Guyane | La parole des victimes est verrouillée en Guyane
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 22/02/2021
- 11:00
« La familia grande » de la juriste Camille Kouchner paru au Seuil est aujourd’hui premier des ventes.
Camille Kouchner révèle l’inceste dont a été victime son frère jumeau.
Dans son sillage est né le #Metooinceste, la parole des victimes se libère. En Guyane, la parole reste taboue.
« Un mineur de 4 ans accompagné par sa mère sont récemment venus. Elle a déposé plainte par rapport aux dires de l’enfant. Le médecin a dit que vraisemblablement il pouvait y avoir des traces de violence sexuelle. La situation était compliquée car elle était en cours de divorce. Elle avait peur de porter plainte car elle ne voulait pas être accusée de se servir de cela pour divorcer. »
Louise Terrier-Vasse est la présidente de l’association 973 aide aux victimes…Une association discrète, humanitaire, d’entraide sociale dont l’objectif premier est d’aider les personnes en situation de fragilité.
L’inceste est un secret bien gardé. Les vcitimes sont reçues, aidées mais elles ne veulent pas en parler. De temps en temps, une affaire est jugée au pénal, mais souvent à huit-clos.
Les victimes ont honte, et se sentent souvent coupables de devoir dénoncer un de leurs proches.
Pourtant quatre millions de Français seraient directement victimes d’un viol en famille.
Aucune donnée locale à ce sujet, mais là aussi des études nationales indiquent que dans chaque classe, au moins un enfant est concerné.
La dénonciation est rare mais a pris un tout autre sens avec le hashtag #Metooinceste, il est devenu viral avec les révélations de Camille Kouchner dans son livre. Pour rappel, elle a révélé que le politologue français Olivier Duhamel avait abusé sexuellement de son frère jumeau.
Deux ou trois enfants par classe sont victimes d’inceste. Sept à 10 % de la population a subi des viols intrafamiliaux dans l’enfance, et ces violences commencent en moyenne à l’âge de 9 ans. Quatre-vingt-dix-huit pour cent des agresseurs sont des hommes.
Voici la réalité statistique de l’inceste, établie par l’enquête réalisée en 2015 par Harris interactive pour l’association internationale des victimes de l’inceste, et dont les résultats sont peut-être en dessous de la réalité.
Louise Terrier-Vasse explique :
“Je pense vraiment qu’en Guyane il n’y a pas de raison pour que ce soit moins ou plus. Ce sont à peu près des chiffres similaires. C’est une population qui est jeune en Guyane. A l’association nous recevons des mineurs victimes d’inceste et ce sont des mineurs en bas âge”.
Deux ans après # MeToo, la parole des victimes de violences sexuelles continue de se libérer et à l’instar de ce mouvement, en ce qui concerne l’inceste il n’y a pas de caisse de résonnance en Guyane.
Actuellement il y a un délai de prescription. Il est de 30 ans à partir de la majorité de l’enfant, jusqu’à 48 ans la victime peut déposer plainte. Toute victime peut venir à l’association.
Sortir l’inceste du silence, c’était là l’objectif du hashtag # Metooinceste, qui a embrasé les réseaux sociaux depuis la mi-janvier. Cette vague de dénonciation nous rappelle une chose, c’est que l’inceste est une réalité, même dans les familles dites respectables.
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