Gap| Les faits de viol sont requalifiés, il écope de 4 ans de prison avec sursis

Sur le banc des parties civiles, leur anxiété est palpable. Tandis que le président de la cour d’assises procède à l’appel des jurés, une des deux victimes ne parvient pas à refréner cette jambe qui ne cesse de battre.

Dans quelques minutes, un de leurs avocats se lèvera pour demander le huis clos.
Tout le monde dehors.
Le procès aura lieu dans le vase clos de la salle d’audience du tribunal de grande instance de Gap.

La cour d’assises y juge depuis hier un grand-père haut-alpin accusé de viols et d’atteintes sexuelles sur mineur de 15 ans. Les victimes ? Ses deux petites-filles. C’est l’aîné qui, après avoir pris conscience que sa cadette aurait aussi subi les mêmes sévices, a lancé l’affaire en déposant plainte.

L’accusé conteste les faits, les victimes les dénoncent

« Les faits sont totalement contestés et il me semble qu’une telle situation pourrait toucher un grand nombre de personnes », martèle Me Nicolas Charmasson, qui défend l’accusé avec Me Stéphanie Amafroi-Broisat.

L’avocat poursuit : « Mon client est tombé des nues à l’égard de cette dénonciation qui désigne également la grand-mère en tant que complice. Mais il avait pris connaissance avec sérénité des déclarations de toutes les personnes entendues qui ont également fait part de leur plus grand scepticisme. Il me semble qu’il s’agit là de la parole de ces jeunes filles opposée à la plus ferme des négations de l’accusé. »

Du côté de la partie civile aussi, la position est tranchée.

« Les deux jeunes filles ont un positionnement clair et invarié depuis le début de la procédure, campe Me François Leclerc, qui défend une des sœurs. Nous avons presque été témoins de la révélation de l’affaire au cours de toute cette procédure. »

En matière de viol, un crime, les faits sont parfois “déqualifiés” en agressions sexuelles, un délit. C’est la correctionnalisation. Ce qui devait être jugé par une cour d’assises l’est finalement devant un tribunal correctionnel. Avec des peines encourues moindres.
« Mon client a refusé la correctionnalisation du viol. Il n’y a pas plus d’éléments d’agressions sexuelles que de viol. Il refuse “un demi-procès”, m’a-t-il dit. Il attendait un non-lieu pas une correctionnalisation », explique Me Charmasson.

« Il y aura un après »

« Mon client s’est comporté comme un grand-père, de manière très respectable, pendant toute sa vie, et la procédure initiée depuis quatre ans a mis sa vie à néant. Il y aura un après, quel que soit le sens de la décision, qu’il faudra gérer après quatre ans d’accusations douloureuses. »

Un avant et un après aussi pour les deux jeunes femmes. « En ce qui concerne ma cliente, ce dont je suis sûr et qui la blesse, c’est qu’il ne l’avoue pas, explique Me François Leclerc. Elle aimerait que leur parole soit entendue, tant du grand-père que de la grand-mère. »

Si l’avant est déjà écrit, dans un sens ou dans l’autre, l’après est attendu aujourd’hui. Au terme de deux jours de procès, le verdict de la cour d’assises est attendu ce vendredi.

Le Verdict : 

Quatre ans de prison avec sursis et des dommages et intérêts.

Le septuagénaire haut-alpin était jugé depuis plusieurs jours par la Cour d’Assises des Hautes-Alpes pour le viol de ses deux petites filles.

Finalement, l’homme, qui affirmait ne pas être coupable de ces faits, a été acquitté des chefs de viol mais condamné pour agressions sexuelles. Il a également été condamné à verser à chacune 10 000 €, ainsi que 4 000 € pour les frais d’avocats.

source : Alpes du sud et Le Dauphiné

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