Haillicourt | Un père détenant des films pornographiques acquitté du viol de sa fille de 10 ans

Sa fille l’accusait de viol, le père relaxé

Photo Lavoixdunord

Fin juin 2018, une jeune Haillicourtoise raconte à sa sœur, puis à sa mère, que son père l’a violée. Dépôt de plainte, garde à vue, audience au tribunal : le prévenu, qui a toujours nié, a été relaxé, au bénéfice du doute.

Le père aurait pu comparaître devant une cour d’assises ; le tribunal correctionnel de Béthune l’a relaxé au bénéfice du doute.

En juillet 2018, sa fille, Claire (*) s’enfuit du domicile paternel. Elle va raconter à sa sœur aînée, puis à sa mère que son père – le couple est séparé – a de nouveau essayé d’avoir des relations sexuelles avec elle, deux semaines après l’avoir invitée à regarder un film pornographique avec lui.

Sa fille raconte avoir refusé, puis être allée se coucher. Son père, ivre selon elle, l’aurait rejoint, aurait glissé sa main sous son pyjama tandis qu’elle dormait, et aurait enfoncé un doigt dans son sexe. Claire avait 10 ans.

Entendu en garde à vue, suite au dépôt de plainte de la mère et de l’enfant, le père nie. Il en fait de même à la barre. Le président raconte à nouveau les faits, évoque les films pornographiques trouvés lors de la perquisition.

« Oui, je regarde des pornos, mais je n’ai jamais fait ça. »

Claire, dans la salle, pleure. Sa mère la prend dans ses bras et sort avec elle.

« Pourquoi une petite de 10 ans accuserait son père du jour au lendemain ? »

Le président

Simon Gilot insiste. Évoque le témoignage d’une autre jeune fille, une connaissance, affirmant que le prévenu se serait caressé en la regardant, non loin du collège. Puis celui de la sœur aînée, accusant aussi son père de viol, avant de se rétracter. Silence à la barre. Le président le relance :

« Pourquoi une petite de 10 ans accuserait son père du jour au lendemain ? »

Nouveau silence. Puis,

« je n’ai rien à me reprocher ».

« Si ça n’est pas vrai, pourquoi porterait-elle de telles accusations ? »,

insiste encore le président. « C’est un complot », lâche le prévenu, le nez dans son menton.

Témoignage difficile

Le président demande à l’avocate de Claire de la faire revenir.

« Est-ce que tu sais pourquoi tu es là aujourd’hui ? »,

lui demande-t-il. La jeune fille hoche la tête. Elle n’arrive pas à raconter, elle pleure. Elle réussit à répondre qu’elle

« a tout dit à la police ».

« C’est vrai ce que tu leur as dit ? »,

demande Simon Gilot.

« Oui. »

Claire retourne s’asseoir. Son père revient à la barre.

« J’ai jamais rien fait, je le jure. »

Le procureur requiert 18 mois de prison, dont six avec sursis. Le prévenu est acquitté au bénéfice du doute. Depuis juillet 2018, Claire vit chez sa mère. Elle ne voit plus son père.

(*) Le prénom a été changé.
Source : lavoixdunord

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