Le Mée-sur-Seine | Le pédophile avait agressé cinq jeunes garçons
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 16/12/2016
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Pour juger Jean*, un quadragénaire pédophile, le tribunal correctionnel de Melun a dû prendre en compte son handicap, une surdité profonde, « incompatible avec sa mise en détention », selon le ministère public.
Ce Méen était poursuivi pour avoir agressé sexuellement trois frères de 1995 à 2001, puis deux autres mineurs en 2011. Actuellement suivi par un psychiatre en langues des signes et sous traitement médicamenteux pour freiner sa libido, il a été condamné à quatre ans de prison dont deux ans avec sursis ce mercredi.
A chaque fois, les attouchements et fellations se passaient chez des proches. Dans les années 1990, il s’en était pris aux fils d’une amie de sa mère. A chaque fois qu’un frère mettait son veto, le suivant devenait sa nouvelle victime.
« En échange, il me montrait son scooter. Ça a cessé quand j’avais 13 ans », raconte l’aîné de la fratrie, qui a porté plainte en 2009.
Les faits les plus anciens étaient déjà prescrits.
C’est en 2011 qu’un collègue de travail de Jean, a noté un comportement inquiétant chez son petit garçon de 5 ans. L’enfant avait subi des attouchements dans un couloir, alors que son père était dans une autre pièce.
L’enquête de la brigade de protection de la famille de Melun a permis de relier ces victimes à un cinquième enfant de 9 ans, le fils d’un couple d’amis malentendants de Jean. Mais les parents, témoins d’une scène, avaient préféré taire l’affaire à la police.
Le père avait fait chanter le pédophile et s’était fait offrir un ordinateur à 3 000 euros en échange de son silence.
Absents à l’audience, les parents ont été condamnés à six mois et un an de prison avec sursis.
Enfin, lors d’une perquisition, « une importante quantité » d’images pédopornographiques avaient été trouvées dans une clé USB et sur l’ordinateur du mis en cause.
« Il a du mal à l’admettre mais c’est un pédophile. Ce n’est pas un chasseur, il s’agit d’une pédophilie situationnelle, lorsqu’il se trouve dans un contexte où il est avec de petits garçons », selon Me Raphaël Lehmann, l’un des avocats de la partie civile.
« Il a abusé de la confiance des familles, il a usé de manœuvres pour amadouer les enfants, il se dissimulait car il savait que c’était intolérable », poursuit le procureur.
Aux questions subtiles du tribunal sur son attirance sur les jeunes garçons, le prévenu évoque simplement « le plaisir ».
« L’expertise psychiatrique parle d’une intelligence normale mais son vocabulaire est de 100 à 200 mots sur une langue des signes qui en comprend 8 000. Je donne à quiconque le défi de lui faire comprendre la notion d’empathie », a plaidé en défense, Me Fabienne Griolet.
Salarié au moment des faits, Jean avait été placé en détention le 29 décembre 2011 – « un kidnapping » selon sa mère – et a passé dix mois en prison. Sous tutelle, il touche à présent l’allocation pour les adultes handicapés.
Dans le cadre de sa condamnation, il devra aussi respecter un suivi socio-judiciaire strict durant 7 ans.
*Le prénom a été changé
Source : http://www.leparisien.fr/
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