Itteville | Le mari de l’assistante familiale jugé pour des viols sur mineurs
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 13/09/2016
- 00:00
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Mis à jour du 16/09/2016
Vingt ans de réclusion criminelle pour les viols de trois mineurs
Il n’a même pas eu le courage d’affronter ni ses juges, ni ses victimes. Accusé de viols et d’agressions sexuelles sur trois mineurs, Léa, Carine et son frère Nicolas*, entre 2001 et 2006 à Itteville, Antonio Fernandes, 54 ans, s’est défilé et a disparu de la circulation.
« Il n’a jamais été là, a lancé l’avocat général. De ses déclarations, nous n’avons rien, un vide sidéral. Il est dans le déni complet. »
Face à cette absence, la cour d’assises de l’Essonne l’a condamné ce mardi à la peine de 20 ans de réclusion criminelle. Un mandat d’arrêt a été décerné à son encontre.
Les charges pesant à son encontre sont lourdes. Il est accusé par les victimes « aux déclarations concordantes, a insisté l’avocat général. Et dont je veux saluer le courage ».
C’est l’une d’entre elles, Léa, qui en 2007, alors qu’elle est âgée de 11 ans, a révélé les faits. Entre 2001 et 2006, elle était placée avec Carine et Nicolas, dans une famille d’accueil, celle d’Antonio Fernandes.
A la barre, l’enquêtrice de la brigade des mineurs explique toutes les difficultés qu’elle a eues à interroger les victimes.
« Léa était bloquée. Elle a d’abord raconté qu’elle avait été témoin de faits sur Carine. Puis elle a craqué, en pleurs. Elle était effondrée. Elle nous a dit Moi aussi ».
Antonio Fernandes, chef de chantier et père de famille, profitait des absences de sa femme et de ses enfants pour s’en prendre à ses victimes. Il demandait même à l’un d’eux de guetter le retour de sa femme.
La policière a également été marquée par l’interrogatoire de l’accusé :
« On a tout de suite senti que ça serait très tendu. Il était dans l’évitement permanent, il ne répondait pas ou à côté. Il a fait des esclandres, nous a accusés de violences alors que tout était filmé. »
Après six mois de détention provisoire, Antonio Fernandes a été libéré et placé sous contrôle judiciaire. Un contrôle qu’il a de moins en moins respecté, jusqu’à disparaître.
Selon ses déclarations à l’époque, tout ceci est un complot de familles d’Itteville « jalouses » de sa réussite. Une défense qu’il a également servi devant le tribunal correctionnel en 2012 quand il a été condamné dans une autre affaire à trois ans de prison dont deux avec sursis pour des agressions sexuelles sur cinq jeunes filles.
Son fils, qui était adolescent à l’époque des faits, a lui aussi été condamné en 2013 à dix mois de prison avec sursis par le tribunal pour enfants pour agression sexuelle sur une des victimes de son père, Carine.
Ce mardi, cette dernière a tenu à venir s’exprimer devant la cour d’assises malgré la très forte émotion qui l’a saisie :
« Il avait menacé de tous nous tuer. Par peur, on a subi. J’ai subi par le père et par le fils. Mais grâce à Léa, on est là aujourd’hui. »
*Les prénoms ont été modifiés
Source : http://www.leparisien.fr/
Placés en famille d’accueil, ces trois enfants avaient encore plus besoin de se sentir en sécurité. Pourtant, ils se retrouveront ce mardi dans les salles de la cour d’assises de l’Essonne à Évry pour faire face à l’homme qu’ils accusent de les avoir violés alors qu’il avait pour mission de les protéger.
Les faits se seraient déroulés entre 2001 et 2006 à Itteville. Les trois enfants, dont un frère et sa sœur, nés en 1995 et 1996, étaient alors placés chez une assistante familiale. En décembre 2007, Léa*, âgée de 11 ans, révèle qu’elle a été témoin de faits de viols sur Carine*, l’autre fillette placée avec elle. Elle finira par raconter qu’elle aussi a été victime des mêmes faits. Elle explique que le mari de la nourrice profitait de l’absence de cette dernière, partie faire des courses, pour s’en prendre à eux. Carine est aussitôt interrogée par les enquêteurs.
Dès les premières questions, elle fond en larme et confirme les terribles révélations de Léa. Les enquêteurs apprennent que son frère, Nicolas*, a lui aussi été violé.
Déjà condamné pour agressions sexuelles
Interpellé, ce chef de chantier nie tout en bloc. Il était pourtant mis en cause dès 2006 dans une autre procédure, accusé d’agressions sexuelles sur cinq jeunes filles.
Sa femme s’était d’ailleurs séparée de lui dans la foulée. Cette autre affaire s’est soldée en 2012 par une condamnation à trois ans de prison dont deux avec sursis. Là aussi, le prévenu avait nié les faits, arguant d’un complot ourdi par des gens jaloux de sa réussite sociale.
Des arguments qu’il a redonnés aux enquêteurs dans l’affaire de viols qui sera jugée mardi. Les psychologues ayant examiné la personnalité de l’accusé, évoquent un homme « rigide », ayant tendance à « rejeter la faute sur les autres » et à « se positionner en victime ».
Le procès est prévu pour durer trois jours. Le verdict est attendu ce jeudi 15 septembre.
*Les prénoms ont été modifiés.
Source : http://m.leparisien.fr
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