Le Havre | Sursis pour l’élu coupable d’atteinte sexuelle sur mineure

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L’homme a 50, elle a moins de 15 ans (l’âge exact n’est pas précisé dans l’article)
le marteau de la justice, posé
Scales of justice and Gavel on wooden table and Lawyer or Judge working with agreement in Courtroom, Justice and Law concept.
Un homme d’une cinquantaine d’années, conseiller municipal, a été condamné par le tribunal correctionnel du Havre à une peine de huit mois de prison avec sursis. Il lui est reproché une atteinte sexuelle sur une mineure de moins de 15 ans dans la région havraise.

« Eu égard à son âge, vous auriez dû garder vos distances », lance le président du tribunal correctionnel du Havre à François* qui comparaît pour répondre d’atteinte sexuelle par majeur sur mineur de 15 ans, faits commis du 25 juillet 2018 au 22 décembre 2019, près du Havre.

La victime ? Sa jeune voisine.

« Elle était désespérée, elle ne voulait plus vivre, elle m’a parlé de ses problèmes, m’a fait du chantage au suicide pour ne pas repartir chez elle », se défend le prévenu, chemise à carreaux portée sur un jean.

« On allait se marier »

Les faits reprochés se sont donc produits sur une période d’un an et demi, et sur la soirée du 15 mars 2021.

« J’étais fatigué, elle m’a réveillée. Je lui ai demandé de partir mais lorsque je me suis couché, elle était dans le lit et elle m’a fait une déclaration, elle voulait connaître mes relations passées… » poursuit ce conseiller municipal, célibataire. « Elle m’a dit que plus tard, on allait se marier mais je lui ai répondu qu’elle était trop jeune. » « C’est compliqué d’entendre qu’à votre âge vous ayez admis sa présence, ajoute le président. L’irréparable n’a pas été commis… On attendait de vous que vous vous rhabilliez et la rameniez chez elle… »

« Un intérêt sexuel »

À plusieurs reprises, l’adolescente aurait obligé son voisin à poser ses bras sur ses fesses et sa poitrine.

« Mon apprenti terminait son stage, elle m’a agrippée le bras sur le sein en me demandant de garder mon apprenti  », raconte le prévenu en mimant les gestes.

« Vous êtes confronté à une jeune fille qui est très en demande. Il y a un intérêt sexuel porté par l’un et par l’autre », estime le président du tribunal qui ajoute : « Vous avez dit qu’elle courrait des risques à 18 ans car vous la violeriez… »

« J’ai dit qu’elle prenait des risques compte tenu de son comportement, à déambuler ici et là… J’avais une grande affection pour elle. C’est plus un sentiment de bienveillance. Physiquement, elle n’est pas désagréable, mais j’avais des réserves. »

« Ça complètement dérapé »

« Les limites ont pris l’eau, ce n’est pas possible », tranche le président au fur et à mesure du récit des événements. « Il y a quelque chose de nature sexuelle à être nu dans son lit avec n’importe qui !… Si vous parlez de ses gros seins à une femme, c’est sexué ! »

Pour l’avocat de la partie civile, il y a « une ambiguïté du prévenu… Ça a complètement dérapé. Il y a des paroles et des gestes inadmissibles quand on a 50 ans et qu’on est avec une gamine qui en a 13… C’est une relation malsaine et ambiguë. »

« Un homme isolé »

Le procureur de la République partage les mêmes sentiments, mais met en exergue dans son réquisitoire un « comportement ambivalent de la victime, qui a pu l’encourager… »

Elle décrit l’élu, dont le casier judiciaire est vierge, comme « un homme isolé, qui travaille dur ». Le procureur requiert douze mois de prison avec sursis.

Le tribunal a finalement condamné François à huit mois de prison avec sursis.

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