La Chaise-Dieu | Un homme condamné à 10 ans de prison pour avoir violé sa fille de 11 ans

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« Ce monsieur ne pensait pas à la protection de ses filles lorsqu’il violait l’aînée »
Un homme de 38 ans a été condamné à 10 ans de prison pour viols de sa fille aînée (11 ans à l’époque des faits), corruption de mineurs de cette dernière ainsi que de sa sœur âgée de 7 ans et viols conjugaux. L’autorité parentale lui a été retirée. 14 ans de réclusion criminelle étaient requis.

Si la défense estimait le huis clos total « plus adapté » compte tenu de la nature des faits, le dernier mot est revenu, comme le veut la loi, aux avocates des victimes.

Mes Évelyne Ribes et Isabelle Moulinot (l’une et l’autre du barreau de Clermont-Ferrand) ont opté pour un procès sous le régime du huis clos partiel où seules les dépositions de leurs clientes se déroulent sans la présence du public.

C’est une plainte déposée le 21 février 2022 à la gendarmerie de Craponne-sur-Arzon qui déclenche la machine judiciaire.

L’ex-compagne de l’accusé, et mère de ses deux filles, dénonce des faits de viols dont a été victime l’aînée alors qu’elle séjournait avec sa petite sœur chez son papa à La Chaise-Dieu durant la première semaine des vacances d’hiver.

Elle a appris l’innommable de la bouche de sa cadette au retour des enfants.

Aux gendarmes, la maman révèle également avoir, elle aussi, subi des viols quasi quotidiennement durant sa vie commune avec ce compagnon qui s’alcoolise massivement.

Le comportement incestueux de leur père « qui buvait tout le temps » et les obligeait à visionner des vidéos pornographiques et pédopornographiques, les fillettes le confirment en auditions.

Par ailleurs, les expertises du matériel informatique et du téléphone de l’intéressé mettent en évidence une consommation effrénée de pornographie et de nombreuses consultations de sites pédopornographiques

L’accusé ? Une personnalité fruste dont « le plaisir immédiat l’emporte sur sa partenaire et ses enfants. Toutes étaient ses objets sexuels », résume un psychologue.

Des proches le décrivent, au contraire, réservé, dépendant de sa compagne durant leur vie de couple et ayant sombré dans l’alcool à la séparation.

Lui ne reconnaît “que” les viols de sa fille, pas ceux de son ex-compagne.

Puis, sous le flot des questions, il se ravise:

« C’est vrai que certaines nuits, je la réveillais et insistais pour obtenir ce que je voulais. »

S’agissant de la corruption de mineurs:

« Je n’ai jamais montré d’images pornographiques à mes filles, elles sont tombées dessus en jouant sur mon téléphone. J’essayais pourtant de les protéger de cela ».

Un positionnement qui fait réagir le ministère public :

« Ce monsieur ne pensait pas à la protection de ses filles lorsqu’il violait l’aînée ».

Englué dans ses contradictions, le trentenaire s’embrouille et coupe court en se réfugiant derrière l’état second que provoquaient ses ivresses sévères et récurrentes.

« Il a bon dos l’alcool, mais ça ne cache pas tout. Parce que tout était planifié avec sa fille, ce monsieur effectuait des recherches sur les sites pédopornographiques dans les semaines précédant l’arrivée des enfants au domicile », lui opposent les avocats des parties civiles.

Déjà condamné en 2018 pour des violences sur son ex-compagne juste après la séparation, puis pour harcèlement et agressions sexuelles sur la même victime, la cour criminelle prononce cette fois à son encontre une peine de dix ans de réclusion criminelle avec un suivi socio judiciaire de huit ans comprenant une injonction de soins, l’interdiction de toute activité le mettant en contact avec des mineurs et l’interdiction d’entrée en contact avec ses deux filles et leur mère.

Les juges le privent également de l’exercice de l’autorité parentale.

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