Gaillon | Un délinquant sexuel jugé vingt-deux ans après les faits

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Son nom est désormais inscrit au fichier des délinquants sexuels
Un Gaillonnais a été condamné par le tribunal judiciaire d’Évreux à dix-huit mois de prison avec sursis pour une agression sexuelle remontant à 1999.

L’air un peu désorienté, la chemise qui sort du pantalon : voilà comment se présente, jeudi, devant le tribunal judiciaire d’Évreux, un sexagénaire à qui il est reproché une agression sexuelle qui a eu lieu en… 1999.

Il doit s’expliquer sur des faits vieux de plus de vingt ans.

À cette époque, l’homme âgé de 40 ans est ami avec le père de la victime – qui en a 12.

Il propose au père d’emmener sa fille à la plage le lendemain.

Pour ce faire il faut qu’elle dorme chez lui, car il veut partir de Gaillon de bonne heure pour rejoindre la mer.

Arrivés à son domicile, les choses dérapent.

Après avoir pris une douche, le prévenu s’exhibe nu devant la jeune fille.

« Ton papa quand il se douche, tu le vois nu ? »,

lui demande le pervers qui l’invite à venir se coucher à ses côtés, puis lui caresse le corps, avant de lui introduire un doigt dans le vagin.

Tétanisée, la victime lui demande d’arrêter à plusieurs reprises.

Dans un premier temps, le parquet poursuit le prévenu pour viol, puis, d’expertises en renvois, l’affaire se retrouve, en décembre 2021, devant la juridiction ébroïcienne avec une prévention tout autre, le viol impliquant un passage par la cour d’assises.

Lors de ses auditions, le prévenu a reconnu avoir honte de ses agissements.

À la barre, face aux questions du président Bertrand Brusset, le sexagénaire est dans l’incapacité d’expliquer son geste, sauf en répondant par un laconique « c’est pas bien ».

C’est un grand « taiseux » qui se tient à la barre, qui qualifie la victime de, « gamine » ou « morpionne » et dont les experts relèvent les capacités intellectuelles limitées.

« Ma cliente a arrêté de grandir depuis ce jour. Sa vie est devenue une suite de cauchemars et de perturbations gynécologiques »,

expose Me Karouby-Suganas le conseil de la victime âgée aujourd’hui de 32 ans et absente à l’audience.

L’avocate demande 10 000 € pour le préjudice de sa cliente, ainsi que 2 500 € de frais d’avocat.

Pour la défense du prévenu, Me Thibaux Beauhaire, s’il n’excuse en rien le comportement de son client, insiste sur le fait qu’il n’a jamais récidivé :

« C’est là, un accident de parcours »,

estime-t-il.

Vingt-deux ans après les faits, le tribunal condamne le Gaillonnais à dix-huit mois de prison avec sursis.

Il devra en outre dédommager la victime à hauteur de 3 000 € et verser 1 000 € pour les frais d’avocat.

Son nom est désormais inscrit au fichier des délinquants sexuels.

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