé | Un retraité jugé pour exhibition et agressions sexuelles

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Pédocriminel En liberté

« Peine de soins » pour le retraité en « démence débutante »
Un habitant de Legé, âgé de 75 ans, a été jugé pour exhibition et agressions sexuelles par le tribunal correctionnel de Nantes. Un médecin a diagnostiqué un début de démence.

Un retraité de Legé (Loire-Atlantique) âgé de 75 ans a été condamné, mardi 5 décembre 2023, en comparution immédiate pour « exhibition sexuelle », « agression sexuelle » et « corruption de mineur » après s’être masturbé devant des enfants et avoir touché la poitrine d’une jeune handicapée ces dernières semaines, relate l’agence PressPepper.

L’homme avait en effet d’abord « mis ses deux mains sur les seins » d’une victime le 21 septembre 2023, après avoir voulu voir son « beau pull en mohair ».

Le 24 septembre 2023, le septuagénaire avait « montré son sexe » au skate park en faisant « des mouvements de va-et-vient » sous les yeux d’un adolescent de 12 ans.

Le 4 octobre 2023, il avait demandé à deux fillettes de 11 ans qui faisaient alors ce jour-là « leur première sortie entre copines » sans leurs parents, de « soulever leurs T-shirts » pour voir leurs « seins qui poussent ».

Enfin, deux jours plus tard, le 6 octobre 2023, il avait de nouveau été vu en train de se masturber dans le parc des Visitandines, toujours dans le bourg de Legé, par le même adolescent de 12 ans qu’il avait croisé le 24 septembre 2023.

Il promenait son chien « trop mignon »

L’enquête à son égard avait démarré avec le signalement des parents des deux fillettes : elles avaient raconté qu’un « criminel » leur avait « demandé des choses qui ne se font pas » après avoir été « attirées » par son chien « trop mignon ».

« Allez soyez pas timides, je ne vais pas vous toucher », aurait promis le retraité à ces victimes « très mignonnes », elles aussi.

L’adolescent de 12 ans avait raconté par la suite avoir été témoin d’une scène similaire près du skate park où il était venu faire du roller.

« Regarde petit, je me branle », lui avait en effet lancé le septuagénaire.

« Vous êtes dégueulasse », lui avait alors répondu le jeune garçon.

« Oui, oui, je suis dégueulasse », lui avait alors confirmé le septuagénaire.

Le prévenu avait finalement été mis en fuite ce jour-là par un adulte qui le « menaçait d’appeler la police », mais il avait été reconnu deux semaines plus tard par le même adolescent, alors que celui-ci traversait le parc des Visitandines avec sa classe après un cours de natation à la piscine : le retraité était encore « en train de se branler » et lui avait même « fait coucou »…

Quatorze enfants avaient donc été interrogés par la suite par les gendarmes, et six d’entre eux avaient effectivement vu un « vieux monsieur » en train de « remonter son pantalon » à leur passage.

Des « dealers » l’auraient « dénoncé »

De la même façon, les militaires avaient pris connaissance des faits qui étaient arrivés à une jeune femme de 33 ans bénéficiaire de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) et qui est sous le coup d’une « protection » judiciaire : il avait « ouvert la fermeture-éclair » de sa polaire pour lui toucher les seins « avec les deux mains », avait-elle rapporté.

La compagne du septuagénaire avait alors été interrogée et avait confirmé qu’il « commençait à dérailler », avait « des problèmes de mémoire » et avait « laissé tomber les tâches administratives » dont il s’occupait jusque-là.

Lors de l’audience, le prévenu a d’abord dit « ne pas penser » s’être exhibé.

« J’avais l’habitude d’uriner dans le coin et, en plein moment où j’ai fait pipi derrière les lauriers, les enfants sont passés », a-t-il dit par exemple à propos du passage de la classe de l’une des victimes.

Concernant la jeune handicapée mentale de 33 ans, ce n’est « pas vrai » qu’il lui a touché les seins : il a simplement « dit qu’elle avait un beau pull en mohair », une fibre laineuse naturelle d’origine animale.

Dans le coin, il y a pas mal de dealers de produits stupéfiants, produits que je ne consomme pas. Ils ont pu me dénoncer pour que je me retrouve là où je suis aujourd’hui, déclare le prévenu.

Une « démence débutante » diagnostiquée

Finalement, le septuagénaire a fini par sangloter qu’il avait « honte » — « même si tout cela n’est pas vrai » — et qu’il portait « ce poids depuis un moment ».

Un médecin a en effet diagnostiqué chez lui une « démence débutante », a noté le président du tribunal.

Jusqu’alors inconnu de la justice, le retraité a depuis « des rendez-vous à l’hôpital psychiatrique de Machecoul ».

Reste que l’une des fillettes à qui il a demandé de soulever son T-shirt « n’est pas au meilleur de sa forme » depuis ces faits, selon ses parents, et qu’il est désormais « impossible » à sa copine de sortir seule dans le bourg de Legé, d’après les siens.

Dans ces conditions, la procureure de la République avait requis à l’encontre du prévenu un suivi sociojudiciaire de cinq ans, avec « surtout » une interdiction de contact avec ses victimes « choquées » et une interdiction d’exercer une activité en lien avec des mineurs.

Un bannissement du parc des Visitandines pour cinq ans avait aussi été réclamé par le parquet.

« La famille souhaite déménager de Legé »

Me Maëva Biger, l’avocate de la défense, avait elle plaidé en faveur d’une « abolition » du discernement de son client pour lui épargner une sanction pénale.

« La famille souhaite déménager de Legé et se rapprocher de Nantes », avait-elle aussi rassuré.

Le tribunal correctionnel de Nantes a finalement prononcé une « peine de soins » à son encontre, pour reprendre le mot du président : il sera astreint à un suivi sociojudiciaire de cinq ans, sans quoi il risquerait de purger un an derrière les barreaux.

Il a aussi été fait « injonction » de suivre des soins et interdiction de revenir au parc des Visitandines, de recontacter ses victimes et d’exercer une activité en lien avec des mineurs pendant dix ans.

Son nom a été inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS), ce qui l’obligera à pointer au moins une fois par an à la gendarmerie ou au commissariat de police le plus proche de chez lui.

Sur le plan civil, il devra verser 1000 € à chaque enfant.

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