Indre-et-Loire | Seulement 8 mois de sursis pour plusieurs années d’agressions sexuelles sur sa soeur

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« Je n’ai jamais été violent avec elle. », « Une agression sexuelle, c’est violent »
Indre-et-Loire : un homme condamné à huit mois de prison avec sursis pour agression incestueuse.

Le banc des parties civiles est vide. La jeune femme, qui a dénoncé les agressions sexuelles de son demi-frère n’est pas là et ça interroge tant le ministère public que le tribunal.

N’a-t-elle pas voulu venir ? Ou sa famille l’a-t-elle contrainte à rester chez elle ?
La question est ouvertement posée.

Derrière la barre, un homme, grand, la carrure imposante. Il reconnaît les faits, tout en essayant de les minimiser :
« Je n’ai jamais été violent avec elle. »
« Une agression sexuelle, c’est violent »,
lui rétorque Christine Blancher, la présidente du tribunal. 


Le prévenu mineur au moment des faits

Dans les mains des magistrats, un dossier qui leur échappe quasiment. 

Pour cause, la plupart des faits dénoncés par la jeune femme, qui a aujourd’hui 19 ans, se sont passés lorsque le prévenu était mineur. Le tribunal correctionnel n’en est donc pas saisi.

Ce que dénonce la victime, ce sont des agressions sexuelles, quand elle avait entre 4 et 6 ans, par son demi-frère, de dix ans son aîné.

Lorsqu’elle avait 13 ans, en 2016, elle détaille une scène, dans une chambre, au cours de laquelle il la déshabille de force pour la masser.
Le calvaire ne s’arrête que quand il entend un bruit, qui le fait fuir.
Voici le seul fait que le tribunal est en mesure de juger.

Face aux regrets du mis en cause, la réponse du tribunal est sans équivoque :
« Mais vous pouvez regretter pendant plusieurs années monsieur. »
« Je sais faire la différence entre le bien et le mal », insiste le prévenu.

Les magistrats ne semblent pas convaincus.

Alors que l’homme de 28 ans met en avant son immaturité de l’époque, la présidente de tribunal rétorque sur fond d’agacement :

« On est immature quand on a 16 ans, mais tout le monde ne met pas la main dans la culotte de sa petite sœur. »

Reconnu coupable, le jeune homme est condamné à huit mois de prison avec sursis et inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Une décision qui laisse un goût d’inachevé au tribunal :

« On ne rend pas complètement justice à votre sœur »,

affirme Christine Blancher.

Aucune indication pour l’instant sur des poursuites de l’homme face au tribunal des enfants, mais sa comparution y serait « juste » insiste la magistrate.

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