La Ferté-en-Ouche | Un grand-père poursuivi pour agression sexuelle envers sa petite fille

Un homme de 71 ans et habitant La Ferté-en-Ouche était poursuivi pour des gestes qu’il aurait eu envers sa petite fille âgée de 15 ans.

Le tribunal a prononcé la relaxe (©Le Réveil Normand)

Un homme de 71 ans était cité devant le tribunal correctionnel d’Argentan mardi pour des faits d’agression sexuelle sur mineur de 15 ans par ascendant commis du 15 février 2013 au 09 janvier 2015.

Le 9 janvier 2016, un homme se présente à la gendarmerie, il signale que sa fille née en 2003 aurait subi des attouchements sur les seins et les fesses de la part de son grand-père. Il relate que lors d’un repas de famille le 1er janvier précédent, sa fille, alors qu’était évoqué entre adultes des faits d’attouchements sexuels, aurait changé de visage avant de dire, « c’est ce que papy m’a fait en me touchant la poitrine. » La discussion s’arrêtait là.

Assis sur ses genoux

Quatre jours plus tard, le papa abordait à nouveau la question et la fillette lui disait que son grand-père maternel avait commis ce geste alors qu’elle était sur ses genoux et qu’ils étaient tous les deux sur un tracteur. Il lui interdisait de retourner chez ses grands-parents, mais l’enfant y retournait dès le lendemain à la sortie du collège pour voir sa grand-mère.

L’enfant renouvelle ses dires devant les enquêteurs dès début janvier puis lors de l’audition de fin juin 2016 les confirme à nouveau mais elle fait alors état d’un nombre moindre.

Différents membres de la famille sont auditionnés, aucun des témoignages n’abondent dans le sens de la fillette.

« Ce n’était pas sexuel »

L’examen psychologique de cette dernière fait état de propos qui semblent crédibles, que celle-ci est ancrée dans la réalité et qu’elle ne présente pas de trouble de déficience.

Le prévenu est présent.

« On était sur un vieux tracteur des années 1950, je la tenais pour ne pas qu’elle chute, j’ai pu ainsi lui mettre les mains sur la poitrine, et peut-être sur les fesses pour l’aider à monter ».

Le grand-père l’assure, « je ne l’ai pas touchée ailleurs. Si c’était sous les vêtements, c’était involontaire, elle devait porter des vêtements légers et mes mains sont peut-être passées en dessous, mais ce n’était pas sexuel ».

Par ailleurs, il se dit étonner de « l’avoir embrassée sur la bouche », et ajoute que « peut-être sur le coin de la lèvre en lui disant bonjour ou au-revoir ».

Une parole contre l’autre

La présidente lui fait alors comprendre que ses explications ne sont guère convaincantes et qu’elle a dû mal à le croire.

Le prévenu dit alors que « de toutes façons c’est sa parole contre la mienne ».

La fillette, elle aussi, est présente. Elle s’adresse à l’intéressé à la demande son avocate. « Il y avait des cousines, pourquoi moi ? ». La réponse est courte.

« C’est toi qui voulait faire du tracteur ».

Il déclare qu’il n’avait pas de problème avec la fillette et « depuis que j’ai été accusé, j’ai coupé les ponts ».

L’avocate de la partie civile mentionne que la jeune victime est venue au tribunal car elle veut des explications, mais qu’elle n’est pas vindicative. Elle regrette qu’il n’y ai pas eu d’excuses et de reconnaissance de faits à caractère sexuel. Pour elle, le prévenu avait le champ libre car la grand-mère, suite à la séparation des parents, était devenue une mère de substitution et, pour elle, l’enfant a eu un conflit de loyauté.

Pas de témoins directs

Sébastien Chesneau, procureur estime que cette affaire a eu l’effet d’un tremblement de terre dans la famille. Pour lui, la ligne de défense du mis en cause ne vient pas contrer les dires de la victime malgré leurs imperfections, car « on n’a pas des « non » fermes mais des « peut-être ». Il requiert une peine d’emprisonnement assorti d’un sursis simple et l’inscription au FIJAIS (Fichier Judiciaire Automatisé des Auteurs d’Infractions Sexuelles ou Violentes) envers le prévenu au casier judiciaire vierge.

Quant à l’avocate de la défense, elle dit se poser question car la victime a fourni des déclarations différentes et plaide donc la relaxe. Elle ajoute qu’il n’y a pas de témoins directs et que les témoins entendus ne font que rapporter ses affirmations, et que c’est au procureur de la République d’apporter la preuve.

Le mis en cause est relaxé.

Source : normandie

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