Havre | Le récidiviste Michaël Panchout retourne en prison

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« Je resterai toujours pédophile »
photo d'une fillette de dos avec son nounours
Le pédocriminel a échangé avec une mère qui répond favorablement à la proposition du criminel d’« initier » ses propres enfants au sexe. Un contact sera établi avec deux jeunes filles de 10 et 11 ans, avec lesquelles il aura des discussions « crues »…

En récidive légale, un Havrais est condamné à quatre ans de prison pour détention et diffusion d’images pédopornographiques. Et pour corruption de mineurs. Faits commis de 2017 à 2020.

« Je resterai toujours pédophile ».

D’une voix posée, mais aussi troublée, la procureure entame ses réquisitions en décrivant les scènes insoutenables et « abjectes » visibles sur les photos « extrêmement nombreuses » retrouvées dans le fichier « musique » du micro-ordinateur de Michaël Panchout. Comme « une fillette, au bassin relevé, qui se fait pénétrer par un homme debout », donne pour exemple la magistrate qui fait part de son « écœurement ».

Le président, quant à lui, relève le regard « extrêmement touchant » de ces enfants abusés « au regard de la violence » des actes.

Dans le box du tribunal correctionnel du Havre, Michaël Panchout est poursuivi pour diffusion et détention d’images à caractère pédopornographique, mais aussi pour corruption de mineurs de 2017 à 2020.

Tout est parti, fin 2018, d’un signalement à la cellule Pharos pour des faits d’importation de photos. L’adresse IP relevée, les enquêteurs remontent au prévenu, interpellé dans son appartement « dans un état insalubre ».

Condamné en 2016 pour des faits identiques, ce Havrais de 47 ans sortait de détention quand il a acheté du matériel informatique qu’on lui avait saisi lors de la première procédure en 2015.

Entendue, son ex-compagne précise qu’entre-temps, son conjoint se rendait dans des cybercafés pour :

« Partir à la recherche de ces éléments pédopornographiques » devant lesquels il se masturbait.

Il assure :

« J’y suis allé, mais ce n’est pas forcément pour transférer des photos ».

Le Havrais affirme par contre :

« Ne pas avoir de pulsion particulière quand il se trouve devant des enfants ».

Il y a ces photos, mais aussi ces conversations sur WhattsApp, Skype, et des plateformes sur le net comme Coconut, ou encore Skyrock sous le nom d’« initiateur 76 ». Avec des adultes, mais aussi des mineurs. Comme cet échange avec une mère qui répond favorablement à la proposition du prévenu d’« initier » ses propres enfants au sexe.

Un contact sera établi avec deux jeunes filles de 10 et 11 ans, avec lesquelles il aura des discussions « crues » comme :

« On ne s’arrêtera pas. Tu auras beau dire non, on te défoncera ».

Il parle :

« D’en faire un jouet ».

Et l’envoi de photos de sexe, dont celui du prévenu.

Expertisé par un psychiatre lors de la première procédure, Michaël Panchout est décrit comme « se présentant de manière larmoyante » et « dans un état christique ».

Sa sœur le qualifie de « manipulateur », avec une position « victimaire ».

La dernière expertise psychiatrique le décrit comme « sans empathie », avec « une personnalité inquiétante », « des pulsions et sans limites », et de « pervers pédophile ».

Le tribunal lui rappelle qu’il avait demandé pardon aux enfants à la fin de l’audience de 2016.

Il assure :

« C’était sincère. Mais entre deux, la perversité et la pédophilie sont trop grandes. J’ai cédé à mes pulsions. J’ai de l’empathie pour plein de gens et notamment pour ces jeunes filles ».

Face à l’incompréhension du tribunal, il insiste :

« On peut être excité par des photos pédopornographiques et avoir de l’empathie pour ces jeunes filles. C’est ce qui me fait prendre conscience de la gravité de mes actes ».

Après avoir rapporté une conversation violente que le prévenu a eue, le juge insiste :

« Vous êtes sûr d’être empathique ? »

Ce à quoi il répond :

« Oui, sinon, je serai juste un monstre. Je trouve ça dégueulasse et pourtant, c’est moi qui l’ai écrit ».

Il assure avoir essayé de s’en « libérer tout seul ».

Depuis sa condamnation, « tout s’est écroulé » : plus de couple, de rares liens avec ses enfants, plus de métier. Après avoir suivi son obligation de soin, il y a eu une « rupture thérapeutique » :

« J’ai toujours eu un comportement autodestructeur, jusqu’à reprendre ce genre de pratique ».

L’expert psychiatre parle aussi d’un homme à la « conduite addictive » avec la consommation d’alcool et de drogue.

Et un homme :

« Dans le déni, car il le vit comme un héritage de son père ».

Des éléments évoqués par son avocate pour laquelle « il faut tenter de comprendre », sans pour autant justifier.

Son client insiste :

« Je resterai toujours pédophile, mais ce que je peux faire, c’est d’éviter de passer à l’acte. »

Pour la procureure, c’est une reconnaissance de « façade », « il est dans le déni de ses agissements ».

Ce que ne croit pas son avocate :

« Il a toujours reconnu sa pédophilie ».

Maintenu en détention, le prévenu doit purger quatre ans de prison, dont un an correspondant à une révocation de son sursis.

Dans le passé, lui qui avait commencé une formation d’éducateur spécialisé – « pour aider les gens » – qu’il avait dû arrêter, a interdiction définitive d’exercer une activité avec des mineurs.

Un suivi sociojudiciaire a été programmé sur dix ans.

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