Gaillard-sur-Seine | Olivier Lemesle, le curé pédocriminel condamné et libre !
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 11/06/2017
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Curé de la paroisse de Gaillard-sur-Seine, Olivier Lemesle, 44 ans, a été jugé dernièrement au tribunal d’Evreux pour détention d’images pornographiques de mineurs. Sa fonction de prêtre a alimenté un véritable scandale. D’où la nécessité pour le tribunal de s’intéresser à l’homme, le prêtre ayant déjà été relevé de ses fonctions par le diocèse.
Descente aux enfers
Tout commence en juin 2016. Olivier Lemesle ayant été agressé par deux individus, les gendarmes, en quête d’indices, se rendent à la maison paroissiale. Ils relèvent un certain nombre d’indices sur place et repartent avec deux ordinateurs portables.
Et là, surprise : l’un d’eux contient une trentaine d’images pornographiques mettant principalement en scène un mineur nu.
Du coup, la victime devient un suspect et les enquêteurs se trouvent confrontés à une nouvelle affaire. D’autant qu’ils découvrent qu’Olivier Lemesle avait déjà été impliqué dans un délit du même genre quelques années auparavant.
A l’époque, ce sont des cyberpatrouilleurs allemands qui avaient révélé que l’adresse IP du prêtre, déjà en fonction dans le département, aboutissait à un site pédophile. Le dossier avait été classé sans suite.
L’environnement de l’homme de foi, s’avère, quant à lui, aux antipodes de ces penchants pervers.
Un père accompagnateur à la retraite et l’équipe paroissiale brossent le portrait d’un prêtre
« très humain, extrêmement sensible, toujours à l’écoute et investi ».
Nul n’a jamais remarqué un quelconque comportement déplacé à l’égard des enfants.
Mgr Nourrichard, l’évêque d’Evreux, confirme.
Le père Lemesle est effectivement investi. Reste qu’il a un penchant pour l’alcool.
Entendu par les gendarmes, le suspect ne nie pas sa dépendance alcoolique et révèle qu’il peut consommer un litre et demi de rosé par jour quand il est en difficulté.
Il ajoute qu’il est entré en dépression, l’origine de son mal-être, étant le viol dont il a été victime. Un viol commis par un autre prêtre tristement célèbre et un temps accueilli par le diocèse d’Evreux.
Il explique aussi être attiré par la beauté des jeunes corps car il ne s’accepte pas lui-même en raison d’une maladie de peau.
Pulsions ou fantasmes
A la barre, Olivier Lemesle offre le spectacle d’un homme effondré. Grand, brun, le visage encadré par une maigre barbe, il s’exprime avec précision :
Je suis toujours dans une situation de travail par rapport à la reconnaissance des personnes regardées. Ces personnes sont également des victimes et j’étudie ma propre histoire avec le psychiatre.
Néanmoins la présidente veut en savoir davantage.
« Ce sont des pulsions ou des fantasmes ? » interroge-t-elle.
Réponse de l’intéressé :
« On parle de beauté. C’est un complexe par rapport à mon propre corps ».
Il élude la sexualité, rappelle sa tentative de suicide et, confronté à l’insistance de la présidente soucieuse de comprendre pourquoi il a recommencé après une première affaire, confesse :
J’étais enfermé dans un système de peur et de honte. Avec la pression médiatique, c’est très difficile de se confier.
Je suis conscient de la violence, ce ne sont pas seulement des images.
Et d’insister sur le soulagement qu’il a éprouvé quand l’adjudant-chef de gendarmerie l’a écouté.
Il rappelle aussi que, relevé de ses fonctions le 6 mars de cette année, il est hébergé dans une communauté religieuse proche de Lyon en attendant la décision de l’évêque et de Rome.
Cette contrition n’est pas du goût de Me Baratelli, l’avocat de la Fondation pour l’Enfance, partie civile, qui ne fait pas de cadeau au prévenu.
Un prévenu, qui mains entre les jambes et tête penchée, semble ployer sous l’avalanche des griefs.
« Si je n’étais pas là, il n’y aurait personne du côté des victimes. J’ai rencontré beaucoup de prévenus qui s’apitoient sur leur sort avant de s’intéresser à elles »
martèle l’avocat avant d’insister sur le nombre impressionnant de sites pédophiles recensés par l’UNESCO.
Et puis il n’est pas convaincu de la bonne foi d’Olivier Lemesle, qui, au cours de sa première audition par les gendarmes, a affirmé ne pas être déjà connu, même s’il s’était retrouvé entre la vie et la mort après la tentative de suicide suite à la première affaire.
En prime, l’avocat se déclare étonné par l’attitude du diocèse qui a, selon lui, officialisé l’affaire seulement après avoir pris connaissance de la convocation judiciaire.
D’où son commentaire :
« même s’il ne pratique pas l’omerta, Mgr Nourrichard n’est pas d’une transparence absolue ».
« Que va devenir M. Lemesle ? »
La plaidoirie évoluant vers un procès de l’Eglise, le tribunal recadre les choses et Me Baratelli « remet l’église au centre du village » avant de demander 10 000€ pour contribuer au fonctionnement du numéro d’alerte de la Fondation.
De son côté, le procureur souligne que seuls les délits de 2016 sont jugés avant d’insister sur la
« gravité des faits ».
Enfin, la défense est visiblement interpellée par la véhémence de son confrère :
Il ne s’agit pas du procès de l’Eglise et, aujourd’hui, vous ne jugez pas un prêtre mais un homme.
Me Bellencontre exhibe ensuite des photocopies d’articles de presse et argue :
« c’est parce qu’il est prêtre qu’il a eu droit à des pages entières dans les journaux. Je me suis sentie agressée quand on a remis en cause la sincérité d’Oliver Lemesle ». Et de conclure en substance :
Que va devenir M. Lemesle ? Il a dit avoir eu la chance de rencontrer l’adjudant-chef de gendarmerie pour exprimer sa souffrance.
De plus, il est révoqué de sa charge. Ici, nous ne sommes pas dans le lieu de la morale et il ne faut pas le diaboliser.
Olivier Lemesle a finalement été condamné à six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve de 2 ans.
Soumis à une obligation de soins ( psychiatrie et alcool ), il est interdit de contact avec les enfants et inscrit au fichier des auteurs de délits sexuels.
Il devra, en outre verser, 2 000€ à la Fondation de l’Enfance ainsi que 500€ pour frais de justice.
Source : L’impartial
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