Honfleur | Le grand-père abusait de ses petites-filles : 2 ans de prison ferme

Un homme de 74 ans était jugé à Lisieux (Calvados) pour avoir commis des agressions sexuelles sur ses trois petites filles, âgées de 5 à 8 ans, entre 2011 et 2014 à Honfleur.

Le septuagénaire a été condamné par le tribunal de Lisieux (Calvados).

C’est une famille déchirée qui se présente jeudi 23 mars 2017 au tribunal de Lisieux(Calvados). Assis au fond de la salle à côté de son épouse, un homme de 74 ansattend le début de son procès.

Il est jugé pour avoir commis des attouchements sexuels sur ses trois petites filles, âgées de 5 à 8 ans, entre novembre 2011 et août 2014 à Honfleur.

A quelques mètres du couple : les parties civiles, en l’occurrence le fils et la fille du prévenu. Après 2 ans d’instruction, l’heure de la grande explication est arrivée. Elle va durer plus de trois heures.

Il lui demande de garder le silence

Les faits sont révélés par la plus âgée des trois victimes le 13 mars 2014. La fillette indique que son grand-père la « tripote » quand il la garde, pendant les vacances.

Devant les enquêteurs, elle décrit plusieurs scènes précises et circonstanciées, au cours desquelles le septuagénaire lui touche les fesses et le sexe après la douche.

Elle précise que son grand-père lui a demandé de garder le silence, sinon « il va aller en prison ». Un témoignage crédible selon l’expert psychologue, qui va faire boule de neige dans la famille.

Des soupçons de pénétrations digitales

Ses deux cousines révèlent alors qu’elles ont, elles aussi, été victimes d’attouchements répétés. Les deux fillettes racontent que « papi pose souvent ses mains » sur leur sexe à l’occasion de jeux. Il leur demande également de lui « attraper le kiki » quand il sort de la douche.

Plus grave, les trois enfants affirment que leur grand-père a introduit un doigt dans leur sexe à plusieurs reprises. Les examens gynécologiques ne pourront pas le confirmer. « Mais ils ne l’excluent pas non plus » précise le procureur David Pamart.

Les chatouilles dérapent en agression

A la barre du tribunal, le prévenu nie les faits.

« Je n’ai jamais eu de gestes à caractère sexuel. Pourquoi ont-elles dit ça ? Je ne l’explique pas. J’étais désespéré quand j’ai lu leurs déclarations ».

Il reconnaît « des guili-guilis » (sic) sur le corps, mais rien de plus, et prétend que les filles insistaient pour le voir nu.

« Elles s’amusaient à tirer ma serviette quand je sortais de la douche. Ce n’était peut-être pas une bonne idée. J’aurais dû leur interdire, j’ai manqué d’autorité. Elles ont profité de ma gentillesse ».

L’enfant décrit le sexe de son grand-père

Le président du tribunal, Lionel Da Costa Roma, qui a épluché le dossier d’instruction, tente de lui rafraîchir la mémoire : « Vous êtes sûr qu’il ne s’est rien passé d’autre ? »

– Oui, assure l’intéressé.

– Vraiment ?

– (Il fait mine de réfléchir quelques secondes, puis répond) Ah oui, je vois de quoi vous voulez parler…

Le président raconte une scène au cours de laquelle une des victimes a saisi le sexe de son grand-père pour le masturber. « Je lui ai dit d’arrêter tout de suite, j’ai été choqué » affirme le papi. « Lors de l’instruction, vous avez indiqué avoir été, je cite, à moitié en érection » lui rappelle aussitôt le magistrat.

L’avocate de l’enfant, maître Solange Doumic, ajoute que la petite est capable de décrire avec précision le sexe de son grand-père. Son confrère, maître Sylvain Naviaux, qui défend une autre victime, ne cache pas son inquiétude pour l’avenir.

« On ne connaît pas encore les conséquences dévastatrices que ces agressions vont engendrer dans les années à venir pour ces fillettes ».

« Il a péché par manque de pudeur »

L’avocat de la défense, maître Patrick Ben Bouali, souligne que son client « a laissé s’installer une ambiance libertaire où tout le monde se baladait nu. Il a péché par un manque de pudeur évident ».

Il demande au tribunal d’adapter la sanction à la personnalité du vieil homme, jamais condamné et affaibli par un cancer. « La maladie ne rend pas les faits moins graves » réagit le procureur de la République, qui requiert 4 ans de prison, dont 2 ans avec sursis.

Sur le fichier des délinquants sexuels

Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public. Le grand-père devra également verser 6000 euros à chaque fille et 2000 euros à chacun de leurs parents. Comme toujours dans ce genre d’affaire, le nom du prévenu figure au fichier national des délinquants sexuels.

Source: Le Pays d’Auge

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