Le Havre | Il repart libre du tribunal après de multiples condamnations pour les viols de son frère, neveu et nièces de 13, 5 et 2 ans.

Durant sa minorité et à ses 18 ans, le Havrais a violé son cadet handicapé et agressé sexuellement les enfants de sa sœur. Depuis deux ans, il a choisi d’arrêter tout suivi médical.

Le silence est interminable quand la présidente laisse la parole au prévenu après le rappel des faits.

Il est poursuivi pour des agressions sexuelles en 2010 alors qu’il avait 18 ans : sur son frère handicapé alors âgé de 13 ans, sur son neveu et sa nièce de 5 et 2 ans.

La veille de cette audience, il a été condamné par le tribunal pour enfants concernant des faits commis au cours de sa propre minorité.

« On est devant le tribunal correctionnel aujourd’hui. On n’est plus devant le tribunal pour enfants. Vous êtes largement majeur », essaye de réveiller la présidente.

Au fil des débats, elle entre dans les détails du dossier pour remuer le prévenu de 24 ans d’une passivité totale.

Il concède que son petit frère qui souffre d’une trisomie-22 est « malade ». Mais il saurait dire non.

Un temps, le prévenu soutient que son cadet « n’était pas forcé », que leurs rapports étaient « réciproques ».

Mais il lui offrait des bonbons pour qu’il se taise.

« Je me rendais compte que ça lui faisait mal. »

Le Havrais a fini par avouer avoir violé son frère à vingt-six reprises quand ils avaient tous les deux moins de 18 ans.

Des viols buccaux et anaux.

Le jour des 18 ans de l’aîné, leurs parents trouvent les deux frères, pantalons baissés, dans une chambre.

Le prévenu se souvient s’être fait « engueuler ». Rien d’autre.

« Vous avez quand même eu votre gâteau d’anniversaire ? » pique la juge.

Aucune réaction de l’intéressé.

Lors de l’enquête, après avoir nié, il concédait cette attirance pour les plus petits que lui, une excitation en regardant même simplement sur Internet

« des images d’enfants avec des ailes ».

En octobre 2010, le prévenu garde durant les week-ends les enfants de sa sœur.

Le garçon de 5 ans mimera à ses parents ce qu’il a subi de la part de son oncle, au niveau du sexe et des fesses.

Pendant cinq minutes, à plusieurs reprises, se rappelle le prévenu.

Il a abusé de sa toute petite nièce lorsqu’il changeait sa couche.

Jusqu’à lui lécher le sexe.

« La déficience intellectuelle légère » de l’intéressé entraîne une « légère altération » de sa responsabilité.

L’expert-psychiatre a surtout retenu « une dangerosité comportementale ».

Placé sous contrôle judiciaire, le Havrais n’a pas respecté l’interdiction de vivre avec des enfants.

Il a alors été placé en détention provisoire quelques mois durant lesquels il a été violenté par des prisonniers qui ont eu vent des raisons de son enfermement.

Placé une seconde fois sous contrôle judiciaire, il a choisi d’arrêter le suivi psychiatrique.

Depuis deux ans, le prévenu refuse des soins.

« Mais il n’y a pas eu pour autant de nouveaux passages à l’acte », se satisfait son avocate.

Le jeune homme assure ne plus ressentir d’attirance.

« Prouvez-le-moi, ordonne la juge.

Comment peut-on vous croire ?

Regardez-moi. Ça ne vous fait pas peur tout ça ? »

Silence.

L’avocat des parents du neveu et de la nièce décrit les

« énormes répercussions psychologiques et comportementales » sur le petit « depuis ça ».

Condamné la veille à deux ans de prison dont six mois ferme pour les faits du temps de sa minorité, le prévenu écope cette fois de trois ans pour moitié ferme, sans mandat de dépôt.

Il a une nouvelle obligation de suivre des soins, celle d’indemniser ses victimes.

Il a l’interdiction d’approcher son neveu et sa nièce, ainsi que celle d’activité en lien avec des mineurs.

Le Havrais repart libre du tribunal.

Source : Paris-Normandie

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