Vic-Fezensac | Le professeur de piano pédocriminel multi récidiviste à nouveau condamné

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Neuf victimes ont été dénombrées. Une nouvelle condamnation.
Un professeur de piano vicois avait été condamné à six ans de prison ferme pour avoir agressé sexuellement ses élèves mineures pendant 20 ans. Aujourd’hui, il fait face à de nouvelles accusations.

Mise à jour du 4 Juin 2022:

Déjà incarcéré pour des agressions sexuelles contre des élèves mineures (8 ans de prison ferme), un ancien professeur de piano de Vic-Fezensac a été condamné ce jeudi à deux ans de prison supplémentaire.

Le tribunal correctionnel d’Auch a rendu son jugement dans le 2e procès qui confrontait un professeur de piano vicois à ses anciennes élèves. L’homme purge déjà une peine de 8 ans de prison pour des agressions sexuelles sur mineures, des faits survenus entre 1995 et 2015. Il avait comparu le 21 avril dernier pour des actes commis entre 1992 et 1996, dénoncés par deux anciennes élèves.

Lors de l’audience, s’étaient posées plusieurs questions. Celle de la prescription pour l’une des plaignantes, Nadine* : les faits sont anciens, 30 ans pour certains. S’ajoutait à cela l’absence d’Aurore*, l’autre plaignante, dans la 1re procédure concernant le professeur de piano. Aurore, un peu plus âgée que la 1re victime, avait pourtant été incluse à la procédure judiciaire mais oubliée par la suite… Le tribunal avait décidé à l’audience d’avril dernier de mettre de côté ces deux points, pour étudier l’affaire.

La prescription levée

Pour Nadine comme pour Aurore, le tribunal a finalement requalifié les faits d’agression sexuelle imposée à un mineur de 15 ans en attentat à la pudeur sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, et en agression sexuelle sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, dissociant deux périodes. Ces requalifications permettent de rejeter la demande de prescription.

Le professeur de piano a été condamné à nouveau. Il écope de 2 ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt – l’homme est déjà incarcéré – et de l’interdiction définitive d’exercer un métier le mettant en rapport avec des mineurs. Il devra également respecter un suivi sociojudiciaire pendant 5 ans, sous peine de 2 ans de prison, et suivre des soins.

Sur le volet financier, les demandes de dédommagements des victimes sont également acceptées, soit pour Nadine 3 000 € et 5 000 € pour Aurore, en réparation des préjudices moraux et des frais de justice.

*Les prénoms ont été modifiés

Nouvelle mise à jour du 24 Avril 2022:

Deux dossiers de plus contre un ancien professeur de piano vicois ont été présentés au tribunal d’Auch ce jeudi.

Condamné en appel à 8 ans de prison en 2021, un ancien professeur de piano qui officiait à Vic-Fezensac a dû répondre d’actes plus anciens sur deux jeunes filles, hier au tribunal d’Auch.

Le sexagénaire qui comparait ce jeudi devant le tribunal correctionnel d’Auch n’est pas un inconnu. Il a écopé de 6 ans ferme en 2020 pour des agressions sexuelles entre 1995 et 2015 sur neuf de ses élèves, alors qu’il était professeur de piano à Vic-Fezensac. Une peine alourdie en appel à 8 ans, en avril 2021. Ce jeudi, c’est pour répondre d’agression sexuelle sur Aurore et Nadine*, des faits commis pour la première entre 1992 et 1996, et de 1992 à 1995 pour la deuxième.

Dès l’entame de l’audience, une question se pose. Les faits sont-ils prescrits ? Pas forcément s’ils sont requalifiés. Le professeur de piano, jugé pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans, était aussi une personne ayant autorité. Cette requalification change beaucoup de choses : le délai de prescription est étendu à 20 ans après la majorité. Le cas de Nadine serait recevable. Celui d’Aurore serait d’office hors délai… si la plaignante n’avait pas été partie civile lors du procès précédent, qui avait vu la condamnation du prof vicois. À l’époque, Aurore avait été tout bonnement oubliée ! Une faille judiciaire – et six ans d’attente – pour laquelle la présidente du tribunal, Cécile Delarazzi, et la procureur Julie Vigier, vont platement s’excuser.

Souvenirs traumatisants

Aurore prenait des cours de piano à Vic. Elle a raconté aux enquêteurs les caresses, les baisers sur les bras, les attouchements à la naissance des seins, le prof qui lèche son bras, son oreille. Un traumatisme qu’elle porte toujours, au point qu’elle ne supporte plus qu’on la touche de ce côté du corps. Des faits que réfute en bloc l’ex professeur. D’ailleurs, c’est à peine s’il se souvient d’Aurore. « Je n’ai commis aucun acte délictueux. »

Pour Nadine, qui a 5 ans de moins que sa voisine sur le banc de la salle d’audience, les faits se sont déroulés différemment. Elle a appris à lire la musique avant de savoir lire son alphabet, avec ce professeur qu’elle adorait. Qui faisait des bisous dans le cou. Quand un jour il lui caresse le genou, elle en parle à sa mère, qui retire la fillette du cours. La mère tente aussi d’alerter les autres parents mais devant l’absence de réaction, elle ne porte pas plainte. À 36 ans, Nadine souffre encore de ces gestes. L’ancien prof est plus dissert. Il se souvient très bien d’une élève « particulière » à laquelle il était très attaché. La main sur le genou ? Un geste de réconfort, la gamine était bouleversée par la séparation de ses parents.

Les avocats des plaignantes, le tribunal, la procureur, tout le monde va tenter de faire dire au professeur qu’il confond marque d’affection et atteinte à l’intimité. Mais l’homme bute. Devant ses anciennes élèves en pleurs, il parle enfin. « Ce que je vais dire est horrible, mais j’ai le sentiment de ne pas leur avoir fait de mal. Mais je mesure parfaitement leur mal-être et leur détresse. Je m’excuse si j’ai pu avoir des gestes avec de telles répercussions sur elles. »

20 mois d’emprisonnement requis

MAJ : le professeur de piano vicois, condamné pour agressions sexuelles sur mineures, tente de se suicider

Le professeur de piano vicois, condamné jeudi 10 décembre à six ans de prison ferme pour des agressions et atteintes sexuelles sur neuf jeunes filles mineures à l’époque des faits a tenté de mettre fin à ses jours le surlendemain de sa condamnation.

Ce sont deux amis qui l’ont retrouvé vers 8h30, samedi matin, pendu et inconscient. L’homme de 64 ans avait ingéré une quantité importante d’alcool, avant de passer à l’acte. Il avait laissé deux lettres, à destination de son médecin et de sa famille, sœur et mère.

Réanimation et coma

Les secours l’ont donc transporté d’urgence à l’hôpital, où il a été placé en réanimation et dans le coma. À son réveil, le sexagénaire a été transféré au sein du centre hospitalier spécialisé, à Auch, où il sera examiné régulièrement par des psychiatres.

L’homme avait été condamné à six ans ferme, avec un mandat de dépôt différé qui aurait dû intervenir à compter de lundi.

Appel de la condamnation

Le conseil de l’enseignant, Maître Eric Mathias, a, par ailleurs, annoncé faire appel de la condamnation de première instance.

L’avocat espère que l’homme, qui est “très pieux” verra dans l’intervention de ses amis, “un signal”, qui l’empêchera de recommencer.

Le professeur de piano n’en est effectivement pas à sa première tentative de suicide. Peu avant le déclenchement judiciaire de l’affaire, avant toute plainte, une jeune fille avait révélé les faits à sa mère. Le professeur de piano avait alors écrit à cette dernière puis attenté à sa vie.

Une personnalité “complexe”

Une tentative de suicide qui n’avait pas été évoquée lors de l’audience destinée à juger le professeur de piano. Seule la lettre, vue comme “un chantage morbide”, selon les mots d’Eric Mathias, avait été discutée. Celui qui était alors prévenu n’avait pas mentionné cette tentative pourtant bien réelle.

C’est donc pour cette raison, pour évoquer cette personnalité de “pénitent”, plus “complexe” que ce qu’il en est sorti lors de la première audience, que Maître Mathias fait appel. Il espère faire témoigner de nombreux proches de l’enseignant.

Pour autant, son client n’entend absolument pas se “dédouaner” de sa responsabilité dans cette affaire d’agressions.

Des proches tenus dans “l’ignorance” des faits et qui n’en ont pris connaissance que le lendemain du procès. Puis, qui se sont relayés pour lui apporter leur soutien.

Et inquiétés quand le professeur annonçait un cours de piano samedi matin, leur demandant de n’appeler qu’à partir de 11 heures… Alors qu’il n’exerçait jamais sur ce créneau horaire.

Source : ladepeche.fr

“C’est un prédateur sexuel qui abusait de proies faciles, qui abusait de son autorité. Il était le professeur de piano de Vic, respectable et respecté, insoupçonnable”, s’indigne Sterenn Hell, substitut du procureur, au moment des réquisitions.

Jeudi 10 décembre, l’enseignant de 64 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel pour des faits d’agressions et d’atteintes sexuelles sur mineures.

Dans le dossier, neuf parties civiles, toutes présentes.

Sept heures d’audience qui ont abouti à la condamnation du prévenu à six ans de prison ferme, au-delà des réquisitions de quatre ans.

Ces agressions ont débuté en 1995 et n’ont pris fin que vingt ans plus tard, en 2015, avec la plainte de la mère de l’une des adolescentes.

Les victimes avaient à l’époque des faits entre 9 ans et 17 ans.

Si le prévenu voit ce coup d’arrêt comme “l’étincelle nécessaire et salvatrice pour tout le monde”, comme il l’écrira dans une lettre adressée au juge d’instruction, s’il ne fait qu’affirmer qu’il regrette, d’autres propos interrogent, comme ne manqueront pas de le relever les avocats des parties civiles et le ministère public.

“Elle s’habillait de façon provocante”

C’est ainsi qu’il dira de sa plus ancienne victime, agressée pendant trois ans entre ses 10 et ses 13 ans, qu’elle “s’habillait de façon provocante, avec des jupes très courtes et des chemisiers transparents…”

“C’est forcément tentant”, dit-il. Puis il remet en cause la version de cette dernière. Affirmant que c’est “elle qui dépliait le canapé”, qu’elle avait “voulu aller chercher un préservatif”, ce qu’il n’avait “pas voulu”.

C’est avec elle qu’il a été le plus loin.

Nu avec elle dans le lit, après l’avoir “déshabillée”, il met sa main sur son sexe, la maintient fermement pour qu’elle le masturbe.

Il finira par se mettre entre ses jambes, se frotter avant de dire tout haut : “Ah non, il faut pas !”

Ce qui fera asséner à Maître Roujou de Boubée :

“On est passé à deux doigts de la tentative de viol.” Sterenn Hell ajoutera : “à deux doigts de la cour d’assises.”

Mode opératoire

Avec elle, comme avec les autres, il développe ce que la présidente du tribunal, Cécile Delazzari, ainsi que les parties civiles et le Parquet, identifieront comme “un mode opératoire”.

À savoir une gradation dans les actes.

Une mise en confiance, avec de la gentillesse.

Des surnoms : “ma chérie”, “ma beauté fatale”, “lapinou”.

Puis des gestes, avec toujours le même “naturel”, des mains dans le dos, des bisous dans le cou.

Des gestes qui deviennent de plus en plus appuyés jusqu’à se transformer, a minima pour certaines d’entre elles, en atteinte sexuelle.

Des gestes opérés lors des moments “d’écoute”, destinés normalement à préparer le travail d’une œuvre.

Les élèves choisies présentent toutes le même profil : des élèves douées, au QI supérieur à la moyenne.

Concernant sa relation avec l’une d’entre elles, il dira d’ailleurs ressentir “une fusion affective liée à la musique.”

L’une des victimes dira : “Il a commis tous ces actes avec sa gentillesse”, créant chez ses élèves un conflit de loyauté.

Pour Gilles Lamarquette, avocat de l’une des victimes, cette phrase “résume le degré de manipulation” opéré.

D’autres voient dans sa décoration, faites de peluches, de dessins, de BDs, une autre mise en scène pour mieux mettre en confiance les adolescentes.

Maître Eric Mathias, l’avocat du prévenu, a pourtant une autre interprétation.

Il avance la thèse de l’éphébophilie, une attirance pour cette tranche d’âge, liée à l’âge mental du prévenu, 15 ans.

Une thèse soutenue par l’expert psychiatrique, qui n’a pas décelé de “personnalité perverse”.

Selon lui, le décor en atteste, de même que ces rapports sexuels “atrophiés”.

Il déplore les plaidoiries et réquisitions des parties adverses, arguant qu’il faut une “hiérarchie dans le mal” et qu’on ne peut “laisser entrevoir à ces jeunes filles qu’elles ont été confrontées à l’abjection la plus aboutie”, que cela les placerait dans un “chaos à vie”.

Si le sexagénaire dit s’être “pardonné”, dans la salle, les larmes coulent.

Trois sœurs ont été abusées et l’une d’elles hurle sa colère :

“Vous saviez très bien ce que vous faisiez !”

Elle cite le chantage aux devoirs non faits pour qu’elle se rassoie devant le piano.

Elle évoque la culpabilité qu’elle ressent aujourd’hui d’avoir laissé sa petite sœur seule avec lui alors qu’elle lui demandait de rester.

Séquelles

Souffrances psychoaffectives, difficultés à faire confiance, boulimie, scarifications, culpabilité de ne pas l’avoir dénoncé pour éviter d’autres victimes…

Toutes subissent et continuent de subir les conséquences de ses actes.

Mais aujourd’hui, dans cette petite salle d’audience, Sterenn Hell remarque : c’est lui qui est “encerclé” par ses victimes.

Aujourd’hui, “la force a changé de camp.”

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