La Réunion | Le prédateur s’improvisait photographe pour abuser sexuellement de jeunes modèles

Hier, un homme de 31 ans, suspecté d’avoir abusé sexuellement d’une dizaine de jeunes filles âgées de 15 à 17 ans, a été placé en garde à vue par les policiers de Saint-André. “Faux-tographe” mais vrai prédateur, il piégeait de jeunes modèles avant de les faire chanter pour obtenir des faveurs sexuelles.

Cette sordide affaire débute il y a une dizaine de jours quand une jeune fille se décide à briser le silence en déposant plainte auprès des services de police.

Elle a dû rompre pour cela le cercle vicieux de la culpabilité, de la peur et de la honte qui empêche les victimes d’abus sexuels de mettre fin à leur cauchemar. L’histoire qu’elle raconte aux policiers de Saint-André est malheureusement devenue un classique du genre.

La jeune fille répond à une annonce postée sur les réseaux sociaux, Facebook en particulier.

L’homme de 31 ans renvoie l’image lisse d’un photographe de mode bien sous tous rapports. Il est censé être expérimenté et se montre rassurant. Il se propose de réaliser un book à l’ingénue qui se rêve en top-modèle. Aveuglée par une gloire naissante qui lui donne des ailes de grande, elle accepte de rencontrer l’inconnu dans un endroit à la fois discret et anonyme

La séance de shooting se veut bon enfant. Mais les apparences sont trompeuses et le rendez-vous dérape très vite avec des photos dans le plus simple appareil. L’enfant quelque peu grisée à l’idée de braver l’interdit, est prise au piège. Elle n’ose pas forcément dire non quand il l’amène à se dénuder. Le Saint-Paulois mitraille en sachant qu’il va bientôt pouvoir tirer profit de ses clichés osés.

Ca fait cliché de le dire mais c’est pourtant ainsi que la jeune proie se retrouve sous sa coupe. Entre les mains du pervers, les photos deviennent une redoutable monnaie d’échange. Celui qui s’est glissé dans la peau d’un photographe de charme est en réalité un redoutable prédateur.

Le trentenaire exige de son jeune “modèle” des faveurs sexuelles pour prix du silence. C’est-à-dire qu’il ne diffusera pas les clichés compromettants au vu et au su de tout le monde sur le net si elle assouvit ses fantasmes. Prise dans sa toile, l’adolescente se plie à ses quatre volontés, acceptant fellations et parfois aussi des rapports sexuels complets. Le fait qu’elle soit mineure la rend encore plus vulnérable face à l’odieux chantage.

Les policiers de la brigade de sûreté urbaine de Saint-André consignent le récit sur procès-verbal. Surtout, ils recueillent les éléments susceptibles de retracer “le faux-tographe” comme on les nomme dans le jargon. Les enquêteurs ne tardent pas à s’apercevoir que la jeune plaignante n’est pas un cas isolé. Le prédateur aurait ainsi piégé une dizaine d’adolescentes dans une fourchette d’âge allant de 15 à 17 ans, attirées par les paillettes et les podiums. Souvent sur Facebook mais aussi en les accostant dans la rue pour les convaincre d’accepter une séance photo.

L’obtention des coordonnées téléphoniques du suspect va accélérer son identification alors que les plaintes se multiplient. Celui-ci est domicilié chez ses parents dans les hauts de Saint-Paul. Les policiers vont tenter de l’interpeller il y a une semaine.

En vain. Il s’est évanoui dans la nature au volant de son véhicule. Lundi matin, les policiers de Saint-André le traquent de l’ouest au sud de l’île où il est censé être en cavale. Car, manifestement, il les sait lancés à ses trousses.

Lundi en milieu d’après-midi, les enquêteurs repèrent son véhicule stationné sur le secteur de la Saline. La chance leur sourit puisqu’il se trouve même dans l’habitacle. Pris au piège, le suspect verrouille les portières et sort un couteau. Sous le regard médusé des policiers, il plonge la lame dans sa gorge pour mettre fin à ses jours. Les enquêteurs brisent immédiatement une vitre pour l’empêcher de parvenir à ses fins. Heureusement, il s’est ouvert la gorge mais la carotide a été épargnée. On lui a fait un point de compression pour stopper l’hémorragie en attendant l’arrivée des pompiers.

Le blessé a été conduit à l’hôpital Gabriel-Martin à Saint-Paul. Le pronostic vital n’est pas engagé et sa blessure moins grave qu’il n’y paraissait. Là-bas, il est placé sous discrète surveillance policière mais pas en garde à vue. Impossible d’entamer voire d’épuiser le quota de 48 heures sans avoir la garantie de l’auditionner.

Finalement, le prédateur présumé a été placé en garde à vue hier, aux environs de 15 h 30.

Soupçonné de viols, d’agressions sexuelles et d’exhibitionnisme, il doit maintenant livrer sa version des faits. Les enquêteurs devraient aussi faire en sorte qu’il donne les noms de toutes ses victimes parmi lesquelles quatre ont déjà déposé plainte. D’autres devraient suivre car une dizaine de cas aurait été répertoriée.

Parallèlement, les policiers épluchent les cartes mémoires de son appareil photo, son ordinateur, son carnet d’adresses, ses communications téléphoniques et ses échanges sur les réseaux sociaux au cas où l’affaire réserverait d’autres mauvaises surprises.

Source : clicanoo.re

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