Laval | Un naturiste condamné à trois ans et demi de prison pour agression et exhibition sexuelle

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“Mon avocate avait dit que j’en avais pour 10 ans, que j’étais coupable, donc je devais la fermer”
Un homme de 74 ans a été condamné à trois ans et demi de prison ce jeudi par le tribunal judiciaire de Laval pour agression sexuelle et exhibition sexuelle sur mineurs de 15 ans et plus. Les faits se sont déroulés entre mars 2020 et mars 2021. Il a contesté les faits lors de son audience.

Il était poursuivi pour exhibition sexuelle et agression sexuelle sur des mineurs de 15 ans et plus entre mars 2020 et mars 2021 en Mayenne.

Du naturisme revendiqué

Il pratiquait le naturisme depuis toujours, notamment à son domicile.

Tout part d’un signalement en mars 2021.

Le prévenu aurait dormi avec un mineur de 15 ans, lui aurait touché le sexe et tenté de lui faire une fellation. Ce qu’il réfute.

Une jeune fille déclare aussi qu’elle l’a vu nu chez lui.

L’enquête montre que le vieux monsieur est naturiste et qu’il vit effectivement nu dans son appartement, mais affirme que les mineurs qui se présentent à son domicile le savent.

Il apparaît aussi qu’il lavait certains mineurs tout en étant nu dans sa salle de bain.

En garde à vue, le vieux monsieur explique qu’il avait une relation “paternelle”avec les enfants.

Il reconnait également qu’une des filles a été choquée en le voyant nu, qu’il a bien lavé les jeunes en leur touchant le sexe, mais qu’ils n’avaient pas protesté.

Il a enfin conscience qu’en touchant les parties intimes des mineurs, cela pouvait constituer une agression sexuelle.

“Je ne me ferai pas avoir”

Placé en détention provisoire depuis novembre dernier, le prévenu, lunettes sur le nez et épaisse moustache blanche, s’exprime dans son box.

“J’ai un côté paternel, je n’ai jamais caché mon côté naturiste et nudiste et je n’ai jamais touché le gamin”,

répond-il à la présidente.

Il présente plusieurs condamnations à son casier judiciaire, notamment pour agressions sexuelles et corruptions de mineurs.

Pour lui, c’était une erreur judiciaire à ce moment-là.

“Mon avocate à l’époque avait dit que j’en avais pour 10 ans, que j’étais coupable, donc je devais la fermer.

C’est pour ça que je suis resté muet.

Là, je prendrai mes torts, mais pas ce que je n’ai pas fait”,

insiste-t-il.

La présidente enchaîne :

” Est-ce qu’un vieux monsieur de 70 ans qui lave de jeunes garçons de 15 ans nu dans une salle de bain, ça arrive souvent selon vous ?

Les papas font-ils ça d’habitude ?”

” Non, mais bon, pour moi, c’est mon côté paternel”,

réitère le vieux monsieur,

” Je n’ai pas de pulsions sexuelles”.

La présidente :

” Qu’entendez-vous par là ?”,

” Euh, comment dire, je ne suis pas attiré par les enfants, mais je ne me ferai pas avoir Madame, je reconnais un tas de trucs, mais pas les atteintes sexuelles”,

persiste le prévenu.

“Je crois que le prévenu ne comprendra jamais”

L’avocat de la défense plaide la bonté de son client, “trop bon, trop con”, selon les mots du prévenu.

Le conseil lit d’ailleurs une lettre de la fille du vieux monsieur,

” Ce n’était pas mon père, mais le mineur qui demandait à le voir.

Comme mon père est très gentil, il ne dit jamais non”.

Il demande donc la relaxe.

” Je crois que le prévenu ne comprendra jamais”,

se désole la procureure lors de ses réquisitions.

Elle souhaite convaincre la Cour “d’éloigner le prévenu le plus longtemps possible de la société”.

Elle demande donc cinq ans de prison et un suivi socio-judiciaire pendant huit ans.

Le prévenu écope finalement de trois ans et demi de prison.

Il a également l’interdiction de rentrer en contact avec les victimes et interdiction d’exercer au contact de mineurs pendant 10 ans.

Alexandre Frémont

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