Tergnier | « J’étais amoureux de ma fille »

Elle n’avait que 11 ans. Son père a jugé qu’il fallait la «décoincer» avant qu’elle n’entre en 6e. Quatre années d’agressions sexuelles de ce Ternois jugé jeudi à Laon.

Le père de 41 ans qui agressait sexuellement sa fillette habite désormais à La Fère.
Le père de 41 ans qui agressait sexuellement sa fillette habite désormais à La Fère.

Sait-il aujourd’hui pourquoi il a dû faire face aux magistrats du tribunal correctionnel de Laon ?

Ce Ternois de 41 ans s’est présenté jeudi sans avocat. Il risquait plusieurs années d’emprisonnement et de fait, le tribunal l’a condamné à quatre ans dont deux avec sursis. Il faut dire que Michel (prénom d’emprunt), inconnu de la justice jusque-là, a commis l’irréparable sur sa fille alors qu’elle n’avait que 11 ans. Un viol ?
Non, mais des agressions répétées et à caractère sexuel.

La maman ignorait

Michel est séparé de sa compagne. Il vit à Amiens en 2010 et accueille son enfant un week-end sur deux à son domicile.
C’est ici que les faits vont se dérouler, et pendant quatre ans, alors que la maman, ignorante, insiste pour que sa petite rende visite à son géniteur. C’est que Sandra (prénom d’emprunt), doit faire face à un père qui n’en a plus que le nom.

Un homme – il est petit, trapu, et socialement inséré – qui confesse au tribunal être  « tombé amoureux », de sa fille au point qu’il a ressenti pour elle « une attirance physique mais pas sexuelle ».

« Pas sexuelle mais physique ? On a du mal à comprendre », s’étonne la présidente Brancourt. Elle n’est pas la seule.
Le procureur est interloqué lui aussi. « Pourquoi dans ce cas n’avez-vous pas décidé d’en parler à quelqu’un et de vous soigner ?

Au contraire, poursuit le ministère public, pendant cette période, vous avez tout fait pour voir votre fille. »
La petite, pas encore formée, n’en touche mot à sa mère. Mais un jour, elle a repoussé son père qui avait déverrouillé la salle de bain et pénétré dans les lieux alors que Sandra était nue dans la baignoire. Un autre, il a voulu la rejoindre sous la douche et a touché ses parties intimes. Sur le canapé du salon, il a tenté de lui baisser ses collants.

Le contenu du dossier d’instruction de cet homme, que la partie civile décrit comme pervers et nonchalant, laisse perplexe.
Michel a justifié ses gestes par un désir de « décoincer » sa fille trop timide.
« Si elle ne se montre pas plus facile, lorsqu’elle entrera au collège, confie-t-il aux enquêteurs, elle risque de ne pas avoir de copains. »
Le reste est à l’avenant.

Déchu de l’autorité parentale

Lorsque la fillette s’en remet à sa mère, les messages et SMS graveleux pleuvent.
« Honte à toi pucelle », lui jette cet adulte dénoncé.

Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet et aux quatre années de prison, dont deux avec sursis, infligées, les magistrats ont ajouté l’interdiction pour Michel d’entrer en contact avec Sandra.
Une déchéance de l’autorité parentale a été prononcée de même que l’interdiction de pratiquer quelque activité en relation avec des mineurs.

Source: http://m.aisnenouvelle.fr/

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