Hautmont | Condamné pour des agressions sexuelles sur ses nièces

oui

Pédocriminel En liberté

A chaque fois, le même mode opératoire
Un prévenu comparaissait mercredi au tribunal d’Avesnes pour atteintes sexuelles sur deux mineures de moins de 15 ans, sous la contrainte. Il ne reconnait pas l’ensemble des faits.

Dans la salle, les deux représentants légaux sont présents.

Les deux jeunes filles sont absentes.

Nous les prénommerons Lucie pour la plus grande et Camille pour la plus petite.

Durant toute la procédure, Christophe (prénom d’emprunt) reste ferme sur ses positions.

Il reconnait une partie des faits concernant Lucie.

Il nie tout en bloc concernant Camille.

En juillet 2022, le papa de Lucie vient déposer plainte pour viol.

Sa fille de 13 ans aurait été abusée par son parrain, le prévenu.

Il est alors question de ” pénétration digitale “ alors que Lucie aurait été assise sur les genoux de son parrain, dans la voiture.

La jeune fille aurait dit ” stop “ et se serait enfuie chez une voisine pour appeler son père en pleurs.

Lucie est entendue.

Elle parle de :

” Mains dans la culotte et sur les seins “

Elle explique que son parrain lui aurait dit :

” J’ai envie de toi “

L’expertise est formelle : il n’y aurait pas d’affabulation avec ” un discours crédible, un traumatisme de niveau 2 et des cauchemars “.

“J’ai envie de toi”

La présidente du tribunal présente des photos aux assesseurs, ” il n’y a aucun doute sur le fait que c’est une enfant de 14 ans “.

Christophe se défend en balbutiant que ” c’était une pulsion sexuelle, oui, c’est possible “.

Pour autant, il conteste la pénétration digitale.

Il ne parle que de main ” au-dessus des vêtements “.

L’enquête va plus loin et s’intéresse à la petite sœur de Lucie, Camille, 8 ans au moment des faits présumés.

Cette dernière déclare que son ” parrain lui “ aurait ” touché la kikine “.

Elle joint le geste à la parole en mimant la scène.

A chaque fois, le même mode opératoire : le parrain emmène les enfants faire des courses et prétexte un apprentissage de la conduite pour que les jeunes filles s’installent sur ses genoux.

Camille déclare que si elle n’en a pas parlé, c’est parce qu’elle avait ” peur de se faire gronder “.

Là aussi, l’expertise se veut formelle.

Camille souffre d’un traumatisme ancré et elle mime une masturbation par l’arrière.

Pour l’expert, le processus de révélation l’aurait soulagée, pour les parents, c’est évidemment un monde qui s’effondre :

” Ils sont atterrés, ils avaient confiance en vous “

Pour la petite amie de Christophe avec qui il entretenait ” une relation sexuelle normale, sans déviance “, c’est la même chose.

Christophe est à nouveau entendu dans le cadre de la procédure.

Il maintient ses positions.

Les enfants affirment que les faits ont été répétés plusieurs fois auparavant, toujours en voiture sur les territoires d’Hautmont, Saint-Rémy et Limont-Fontaine.

Sa filleule en fond d’écran

On apprend également que Christophe avait la photo de Lucie en fond d’écran de son portable, avec un cœur.

Il rétorque :

” C’est elle qui me l’avait demandé “

La présidente l’interrompe :

” Si elle vous avez demandé autre chose, vous auriez accepté? ”

Le délibéré tombe.

Le prévenu est déclaré coupable de l’ensemble des faits qui lui sont reprochés.

La présidente du tribunal précise :

“Il n’y a pas de doute sur votre culpabilité”

Quatre ans d’emprisonnement dont trois ans assortis d’un sursis probatoire sont prononcés.

L’année ferme, il la passera à domicile sous bracelet électronique.

Il est inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et devra régler 5 000€ au titre du préjudice pour Lucie et 2 000€ pour Camille.

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