La Réunion | Frédéric Marimoutou condamné à 12 ans de prison pour viol et enlèvement

L’affaire avait profondément choqué notre île.

Quartier Bras-Fusil, le 18 mars 2021, une fillette de cinq ans est kidnappée alors qu’elle jouait à proximité de son domicile, avec une amie.

Son ravisseur l’avait attirée avec des bonbons avant de la faire monter de force dans son véhicule.

Moins de deux heures après, la petite victime avait été retrouvée apeurée et en larmes près d’un champ de cannes par un cycliste, à Saint-André.

Ce vendredi, Frédéric Marimoutou était jugé devant la cour criminelle de La Réunion pour l’enlèvement et le viol de la marmaille.

Pendant le laps de temps aux côtés de son agresseur, la fillette avait en effet subi des sévices d’ordre sexuel.

C’est grâce à la description de la petite que les gendarmes de la compagnie de Saint-Benoît et ceux de la section de recherches avaient pu confirmer la piste de ce marginal, sans domicile fixe, mais voguant de gauche à droite, de point de chute en point de chute.

Un détail avait particulièrement attiré l’attention des enquêteurs : son tatouage en forme d’étoile, dessiné sur son cou.

Après un minutieux travail de porte-à-porte, les militaires parviennent à se faire une idée du véhicule utilisé par le suspect.

Les investigations s’affinent ensuite grâce à la vidéosurveillance installée par un particulier.

Trois jours après les faits, Frédéric Marimoutou est arrêté et mis en examen dans la foulée.

Le quadragénaire passe rapidement à table au cours de sa garde à vue. Puis explique les circonstances de l’enlèvement au cours de son entretien avec un psychiatre.

“PULSION IRRÉPRESSIBLE”

Le jour des faits, c’est en passant par hasard à Bras-Fusil qu’il aurait été pris d’une “pulsion irrépressible” à la vue de très jeunes enfants, avant de jeter son dévolu sur la gamine de 5 ans et de mettre à exécution son piège.

Selon les mots du procureur de l’époque, Éric Tuffery:

“Un homme au profil dangereux”

“Très connu de la justice, il a été condamné à 26 reprises depuis 2005, mais jamais pour infraction sexuelle, ni agression ou viol. Il s’agit d’une multitude de délits, des violences, des délits routiers, des abus de confiance, des vols…”

Lors du procès, l’accusé a maintenu sa ligne de défense affichée tout au long de l’instruction.

Reconnaissant une agression sexuelle, mais non les faits de viol décrits par l’enfant.

L’avocate générale, Domitille Descampiaux a requis, hier, la peine de seize années de réclusion criminelle.

En fin de soirée, Frédéric Marimoutou a été reconnu coupable de l’enlèvement et du viol de la victime et condamné à douze ans de réclusion.

L’altération de son discernement, causée par plusieurs troubles psychiques, a été reconnue par les magistrats.

Deux rapports d’expertise s’opposaient en effet sur son cas.

Me Fabian Gorce, l’un des avocats de la défense, qui se dit satisfait à l’annonce du verdict développe:

“Il risquait 20 ans.”

“L’un affirmait qu’il y avait une altération sévère. L’autre, qu’il n’y en avait pas du tout”

Satisfaits, les proches de l’enfant le sont beaucoup moins.

Peu avant le rendu de la décision, ils estimaient que la peine maximale n’aurait pu suffire au regard du traumatisme subi.

Aujourd’hui, et après des temps difficiles, l’enfant se porte mieux.

Un témoignage à la barre vécu douloureusement par cette dernière, qui n’avait que peu de souvenirs de l’agression.

La famille espère désormais pouvoir enfin tourner la page de ce drame.