France | Lorsque adoption rime avec pédocriminalité

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Le groupe Racine et Dignité dénonce les pratiques illicites en matière d’adoption
Nous sommes un groupe d’adoptés de Roumanie qui cherchons des réponses quant à nos racines. Retirés de notre pays par des ONG, nous ne sommes jamais retournés dans nos familles biologiques. Les autorités roumaines nous ont déclarés disparus. Le dossier est classé secret.

Cela fait déjà quelques années que nous luttons pour la reconnaissance de la dignité des enfants adoptés et arrivés via des visa médicaux de courte durée venus de Roumanie.

Nous n’avons eu de cesse de dénoncer les pratiques illicites en matière d’adoption et surtout la façon dont les enfants ont été mis « à la disposition de l’adoption » après avoir été arrachés de force ou par voie de manipulation à leurs familles adoptives.

Nous détenons les preuves de ces agissements.

Les investigateurs, les architectes de ces pratiques sont depuis très longtemps connus de tous au niveau des cercles de pouvoirs, qu’ils soient nationaux ou européens.

Ces criminels sont couverts et tout est fait pour que la parole des victimes soit étouffée.

Nous avons déposé des plaintes au niveau Français et Belge et nous avons confiance en la Justice pour qu’elle fasse son travail.

Nous osons croire en la capacité de nos sociétés dites évoluées à se remettre en question et à admettre ses lacunes, même si parfois ce processus demande du temps et donc beaucoup de patience pour que la voix des victimes soit enfin entendue et surtout reconnue.

Toutefois, nos recherches dans le domaine de l’adoption nous amènent à rencontrer des situations où l’adoption a en fait été le prétexte pour alimenter des réseaux de Pédocriminalité.

Le Rapport Gouzes remis en 2000 au Premier Ministre de l’époque Lionel Jospin faisait déjà état de dérives graves concernant les acteurs de l’adoption en Roumanie :

« Même si aucune preuve tangible n’a été constatée par le rapporteur, il apparaît que le risque du « marché » roumain de l’adoption internationale génère des dérives graves : trafics d’enfants, réseaux de pédophilie, trafics d’organes… »[1]

 

Pour consulter l’extrait du dit rapport un extrait du dit rapport :

https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/014000210.pdf p.107 à p.110

Depuis les témoignages de victimes ne font qu’apparaître au fur et à mesure que la parole se libère.

Nous avons recueilli des témoignages édifiants de victimes d’abus, dans les familles adoptantes, qui ont osé se confier à nous.

Mais c’est sans oublier les centaines d’enfants disparus des radars et qui ne rentrent même pas dans les statistiques de l’adoption.

Où sont-ils, que sont-ils devenus ? Le cas des 404 dossiers disparus « malencontreusement » des archives juridiques roumaines entre 1994 et 1995 en est un exemple notamment.

Les affaires de mauvais traitements dans les familles d’adoption sont monnaie courante, quelque soit le pays d’origine des enfants.

Mais pour certains le calvaire est interminable et absolument effroyable, ce qui semble être le cas malheureusement d’Inès Chatin qui dénonce la perversité sans nom de ceux qui ont abusé d’elle pendant près de 10 ans.

L’enquête menée autour du drame vécu par Ines Chatin nous interpelle quand l’association Famille Adoptive Française apparaît dans l’affaire, alors qu’elle a procédée à plus de 6000 adoptions ces 80 dernières années.

« Comme le démontrera Libération dans l’épisode suivant de cette série, la FAF a laissé prospérer en son sein, au début des années 70, une filière parallèle de recueil d’enfants abandonnés. Inès Chatin est passée par ce circuit détourné, arrivant chez les époux Lemaire de façon particulièrement nébuleuse. »[2]

Rappelons que Famille Adoptive Française est citée directement par l’organisation de François de Combret impliqué explicitement dans de nombreux trafics d’enfants en Roumanie.

Une fois de plus laissons la Justice faire son travail, mais il apparaît de plus en plus précisément qu’il y a un véritable lien entre adoption internationale et pédo-criminalité.

Une fois de plus, nous détenons des preuves qui vont dans ce sens et qui à ce jour ont été remise à la Justice Française.

Dans ce cas, il ne s’agit pas d’un simple #metoo, mais d’un cri de désespoir que nous lançons auprès des autorités de notre pays, pour qu’enfin les droits de l’Enfant soient véritablement respectés.

Nous réclamons purement et simplement l’interdiction définitive des adoptions internationales.

Nous exigeons que la parole des victimes soit enfin respectée et entendue.

Comme il y a des crimes de guerre, il y a des atteintes fondamentales en la dignité humaine quand des hommes adultes considèrent les enfants comme de véritables objets sexuels.

Si nous laissons perdurer ces agissements, nos sociétés civilisées ne valent pas mieux qu’une horde d’animaux sauvages.

Nous osons croire en la justice des Hommes, pour qu’enfin cesse, le plus rapidement, cette impunité contre la dignité, l’intégrité, le respect et les droits de l’Enfant.

[1] Gérard GOUZES, Pour une éthique de l’adoption internationale, 2000, p110

[2] Willy Le Devin, Libération, Les hommes de la rue du Bac,16 juin 2024, https://www.liberation.fr/societe/police-justice/les-hommes-de-la-rue-du-bac-26-aux-origines-de-ladoption-dines-chatin-une-procedure-nebuleuse-et-une-entremetteuse-20240615_5YJOKPWIUJBC3GUF3WNHQLSB7Q/

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