
France | Vaste coup de filet contre un réseau pédocriminel français
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 29/05/2025
- 20:48
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Les policiers l’ont surnommée « l’opération Mario », du nom du célèbre héros moustachu de jeux vidéo.
Mais l’affaire que les enquêteurs de l’Ofmin, l’office mineurs de la police judiciaire, viennent de révéler est une plongée dans la noirceur d’un vaste réseau de pédocriminalité relié par un groupe Telegram confidentiel.
Où se côtoyaient des hommes de la France entière pour échanger photos et vidéos de sévices sur des enfants parfois de très jeune âge. Et de tout horizon : pères de famille, chômeurs, fonctionnaire et même… homme d’Église.
Ainsi, cinquante-cinq hommes membres de cette boucle sécurisée Telegram ont été interpellés et placés en garde à vue entre lundi et ce jeudi matin sur l’ensemble de la France lors d’une opération judiciaire d’ampleur coordonnée par l’Ofmin, avec les polices judiciaires locales et les services de gendarmerie.
42 départements sont concernés.
Les suspects, âgés de 25 à 75 ans, sont entendus pour des faits de « détention, diffusion et consultation habituelle de contenus pédopornographique » mais certains également pour des soupçons de viols ou agressions sexuelles sur mineurs.
Lien d’invitation
L’enquête a débuté en juillet 2024 au détour d’une première affaire sordide de viols sur mineurs, des pédocriminels décrits comme très dangereux qui agressaient des enfants et diffusaient sur Telegram leurs exactions.
C’est lors des investigations, qui ont conduit à des mises en examen pour « traite des êtres humains » à des incarcérations, qu’a été découverte sur les téléphones des suspects cette chaîne sur le réseau social sécurisé, dont le lien d’invitation s’échangeait de manière confidentielle dans les milieux pédocriminels.
Chaque utilisateur utilisait un pseudonyme derrière lequel il s’abritait.
Des photos et vidéos mettant en scène des actes sexuels forcés entre enfants, parfois âgés moins de 10 ans, mais aussi lors de viols commis avec des adultes étaient ainsi massivement échangées et partagées.
Cette production pédocriminelle avait notamment été repérée par le CNAIP (Centre National d’Analyse des Images Pédopornographiques) qui traque ces contenus nauséabonds sur Internet.
Les enquêteurs de l’Ofmin ont dû déployer plusieurs mois d’enquête, notamment des infiltrations, pour identifier les utilisateurs de cette boucle Telegram. Ils ont été aidés, en partie, par le fait que le réseau social coopère désormais avec les autorités françaises, après un bras de fer entamé et gagné par la justice, et notamment les magistrats de la section cyber du parquet de Paris, avec le fondateur de Telegram, le multi-milliardaire russe Pavel Durov.
Lassée que l’entreprise ne réponde pas aux réquisitions judiciaires pour identifier les auteurs d’infractions, notamment en termes de narcotrafic mais surtout de pédocriminalité, sur Telegram, la justice avait lancé un mandat d’arrêt contre Pavel Durov, interpellé l’an dernier au Bourget à sa descente d’avion.
Depuis, le réseau social collaborerait avec la justice française, mais pas suffisamment aux yeux de cette dernière.
Un évêque d’une église gallicane proche d’Alain Delon
Parmi les suspects visés par l’opération nationale, quatre cibles sont considérées comme sensibles et ont été interpellées par les policiers de l’Ofmin en personne.
L’une a été arrêtée lundi dans une… église du Bas-Rhin avec le concours de l’antenne OFAC (office anti-cybercriminalité) de la police judiciaire de Strasbourg.
Il s’agit d’un évêque d’une église gallicane (branche de l’Église qui ne reconnaît au Pape qu’un pouvoir spirituel, et qui n’est pas reconnue par Rome), ordonné prêtre dans l’Est il y a déjà plusieurs années.
Cet homme de 45 ans, identifié comme un certain Raphaël Steck, est connu pour avoir été un ami proche d’Alain Delon, monstre du cinéma français ainsi que Brgitte Bardot avec qui il partage son amour des animaux.
L’homme d’église avait notamment béni la chapelle privée du « Samouraï » dans sa célèbre demeure de Douchy (Loiret). Cet evêque atypique avait également témoigné dans Closer pour certifier de l’histoire d’amour entre l’acteur et Hiromi Rollin, sa dame de compagnie.
D’après l’enquête, il était membre du groupe Telegram mais consommait aussi des contenus pédocriminels depuis plusieurs années, notamment sur le site controversé de rencontres Coco un repaire de pédocriminels fermé depuis.
Contactée, la procureure de la République de Strasbourg, Clarisse Taron, nous indique que Raphaël Steck a été déféré à l’issue de sa garde à vue en vue d’une comparution immédiate vendredi pour être jugé pour « détention d’images pédopornographiques ».
La justice a retenu à son encontre une période d’activité de 2017 à… dimanche dernier encore.
Un autre homme, au métier sensible, a été placé en garde à vue en Meurthe-et-Moselle dans les locaux de la police judiciaire de Nancy : un fonctionnaire de l’Éducation nationale travaillant comme agent territorial et donc en contact potentiel avec des enfants.
Enfin, deux autres abonnés du groupe Telegram, déjà connus pour des faits de détention d’images et vidéos à caractère pédocriminel, ont été arrêtés par l’Ofmin à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) et en Charente-Maritime en raison de messages très inquiétants publiés sur le groupe Telegram au sujet de leurs fantasmes de commettre des exactions sur des mineurs mais aussi en raison du fait qu’ils ont eux-mêmes des enfants de bas âge.
Un utilisateur du site Coco
Dans le cadre de ce vaste coup de filet, d’autres profils détonnent : un professeur de musique, un grand-père ou encore un ambulancier.
Dans la Drôme, un homme célibataire de 45 ans, vivant chez sa mère, et percevant le RSA, a été placé en garde à vue par la PJ de Valence.
Ce consommateur compulsif de pornographie et de jeux vidéo était autrefois un utilisateur du site Coco, également dans le collimateur de la justice française.
D’autres suspects sont parfaitement intégrés à la société et passent inaperçus.
« Depuis 2018, Telegram remplit et dépasse ses obligations légales en matière de lutte contre les contenus préjudiciables. En ce qui la pédocriminalité, Telegram lutte de plusieurs manières : bannissement basé sur l’empreinte numérique d’un contenu, équipes de modération dédiées, lignes d’assistance téléphonique pour les ONG et rapports de transparence quotidiens sur les contenus bannis – qui peuvent tous être vérifiés »,a indiqué un responsable de la plateforme au Parisien dans la soirée. (ndlr : loooooooooooooool .. tartuffes !)
Une partie des gardes à vue doit s’achever dès ce mercredi avant des orientations judiciaires prises par les 42 parquets respectifs concernés par cette opération « Mario ».
Actualisation du 14 juin 2025
Un homme de 60 ans du Loiret a été interpellé mardi 20 mai dans le cadre de l’opération nationale contre ce réseau pédocriminel opérant sur Telegram et a été placé en garde à vue.
Dans son téléphone, le lien vers le réseau de pédocriminalité sur Telegram et des images et des vidéos à caractère pédopornographique.
Le suspect a nié toute attirance pour les mineurs mais a tout de même reconnu avoir lui-même partagé du contenu pédopornographique.
Après sa garde à vue, l’homme a été jugé par le tribunal correctionnel d’Orléans, sur reconnaissance préalable de culpabilité.
Il a été condamné à 18 mois de prison dont trois mois ferme et à une obligation de soins.
Dans le même temps, deux sexagénaires mosellans interpellés cette semaine à Metz et à Boulay dans le cadre du démantèlement de ce réseau pédocriminel ont été respectivement condamnés à neuf et dix mois de prison ferme.
Le 1er est un récidiviste qui sera emprisonné et l’autre bénéficie d’une peine de prison à domicile sous bracelet électronique.
Ils ont interdiction de travailler avec des mineurs.
Ils ont été arrêtés mardi et mercredi, en même temps que 53 autres hommes aux quatre coins de l’Hexagone, soupçonnés d’avoir détenu et diffusé des images d’enfants à caractère pornographique.
Le premier, un habitant de Metz âgé de 67 ans, a été jugé en comparution immédiate jeudi 22 mai, en récidive légale.
Il a été condamné à neuf mois de prison ferme et sera convoqué devant un juge d’application des peines pour mettre en œuvre sa condamnation.
Le second, âgé de 69 ans, a été interpellé à Boulay et présenté à un juge ce vendredi 23 mai sous la forme d’une comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité.
Il a été condamné à dix mois de prison, qui seront aménagés sous la forme d’une détention à domicile avec un bracelet électronique.
Tous les deux feront l’objet d’un suivi socio-judiciaire pendant dix ans.
Leurs téléphones et ordinateurs ont été confisqués, et ils ont interdiction d’exercer une profession au contact de mineurs.
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