France | Un contrôle d’honorabilité sera effectué sur tous les bénévoles encadrants des écoles de sports afin de lutter contre la pédophilie

Lutte contre la pédophilie dans le milieu sportif

Le ministère des Sports va mettre en place un contrôle d’honorabilité des bénévoles qui va toucher deux millions de personnes. Ce contrôle d’honorabilité va s’effectuer auprès des bénévoles licenciés grâce au croisement de leur licence avec le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violences.

Pour lutter contre les violences sexuelles, le ministère des Sports va mettre en place un contrôle d’honorabilité des bénévoles qui va toucher deux millions de personnes.

Pourquoi et comment ?

En début d’année, le témoignage choc de Sarah Abitbol et les déclarations d’autres patineuses sur glace au sujet de viols et d’agressions sexuelles ont brisé l’omerta et fait effet boule de neige.

Dans la foulée, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a lancé le 22 février une convention nationale sur la prévention des violences sexuelles dans le sport avec plusieurs mesures fortes : la nomination d’une déléguée interministérielle dédiée (Fabienne Bourdais), le renforcement de la cellule dédiée au traitement des violences sexuelles et la généralisation du contrôle de l’honorabilité des bénévoles encadrants.

Car si les entraîneurs et techniciens salariés du milieu sportif sont contrôlés au moment de l’émission de leur carte professionnelle (pour une durée de cinq ans), aucune mesure n’est effectuée auprès des bénévoles qui encadrent les sportifs.

Et selon les chiffres du Comité national olympique et sportif (1), ils sont estimés à trois millions et demi en France.

Comme l’a expliqué récemment la ministre au quotidien Le Monde, ce contrôle d’honorabilité des bénévoles va consister « à bâtir un véritable cordon sanitaire autour des pratiquants » et à rassurer « les familles qui inscrivent leur enfant dans une association sportive ».

Fabienne Bourdais renchérit :

« On va passer d’une possibilité qui existait sur une demande des Directions régionales Jeunesse Sport et Cohésion Sociale à une généralité. On ne réglera pas tous les problèmes, mais c’est une étape importante dans la lutte contre les violences sexuelles ».

Concrètement, ce contrôle d’honorabilité va s’effectuer auprès des bénévoles licenciés grâce au croisement de leur licence avec le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violences (FIJAISV).

Selon le ministère, cela va concerner deux millions de bénévoles.

Fabienne Bourdais explique :

« Il ne s’agit pas de demander à chaque club de fournir son fichier de licenciés mais de voir cela avec chaque fédération et une personne référente afin qu’il y ait le moins de contrainte possible ».

Une première expérience test est en cours avec la Ligue régionale de football Centre-Val-de-Loire. Et quelques brebis galeuses ont été prises dans les mailles du filet.

Fabienne Bourdais confirme :

« À partir du moment où on effectue un contrôle systématique, on trouve. Cela veut dire qu’on a bien à faire à des prédateurs ».

« On travaille aussi avec les fédérations pour que tous les bénévoles soient licenciés. Mais dans un milieu où il y a beaucoup d’entraide ponctuelle, comme des parents qui amènent des jeunes sportifs à une manifestation, c’est difficile. C’est pourquoi on travaille aussi sur la prévention auprès des accompagnants afin de savoir quelles règles et quelles précautions adopter. Les bénévoles pourraient avoir le sentiment que c’est beaucoup de contraintes, mais ils doivent se dire que c’est une protection pour eux et une garantie pour leurs enfants ».

(2) Selon une publication en 2017

Source : letelegramme.fr

 

Wanted Pedo tient à ajouter :

« Par ailleurs, n’oublions pas qu’une peine inférieure à 5 ans d’emprisonnement est susceptible de ne pas être inscrite sur le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles. Cette inscription n’est pour le moment pas obligatoire et ne se fait que sur demande explicite du juge. Ce contrôle dans le milieu sportif est un petit pas nécessaire, mais insuffisant pour protéger les enfants des prédateurs sexuels ».

 

 

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