Guyane | La jeune fille maintient ses accusations de viol

Que s’est-il réellement passé dans la maison de l’accusé, avenue Gaston-Monnerville à Saint-Laurent, entre 2008 et 2010 ? C’est la question à laquelle doivent répondre les jurés d’ici ce soir.

Me Émile Tshefu (photo d’archives)

Hier, deux temps forts lors de l’audience avec le témoignage de la fille en visioconférence et l’interrogatoire du père.

La fille de l’accusé a livré sa version des faits, grâce à la visioconférence, hier au deuxième jour du procès aux assises de ce Saint-Laurentais de 60 ans, accusé d’avoir violé son enfant entre 2008 et 2010. La jeune femme, qui avait 15 ans au moment des faits, a détaillé avec précision le rôle que jouait son père à ce moment de sa vie « Il était ma famille. J’avais toujours besoin de lui. »

Il est vrai que quand elle arrive à Saint-Laurent du Maroni, enceinte, chez son père, l’adolescente ne parle pas français et n’a pas de papiers.
C’est son père qui va l’aider dans ses démarches. C’est à peu près le seul point sur lequel les deux parties s’accordent.
La jeune femme, qui a aujourd’hui 4 enfants et a refait sa vie dans l’Hexagone, a maintenu les accusations de viols à l’encontre de son père. « Tout le monde disait que j’étais la femme de mon père » , a-t-elle expliqué à la cour.
Sextape et photos de femmes nues.
« Non, ce n’est pas vrai » , a répété l’accusé à plusieurs reprises. Mêlant maladresse et arrogance, l’accusé n’a pas hésité à apostropher la présidente Sophie Deborgraef : « Dis-moi! Explique-moi! » , lui a-t-il lancé en guise de réponse.
Ce qui a valu à l’accusé d’être recadré par l’avocat général Julien Jacob, qui a demandé « un peu de respect » pour la présidente.
Quelques minutes plus tard, l’accusé a réutilisé le tutoiement pour répondre à l’avocate de la partie civile, Me Sonia Palou : « Dis ce qu’elle a dit, ne dis pas ce qu’elle n’a pas dit! » Plusieurs éléments spécifiques du dossier ont été évoqués, comme les 43 photos de femmes nues retrouvées chez lui lors d’une perquisition des gendarmes : « Ce sont des femmes avec qui j’ai eu des rapports » a-t-il précisé.
La vidéo tournée par sa fille a été diffusée à l’audience également. Enfin, la maladie de l’accusé a été abordée par Me Émile Tshéfu qui assure, avec Me Virginie Fettler, la défense de l’accusé. Il est en effet séropositif et a été victime d’un cancer de la prostate qui aurait entraîné son impuissance post-opératoire.

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