Bourges | 10.369 photos,135 vidéos insoutenables pédopornographiques et pédozoophiliques

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10 ans de prison ferme pour activités pédopornographiques en ligne, en récidive
Déjà condamné 2 fois pour viol aggravé et agressions sexuelles sur mineur, un quinquagénaire « collectionnait » photos et vidéos souvent insoutenables. Il a été condamné à 10 ans de prison ferme. « Certaines montrent des interventions chirurgicales et même des autopsies pratiquées sur des enfants ».

10 ans de prison ferme et maintien en détention.

C’est la peine, rare, récemment prononcée par le tribunal correctionnel de Bourges contre un Berruyer d’une cinquantaine d’années.

Il a été jugé coupable de nombreuses infractions aux lois punissant les activités pédopornographiques sur internet.

Comme il se trouvait en état de récidive légale pour le tout, il a écopé de la peine maximale encourue : 10 ans ferme.

 

Le parquet avait requis 8 ans ferme

Les juges sont allés au-delà des réquisitions de la vice-procureure, Lydie Samour. Elle préconisait 8 années d’emprisonnement.

Le prévenu comparaissait sous escorte.

La nature des faits poursuivis et ses antécédents l’avaient conduit à être placé en détention provisoire, fin mai 2020.

À l’examen des faits, « il m’est souvent venu l’envie de vomir », a plusieurs fois constaté la présidente du tribunal.

Courant 2020, le nom du prévenu a surgi dans les méandres d’une vaste enquête ciblant les milieux de la pédopornographie sur internet et le « dark web », la face sombre et illégale de la toile.

Première perquisition, et saisie de 1.898 photos numériques « à caractère pédopornographique, voire pédozoophiliques .

« Certaines montrent des interventions chirurgicales et même des autopsies pratiquées sur des enfants »,

établissent les enquêteurs.

Depuis le box des prévenus, le mis en cause, un petit homme plein d’aplomb en chemise à carreaux, se présente comme « un collectionneur ».

« Expliquez-nous ce qui vous intéresse là-dedans »,

lui demande la présidente.

« Je sais pas, je pourrais pas vous dire… »

L’examen de son téléphone a révélé de nombreuses conversations avec des interlocuteurs se présentant comme mineurs.

« Ben oui… Des enfants m’appelaient souvent, vers 22 ou 23 heures. Ils n’arrivaient pas à dormir, ils voulaient causer. On discutait, moi ça me dérangeait pas. »

D’autres interlocuteurs se disaient pères de famille, disposés « à prêter », voire « à louer » leurs enfants l’espace d’un week-end.

Sur son ordinateur figurait un raccourci vers le « dark web ».

De nombreuses connexions ont été tracées.

« Pas vrai, soutient le prévenu, offusqué. C’est “quelqu’un” qui a installé ça sur mon ordi. Moi, je m’en suis jamais servi ! »

Une clé USB a produit 10.369 photos et 135 vidéos. Toutes délictuelles, souvent insoutenables.

Classées, répertoriées, redirigées.

« Tout ça, on me l’envoyait et je le gardais pour le partager avec d’autres. Personnellement, ça ne me faisait rien. »

Le quinquagénaire, célibataire, est sous curatelle.

« Parce que je sais pas gérer mon argent. »

Ses affaires se gâtent à l’examen, accablant, de son casier judiciaire.

« 3 ans de prison ferme à Caen, en 1996, constate la présidente. Vous vous souvenez ? »

« Mmm… J’avais proposé au fils d’un voisin de me faire une fellation. »,

L’enfant avait 4 ans.

 

« Les enfants, je ne les ai jamais forcés »

En 2005, idem avec un jeune garçon de 11 ans, « le fils d’un ami ». Cette fois, c’est en cour d’assises, pour viol aggravé et agression sexuelle sur mineur.

Il écope de 12 ans de réclusion criminelle, dont la moitié de peine de sûreté.

« C’était l’alcool, plaide-t-il. J’avais un coup dans le nez, alors j’ai fait le con. J’ai payé. »

À bout d’arguments, il abat sa dernière carte :

« Les enfants, je ne les ai jamais forcés ».

Les conclusions de plusieurs expertises psychiatriques sont sans appel. « Personnalité perverse caractérisée », « indifférence structurelle vis-à-vis d’autrui », « sexualité tout entière organisée autour de la pédophilie », le tout « sans aucune altération du jugement ».

En défense, Me Ludivine Lamoure a plaidé, en vain, pour un suivi socio-judiciaire, « seule mesure susceptible de l’aider à ce stade ».

Emmanuel Letreulle

 

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