Israël | Barak avoue avoir rendu visite à Epstein mais nie avoir participé à des orgies

L’ex-Premier ministre a défendu sa relation avec Epstein et affirmé ne jamais avoir vu de femmes ou de mineures chez le financier américain incriminé, à New York ou aux Caraïbes

L’ex-Premier ministre et ministre de la Défense Ehud Barak pendant un événement marquant le lancement de l’application Reporty à Tel Aviv, le 16 mars 2016 (Crédit : Flash90)

L’ex-Premier ministre Ehud Barak a reconnu dans un entretien publié lundi avoir rendu visite au financier américain Jeffrey Epstein, au cœur d’un vaste scandale sexuel, dans ses différentes demeures et sur son île privée des Caraïbes.

Il a toutefois insisté sur le fait qu’il n’avait jamais eu de relations sexuelles à ces occasions et affirmé ne jamais y avoir vu de femmes ou de mineures.

Barak, qui a fait ce mois-ci son retour en politique en formant le Parti démocrate israélien et qui se présente au prochain scrutin du mois de septembre, est sous le feu des projecteurs après la révélation de ses liens commerciaux et personnels avec Epstein, la semaine dernière.

Epstein a été arrêté ce mois-ci. Il est accusé d’avoir payé des jeunes filles des centaines de dollars en échange de massages suivis de violences sexuelles dans ses maisons de Palm Beach, en Floride, et de New York, entre 2002 et 2005.

Les accusations à son encontre, émises depuis New York, pourraient entraîner une condamnation allant jusqu’à 45 ans de prison.

Barak a déclaré au Daily Beast avoir rencontré Epstein à des dizaines d’occasion, et notamment après la révélation de l’organisation d’orgies sexuelles à ses différents domiciles qui auraient impliqué des mineures.

« Je ne peux pas vous dire combien de fois très exactement. Je ne fais pas le compte. Au fil des années, je l’ai vu à l’occasion », a-t-il dit.

Mais l’ancien Premier ministre, aujourd’hui âgé de 77 ans, a affirmé n’avoir rien à voir avec des soirées organisées ou avec les jeunes filles ou femmes qui y étaient présentes.

« Jamais je ne suis allé à ces soirées avec lui », a clamé Barak. « Jamais je n’ai rencontré Epstein en compagnie de femmes ou d’adolescentes. »

jeffrey Epstein (au centre) comparaît devant un tribunal de West Palm Beach en Floride, le 30 juillet 2008. (Uma Sanghvi/Palm Beach Post via AP)

Il a confirmé s’être rendu chez Epstein dans deux de ses habitations à Manhattan ainsi que sur une petite île dont le financier est le propriétaire à proximité des îles Vierges américaines.

Epstein est accusé d’avoir violé ou agressé sexuellement des femmes et des mineures à New York et sur son île. En 2016, Barak avait été photographié par le Daily Mail entrant dans la demeure somptueuse d’Epstein, à New York, escorté de gardes du corps et portant un large chapeau en fourrure.

« C’est moi sur la photo », a-t-il reconnu dans le Daily Beast.

« Il faisait si froid qu’en tant qu’habitant du Moyen-Orient, j’ai dû mettre un chapeau. Je suis allé là-bas pour déjeuner ou discuter, rien d’autre. Et donc ? », a-t-il interrogé.

Jeffrey Epstein (au centre) comparaît devant un tribunal de West Palm Beach en Floride, le 30 juillet 2008. (Uma Sanghvi/Palm Beach Post via AP)

Il a expliqué avoir visité l’île :

« une fois, pendant quelques heures et des années après la révélation des soirées et des orgies qui ont pu avoir lieu là-bas ».

Les autorités fédérales considèrent que l’île est la résidence principale d’Epstein aux États-Unis, un endroit où au moins une victime présumée a indiqué dans une déclaration sous serment faite devant le tribunal qu’elle avait participé à une orgie et qu’elle avait eu des relations sexuelles avec Epstein et d’autres.

Elle a précisé avoir vu l’ancien président américain Bill Clinton sur l’île, même si elle a clamé qu’elle ne l’avait jamais vu avoir des relations sexuelles avec des femmes ou avec des adolescentes.

Un porte-parole de Clinton a émis un communiqué affirmant qu’il ne s’était jamais rendu là-bas.

« Tout le monde l’appelait ‘l’île du pédophile’ », a témoigné la semaine dernière Kevin Goodrich, originaire de Saint-Thomas et gérant d’une entreprise de location de bateaux.

« C’est notre point noir ici. »

Samedi, Barak a annoncé qu’il cherchait à dissoudre son partenariat limité avec Epstein après qu’il a été révélé que le financier américain était un investisseur majeur dans la start-up Reporty, dirigée par Barak en 2015, sept ans après qu’Epstein a purgé une peine pour racolage.

Reporty, qui s’appelle dorénavant Carbyne, développe des logiciels de streaming et de géolocalisation pour les services d’urgence.

Barak avait investi la somme de 1,5 million de dollars suite à une levée de fonds, en 2015 – une grande partie de l’argent avait été apportée par Epstein.

Outre Barak, le seul investisseur de cette levée de fonds initiale était le ministère de l’Économie israélien, qui avait donné 300 000 dollars, selon des informations.

Barak avait également reçu environ 2,3 millions de dollars de la Fondation Wexner pour la recherche, basée aux Etats-Unis, entre 2004 et 2006.

Barak a expliqué au Daily Beast avoir rencontré Epstein pour la première fois il y a environ 17 ans, lorsqu’il lui avait été présenté par l’ancien président Shimon Peres. Il a noté qu’à cette fête se trouvaient également Bill et Hillary Clinton ainsi que « de nombreuses personnalités célèbres et importantes ».

En 2008, Epstein avait signé un accord de non-lieu qui avait impliqué qu’il admette une inculpation de racolage à des fins de prostitution d’une mineure. Il avait alors été inscrit dans le registre des délinquants sexuels.

Des manifestantes portent des pancartes de Jeffrey Epstein devant le tribunal fédéral le 8 juillet 2019, à New York City. (Stephanie Keith/Getty Images/AFP)

L’accord, qui a été rendu public l’année dernière, est âprement critiqué pour avoir paru enterrer des douzaines d’autres accusations contre le financier. Epstein avait purgé une peine de 13 mois dans une prison de comté en Floride dans le cadre de l’arrangement.

S’exprimant dans l’émission « Rencontre avec la presse » samedi, Barak a défendu la décision qu’il avait prise d’entrer dans une relation commerciale avec Epstein quelques années après l’emprisonnement de ce dernier, alors même qu’un grand nombre d’amis et de soutiens puissants de l’Américain avaient rompu les liens.

« Il avait purgé sa sentence pour racolage – l’inculpation n’avait pas précisé qu’il s’agissait d’une jeune fille mineure », a-t-il dit.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est saisi de l’information sur les liens unissant Barak et Epstein, écrivant jeudi dernier sur les réseaux sociaux : « Ouvrez immédiatement une enquête sur Ehud Barak. »

Source : timesofisrael.com

 

 

 

 

 

 

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