Gournay-en-Bray | Un jeune homme condamné pour chantage sexuel sur des adolescentes
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 01/03/2022
- 13:10
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Un habitant proche de Gournay-en-Bray était convoqué devant le tribunal correctionnel de Dieppe le mardi 22 février.
Il devait répondre de la prévention de corruption de mineur par une personne mise en contact avec la victime par un réseau de communication électronique.
Derrière ce vocable administratif, il faut voir le comportement d’un jeune homme de 20 ans au moment des faits qui invitait sur les réseaux sociaux des filles très jeunes à envoyer des photos ou des vidéos d’elles dénudées.
Trois victimes au moins ont été identifiées.
Elles étaient âgées de 11 à 14 ans et habitaient dans des départements voisins.
C’est un petit copain d’une des jeunes filles qui n’a pas hésité à alerter les parents de celle-ci lorsqu’il a été au courant de ces faits.
Et le père de la jeune victime, présent à l’audience, a expliqué avec beaucoup de dignité le piège dans lequel était tombé sa fille et les conséquences.
“On s’était bien rendu compte que ses résultats scolaires déclinaient, mais on n’imaginait pas que cela pouvait être dû à ce type de choses” .
Le mode opératoire du prévenu était toujours le même.
Il repérait les jeunes filles à travers leurs publications sur les réseaux sociaux, entrait en contact avec elles, les mettait en confiance.
Un jeu de séduction se mettait en place et il réussissait à amener ses proies à lui envoyer des photos d’elles légèrement dénudées.
A partir de là, l’engrenage infernal se mettait en place.
Le prévenu menaçait la jeune fille de diffuser ces photos auprès de ses proches si elle ne lui en envoyait pas de plus osées.
Pour les jeunes victimes, la vie devenait un tourment et l’une d’entre elles n’a pas hésité à se scarifier.
Une autre était tombée follement amoureuse du jeune homme.
Prédateur sexuel
La présidente du tribunal apostrophe sévèrement ce dernier :
« Vous êtes un prédateur sexuel, vous vous rendez compte que vous avez littéralement retourné le cerveau de ces jeunes filles ».
Un expert psychiatre a ausculté le prévenu et noté son niveau intellectuel très inférieur à la moyenne.
Il a indiqué qu’une mesure de protection serait adaptée.
Mais pour l’avocat de la seule partie civile présente, le comportement du prévenu à la barre indique que son discernement n’est en rien altéré.
Il réclame 7 000 € de dommages et intérêts pour la jeune fille et un euro symbolique pour chacun de ses parents.
Pour le procureur de la République, ces faits sont d’une extrême gravité.
Ce type de comportement enferme les jeunes victimes dans une spirale infernale qui peut les conduire au suicide
Il requiert une peine de 9 mois de prison assortis d’un sursis probatoire de 2 ans portant obligation de soins psychologiques et interdiction de contact avec les victimes.
Il sollicite également l’inscription du prévenu au FIJAIS, le fichier judiciaire qui répertorie les auteurs d’agressions sexuelles et de violences.
L’avocate du prévenu souligne la volonté de ce dernier de se soigner :
« Aujourd’hui, il vit dans la honte de ce qu’il a fait ».
Le tribunal suit les réquisitions du parquet en ramenant toutefois la peine à 7 mois de prison assortis d’un sursis probatoire.
Il accorde également 1 000 € de dommages et intérêts à la jeune fille et l’euro symbolique pour chacun de ses deux parents.
Cette affaire rappelle une nouvelle fois toute l’attention qui doit être portée par les parents à l’utilisation des réseaux sociaux par leurs enfants.
La moindre alerte doit être prise très au sérieux.
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