Le Perche | Pas de prison pour le père pédocriminel qui a agressé sa fille de 4ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 13/07/2023
- 10:09
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Un homme de 37 ans a été condamné par le tribunal correctionnel d’Alençon, ce jeudi 6 juillet 2023, pour des attouchements sexuels imposés à sa fille, en novembre 2021, dans le Perche.
Des réponses courtes et des silences pesants. Pendant deux heures, un père de famille a éprouvé toutes les peines du monde à justifier les faits qui lui étaient reprochés.
Cet homme de 37 ans était jugé par le tribunal correctionnel d’Alençon (Orne), jeudi 6 juillet 2023, pour avoir agressé sexuellement sa fille, au printemps 2021, dans une commune du Perche, dans l’Orne. Au moment des faits, la victime n’était âgée que de 4 ans.
Le prévenu a reconnu un épisode d’attouchements sexuels, à savoir des caresses sur le sexe de son enfant.
« J’ai regretté tout de suite », a-t-il déclaré à la barre.
Mais il pourrait ne pas s’agir d’un acte isolé. Entendue par les enquêteurs, la fillette a évoqué d’autres faits :
« Papa a baissé ma culotte et m’a touché la nénette. Il m’a montré son zizi. Il a aussi fait du mal à mon frère. »
C’est le premier fils de la compagne du prévenu, qui aurait également été victime, qui a signalé les attouchements.
« Ce n’est pas moi qui ai fait ça. Ça s’est peut-être passé chez quelqu’un d’autre », s’est défendu le trentenaire, qui nie en bloc tous les autres faits.
Lors des auditions, longues et décousues, la jeune fille a mimé des gestes, des bruits…
« Elle décrit une scène […]. Une petite fille de 5 ans ne raconte pas de telles choses comme ça », a lancé Romuald Dano, le président de l’audience.
Me Guillaume Chesnot, l’avocat de la victime, a complété :
« Elle ne peut pas inventer, elle décrit simplement ce qu’elle a vécu ».
Mais pour Me Agathe Gauthier, l’avocate de la défense, certaines accusations de la victime posent question.
« Elle est revenue sur une déclaration en disant que c’était une blague. Elle n’arrive plus à faire la différence entre le vrai et le faux, entre ce qu’elle a vu et ce qu’elle a vécu. »
Depuis ces faits d’inceste, la jeune fille porte les traces de ce que le président de l’audience a qualifié de « traumatisme ».
« Elle en subira les conséquences toute sa vie », s’est désolée Hélène Tardif, la procureure.
Dans son rapport, une psychologue a constaté un trouble du développement affectif, le « mimétisme » de certaines scènes vécues par la victime, « comme si elle y était », et des connaissances sexuelles « supérieures » à celles d’enfants de son âge.
« Elle n’a pas relevé d’indices qui pourraient suggérer que sa parole ait été influencée », a poursuivi Romuald Dano.
La fille, retirée à ses parents, est placée en famille d’accueil depuis l’été 2021.
Aujourd’hui installé en Eure-et-Loir, le prévenu présentait jusqu’ici un casier vierge. Et a révélé avoir lui-même été victime, enfant, d’attouchements sexuels par une nourrice.
« Il n’a pas commis de nouveaux faits. Ce n’est pas un prédateur sexuel », a insisté son avocate.
Jusqu’ici impassible, le prévenu a fondu en larmes :
« J’aimerais que ma fille me pardonne un jour ».
Le Ministère public a requis une peine de cinq ans, dont trois sursis. Et a demandé le retrait de l’autorité parentale.
« Le chemin va être très long. Il faut qu’elle grandisse en paix », a justifié la procureure.
Le prévenu a été condamné à un an de prison avec sursis. Il devra respecter un suivi socio-judiciaire de trois ans avec, notamment, l’interdiction de rentrer en contact avec sa fille, sous réserve des décisions d’un juge des enfants.
Il a été inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) et n’a plus l’autorité parentale.
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