Guyane – Macouria | Trois ans de prison pour le prêtre de Soula

Le tribunal correctionnel a retenu les réquisitions du procureur de la République à l’encontre du père Henri-Claude Jean-Philippe, accusé de pédophilie : trois ans de prison, dont la moitié ferme.

La chapelle de Soula 2, où officiait le père Henri-Claude (photo d'archives)
La chapelle de Soula , où officiait le père Henri-Claude (photo d’archives)

Le jugement est tombé hier, à 8 heures. Trois ans de prison, dont un an et demi avec sursis ; l’interdiction d’exercer la moindre activité en relation avec des mineurs pendant dix ans ; ainsi que 8 000 euros de dommages et intérêts. Henri-Claude Jean-Philippe, 67 ans, est reconnu coupable d’attouchements sexuels sur un garçon de 13 ans de sa paroisse.

Devant le tribunal – lors du procès qui s’était tenu à huis clos, il y a un peu plus d’un mois – la maman était très remontée :
« On te faisait confiance. Je t’ai confié mon fils, tu devrais avoir honte! » avait-elle crié. « Elle était nerveuse, le prêtre niait les faits.
En plus, ils subissaient une énorme pression, commente Me Boris Chong-Sit. Mais aujourd’hui, la victime et la famille sont apaisées » , insiste leur avocat.
L’adolescent a même pardonné à l’homme d’église, d’après son défenseur.
« C’est un jeune très chrétien, qui veut rester cohérent avec ses principes. Pour lui, l’objectif n’était pas la prison mais qu’on reconnaisse la culpabilité du prêtre. Ce verdict démontre que la parole de l’enfant n’était pas fausse : c’est le plus important pour lui. »
Cette peine pourrait être aménagée, se traduisant par de la semi-liberté ou le placement sous bracelet électronique.
L’avocat du prêtre, Me José Lama – qui n’a pas commenté la décision – a dix jours pour faire appel. Ce qu’il compte faire, l’homme d’église ayant toujours nié l’agression sexuelle. Il s’agissait pour lui de
« câlins » ou d’« accolades dénuées de toute connotation sexuelle » .

Il se frottait au garçon déshabillé

Le 8 avril, Henri-Claude Jean-Philippe, exerçant à la paroisse de Soula 2 (Macouria), était placé en garde à vue pour agression sexuelle sur mineur.
Deux jours plus tôt, Mgr Lafont recevait la famille de l’adolescent, 13 ans, après qu’il se soit enfin confié sur les faits qui se sont produits entre fin 2014 et fin 2015. L’évêque a aussi entendu le curé et lui a demandé d’aller à la gendarmerie, avant la plainte des parents.

L’enfant a accusé le curé de lui avoir demandé plusieurs fois, lorsqu’il dormait chez lui, de s’installer en caleçon dans le lit, décrivant des actes de friction de sexe à sexe.

(NDLR : Mais il ne s’agit que de petites accolades amicales, mais bien sur ! )

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