Lailly-en-Val | Un homme condamné à 5 ans pour des agressions sexuelles étalées sur 18 ans

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“C’était pas un plaisir sexuel, j’étais pas en érection.”
Ce mardi 6 juillet, Jean-Marie, un sexagénaire originaire de Lailly-en-Val, a été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur mineures de moins de 15 ans, souvent enfants au moment des faits, cinq en tout, en l’espace de dix-huit ans.

La procédure aura nécessité deux ans d’enquête par un juge d’instruction, avant qu’il ne soit décidé de son renvoi devant le tribunal correctionnel d’Orléans.

Au centre de l’affaire, jugée ce mardi 6 juillet, se tient un habitant de Lailly-en-Val de 61 ans, qui exerçait la profession de maçon jusqu’à son placement en détention provisoire, en juillet 2019.

Tout commence quand la maman de sa dernière victime, alors âgée de 2 ans, le surprend en flagrant délit.

Jean-Marie Meslard, qui travaille ce jour-là dans la maison des grands-parents de la petite, vient de glisser la main dans sa culotte.

Et il a été vu…

Dénonciations, climat irrespirable et violente bagarre: le conflit de voisinage à Puiseaux finit au tribunal.

Les parents le contraignent à se dénoncer

Les parents le somment alors de se dénoncer aux gendarmes, ils vont notamment l’y contraindre en confisquant les clés de son camion.

Le maçon va finalement obtempérer.

L’enquête ne tardera pas à le confondre : on retrouvera du ciment sur la culotte de l’enfant.

Ce mardi, Jean-Marie a bien reconnu “un geste déplacé”, mais, selon lui, parfaitement étranger à la recherche d’un quelconque plaisir sexuel :

“Je vérifiais si elle n’avait pas fait pipi dans sa culotte.”

Durant dix-huit ans…

De “pédophile”, ainsi le qualifie sans ambages l’avocat d’une autre de ses victimes, car cinq ont pu être identifiées, alors enfants ou prépubères, quand, entre 2001 et 2019, elles ont croisé la route du “prédateur sexuel”, à l’endroit duquel le parquet réclame sept ans.

Après les faits de l’été 2019, il a pu être établi que le maçon sévissait depuis dix-huit ans.

Entendus au début de l’enquête, son ex-épouse et ses fils expliquent qu’il y a pu y avoir des précédents.

Ils vont jusqu’à orienter les gendarmes vers de potentielles victimes.

Quatre de plus – souvent majeures aujourd’hui – apparaissent alors dans le dossier.

Jean-Marie opérait dans le cercle amical, voire familial.

Comme en cette nuit où il avait bu et regardé un porno, et au cours de laquelle il admet “avoir léché le sexe” d’une petite fille de cinq ans.

Sur ses cinq victimes, il se “souvient” n’en avoir agressé sexuellement que trois, entre cunnilingus, attouchements dans une piscine, ou, au fond d’un jardin, après y avoir attiré l’une d’entre elles, au prétexte d’une partie de pêche…

“Y avait pas de désir sexuel, c’était affectif”

Le tribunal questionne:

“Qu’est-ce que ça vous procure de lécher le clitoris d’une enfant ?”

Sur quoi il répond:

 “C’était pas un plaisir sexuel, j’étais pas en érection.”

La première victime à avoir porté plainte déplore à la barre:

“Pourquoi il dit qu’il ne m’a rien fait ?”

C’était en 2013 et, à l’époque, l’affaire avait été classée sans suite.

Lui se défend, comme il le peut :

“J’ai manqué de tendresse enfant, au niveau de mes parents, j’ai pu vouloir reporter ce manque…”

Est-ce ce qui aura aussi poussé le Laillylois à visionner des vidéos pédopornographiques, comme en regorgeait son ordinateur ?

Pour en revenir à ses victimes, tout juste admet-il:

“Des pulsions. Y avait pas de désir sexuel, c’était affectif”

Après trois longues heures d’audience, il fond finalement en larmes et s’adresse à elles :

“Je m’excuse de vous avoir fait du mal.”

Ce mardi, Jean-Marie a été condamné à cinq ans de prison, avec maintien en détention.

Il devra indemniser ses victimes à hauteur de plusieurs milliers d’euros.

À sa sortie de prison, il ne pourra plus réapparaître à Lailly-en-Val et sera inscrit au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).

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