Le Havre | Le multirécidiviste qui a agressé sexuellement un garçon de 10 ans sera de nouveau libre dans 18 mois…

L’homme de 49 ans est à nouveau incarcéré à l’issue de l’audience.

Durant les débats, il a renvoyé la faute sur sa jeune victime tout en admettant des tendances pédophiles.

Il estime sa victime « en partie responsable » des agressions sexuelles qu’elle a subies entre début 2008 et mai 2010.

Parce que le garçon abusé n’en a pas immédiatement parlé à ses parents.

« C’est normal qu’une victime qui a été agressée mette autant de temps à parler.

L’actualité nous l’a rappelé »,

répond le procureur à Hervé Morisse.

Le magistrat fait alors allusion à « une présentatrice télé », à « une championne de tennis ».

Le prévenu de 49 ans est bel et bien le seul responsable.

Et après avoir écouté son discours tout au long des débats, le tribunal correctionnel prononce son incarcération.

Domicilié à Bréauté, Hervé Morisse a déjà été condamné en 2001 pour agression sexuelle.

Il évoque de lui-même une première condamnation similaire en 1984 qui ne figure plus à son casier.

En 2008, il s’installe chez un ami d’école, au Havre.

Parce que mis en cause dans une précédente procédure, l’homme originaire de Fécamp a été obligé par la justice à déménager.

« Votre ami vous accueille chez lui.

Il vous fait confiance »,

martèle la présidente.

Hervé Morisse dort dans la même chambre que sa victime alors âgée d’une dizaine d’années.

« Quasiment tous les week-ends »,

rappelle le procureur, il masturbe le garçon et le contraint à en faire de même sur lui.

« J’étais comme anesthésié.

J’avais honte, décrit la victime.

J’avais peur qu’on ne me croie pas. »

Elle finit par oser parler à compter de 2012.

Tout en mâchonnant son chewing-gum, les yeux dans le vide, Hervé Morisse écoute la partie civile présente à l’audience et devenue majeure entre-temps.

« C’est lui qui venait me chercher »,

offre en garde à vue le mis en cause.

Il concède tout de même une « pulsion ».

« Oui, c’est moi »,assume-t-il davantage à la barre.

Au cours de l’enquête, Hervé Morisse évoque une « attirance pour les adolescentes » et « un peu pour les garçons, mais pas pour les hommes ».

Il relate avoir été lui-même abusé durant son enfance par un membre de sa famille.

« Il en a parlé rapidement et sa mère lui a répondu qu’il fallait passer à autre chose », déplore son avocate.

L’expert : sa pédophilie est « très sévère »

Hervé Morisse est décrit par un expert-psychiatre comme disposant d’une « perversion » et d’une « perversité ».

Sa pédophilie est « très sévère ».

Et « le besoin de passage à l’acte reste présent » chez le sujet à la « tendance paranoïaque ».

Le procureur ne le cache pas :

« J’ai rarement vu une expertise comme ça ».

Alors, il ne serait « pas choqué – mais pas choqué du tout – si le tribunal venait à prononcer un mandat de dépôt ».

D’abord, les juges prononcent trois ans de prison ferme, contre cinq requis.

Et, ils ajoutent le mandat de dépôt à la barre.

Venu libre au tribunal, Hervé Morisse est menotté tandis qu’il commençait à ramasser sa pochette de documents.

Il ne regagnera pas le domicile de sa mère.

Il est incarcéré à l’issue de l’audience.

Source : Paris Normandie

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