Gonfreville-L’Orcher | Une fillette de 3 ans tuée et sa soeur de 5 ans violée par un ami de la mère
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 25/06/2019
- 00:00
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Mise à jour du 9 Juillet 2019 :
La mère se confie
« Je ne mange plus, ne dors plus, ne vis plus »
Aline Durieu, 32 ans, est la mère de Keyssi, la fillette de 3 ans tuée chez elle le 16 juin à Gonfreville-l’Orcher. Son baby-sitter est suspecté de l’avoir étouffée. Frédéric François, qui conteste les faits, a été mis en examen pour « homicide volontaire » et « viol » (sur une autre enfant). « Assommée » et visiblement nerveuse, Aline Durieu a accepté de répondre aux questions de Paris-Normandie.
Comment s’est passée la journée du 16 juin pour vous ?
« Ce dimanche matin-là, je me suis réveillée, j’ai pris le petit-déjeuner avec Keyssi, pour une fois, elle s’était réveillée en même temps que moi. Elle jouait, elle chantait, elle n’avait aucune marque. Puis je suis partie au travail. Je travaille dans la restauration . Vers 13 h, ma fille aînée de 12 ans m’a appelée parce qu’un voisin l’avait contactée pour lui dire qu’il y avait la police, les pompiers, le Samu en bas de notre immeuble. Je n’y croyais pas. J’ai appelé Frédéric François (le mis en examen, NDLR) qui m’a dit qu’ils étaient bien là chez moi pour Keyssi qui ne respirait plus, qu’il avait appelé les secours. J’ai quitté le travail, je suis arrivée en bas, on m’a interdit les lieux, je suis restée sur le palier. J’ai compris que c’était grave quand j’ai vu un jeune sapeur-pompier descendre avec les larmes aux yeux. Je me suis effondrée…. ».
Que s’est-il passé pour vous depuis cette date ?
« Depuis, je suis hébergée chez un ami. Mes trois filles, les plus grandes, sont chez leur père et l’avant-dernière (la dernière était Keyssi, NDLR) chez sa grand-mère. J’ai fait une demande d’urgence pour un logement, le mien a été placé sous scellés. Actuellement, je n’ai pas repris le travail, je partage mon temps entre voir mes filles et les démarches. Ma petite fille a été inhumée, on ne peut pas l’incinérer à cause de l’enquête ».
Avez-vous pu avoir une explication avec le mis en cause ?
« Je n’ai pas revu Frédéric François depuis ce dimanche. Je lui ai envoyé un message pour comprendre ce qui s’était passé, il m’a juste répété ce qu’il m’avait dit, rien de spécial, qu’il l’avait retrouvée dans sa chambre ».
Comment l’avez-vous connu ?
« Je me suis installée en 2014 à Gonfreville l’Orcher. Keyssi est née l’année d’après. Je n’ai jamais vécu avec son père. J’ai fait la connaissance de Frédéric François, car j’avais un problème avec ma voiture, il était mécanicien. On est devenu amis, mais rien de plus, on allait boire des cafés, on sortait avec les enfants. En juillet 2018, à mon retour de vacances, ma nounou a trouvé un poste, j’ai donc dû trouver un remplaçant. Il s’est proposé. Moi, j’étais plutôt contente que ce soit lui, car il s’entendait bien avec les enfants, il faisait des sorties avec elles ».
Que saviez-vous de son passé ?
« Rien. Lui m’avait dit qu’il avait deux filles, dont une était dans le même collège que mon aînée. Je n’étais pas au courant de son passé judiciaire, sinon je ne l’aurais pas laissé avec mes filles. Mais je n’ai jamais rien remarqué, mes filles ne m’ont jamais parlé de rien et je n’ai pas remarqué de changement de comportement chez elles. Ni leur père ou ma mère ».
Que savez-vous des violences sexuelles qui lui sont reprochées ?
« Depuis, une de mes filles a parlé d’attouchements qu’elle aurait subis, une de mes grandes a parlé de menaces et d’insultes. Elles ont commencé à parler pendant qu’il était en garde à vue. Mes filles sont vues par des pédopsychiatres, moi je n’en ai pas parlé avec elles, je n’ai pas de réponse à leur donner, je ne sais pas ce qu’il en est. J’entends beaucoup de choses, de rumeurs, je ne sais pas ce qu’il y a de vrai ou de faux, je n’ai pas encore eu accès au dossier. Mais il y a beaucoup de choses sur les réseaux sociaux. Mes filles ne sont pas sur Facebook, mais reçoivent des messages sur d’autres réseaux sociaux, des vidéos de bagarre en prison où on leur dit que c’est Frédéric François qui se fait taper, alors que ce n’est pas lui. Ce sont des enfants, elles n’ont pas à voir ça. En ce moment je les prive de toutes ces bêtises ».
Allez-vous participer à cette nouvelle marche prévue aujourd’hui ?
« Je n’ai pas participé à la première marche blanche, j’étais trop tétanisée, je redoutais trop de choses. Je suis perdue face à tout cela. Depuis je ne mange plus, je ne dors plus, je ne vis plus. Pour celle de ce samedi, tout le monde est le bienvenu. Je souhaite que cela se passe dans la dignité, pour la mémoire de Keyssi ».
Source : paris-normandie
Une marche silencieuse après le meurtre de la petite Keyssi 3 ans et le viol de sa soeur 5 ans près du Havre
Huit jours après la découverte du corps d’une fillette de 3 ans et du viol se sa soeur de 5 ans à Gonfreville-l’Orcher, près du Havre, une marche silencieuse a été organisée lundi 24 juin 2019.
L’émotion était vive et pour certains habitants, la colère également. Huit jours après la découverte du corps sans vie de Keyssi, 3 ans dans un appartement situé à Gonfreville-l’Orcher, près du Havre (Seine-Maritime), et la mise en examen d’un homme de 38 ans pour le meurtre de la fillette et le viol de sa sœur, plus de 200 personnes ont assisté à une marche silencieuse lundi 24 juin 2019.
« Cela nous a fait un choc »
La mort par asphyxie de Keyssi, une petite fille de 3 ans, dimanche 16 juin 2019, a beaucoup marqué les habitants de Gonfreville-l’Orcher. La mairie a donc décidé d’organiser une marche silencieuse, le jour de la cérémonie religieuse, lundi 24 juin 2019. Entre émotion et colère, 200 personnes se sont ainsi rendues jusqu’au cimetière.
« Cela nous a fait un choc. Nous sommes là pour la mémoire de cette petite fille et pour protester contre ces actes commis, c’est inadmissible »,
soufflent Christine, 62 ans et Bruno, 60 ans, des habitants de Gonfreville-l’Orcher.
Il y a beaucoup d’émoi, mais aussi beaucoup de colère dans cette marche, glisse un Gonfrevillais de 46 ans.
Le suspect : un ami de la maman
Le profil du suspect est évidemment pour beaucoup dans cette colère. Il s’agit d’un ami de la maman des petites filles qui venait régulièrement les garder. Ce dernier est connu de la justice
« pour de nombreuses condamnations. Pour infraction au code de la route, mais aussi pour des condamnations liées à des violences sur conjoint et sur mineur ces trois dernières années »,
a précisé le procureur de la République à 76actu.
Interpellé mercredi 19 juin, il a gardé le silence durant sa garde à vue. Pour les enquêteurs,
« les marques de coups sur l’enfant, au niveau du visage, du crâne et de la nuque ne peuvent pas être accidentelles ».
Keyssi est morte par asphyxie. Quant à la sœur de la victime, âgée de 5 ans, elle aurait elle-même été victime de violences sexuelles de la part de l’homme qui les gardait toutes deux au moment des faits.
Source : actu.fr
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