France | Free héberge la moitié des fichiers pédopornographiques recensés sur internet
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 10/02/2021
- 20:01
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L’association à but non lucratif a ainsi découvert après une enquête de plus de deux ans, que près de la moitié du matériel pédopornographique mondial était « hébergé physiquement » et téléchargé à l’aide des services de télécommunications de Free.
Le rapport de recherche, publié mercredi, a examiné la disponibilité de matériel pédopornographique et le rôle des fournisseurs de services électroniques dans sa diffusion, en révélant que Free était utilisé par ceux qui « hébergeaient et partageaient » environ 1,1 million d’images ou de fichiers vidéo pédopornographiques.
Rapport intégral à télécharger ci-dessous :
Dans le rapport intitulé « Project Arachnid », le Centre canadien de protection de l’enfance démontre l’utilisation massive du service d’hébergement de Free pour stocker anonymement des médias pédopornographiques en ligne, puis diffuser les liens de téléchargement direct sur des forums en ligne.
Rien n’indique pour le moment que Free ou le propriétaire majoritaire Xavier Niel, qui détient plus de 70% du groupe-mère Iliad, étaient au courant du problème.
Xavier Niel et Iliad n’ont pas encore réagit publiquement à ce rapport.
Le project Arachnid ne prétend pas avoir pu faire une recherche exhaustive des fichiers pédocriminels sur internet.
La recherche a utilisé des bots de repérage pour accéder aux contenus criminels sur le web et le darknet.
Au cours de ces deux dernières années, le système de recherche et de détection a trouvé plus de 5,4 millions d’images.
Reste encore 32,5 millions de médias suspects qui n’ont pas encore été évalués.
Le rapport désigne Free comme l’unique fournisseur d’accès Internet responsable d’« un volume très important » d’images d’abus d’enfants, ne faisant pas assez pour s’attaquer au problème.
Le rapport ajoute que, 48% de tous les supports d’images d’abus d’enfants trouvés au cours des deux années d’enquête (images et vidéos) sont à la fois « liés » et physiquement hébergés sur le service d’hébergement de fichiers de Free.
Plus précisément, le rapport a révélé qu’en utilisant des forums de discussion basés sur Tor et des téléchargements directs plutôt que des pages Web traditionnelles :
« Un nombre inconnu d’utilisateurs anonymes peuvent afficher les liens de téléchargement direct et les mots de passe requis pour déverrouiller et accéder au contenu ».
La disponibilité totale connue d’images ou de vidéos nuisibles et abusives accessibles via le service d’hébergement de Free a déclenché plus de 2,7 millions alertes, selon le rapport.
Dans ses résultats du premier trimestre 2021, Free a indiqué que 3 millions de foyers français sont actuellement abonnés à son haut débit Fibre Free.
En mars de cette année, Iliad a affiché des revenus consolidés pour 2020 en hausse de 10,1% à 5,871 milliards d’euros.
Selon l’ONG canadienne, Free a une “responsabilité légale et morale” de s’assurer que ses services ne sont pas utilisés à mauvais escient, alors que les données du rapport montrent que :
« Le service de Free est massivement utilisé pour le partage d’images et de fichiers pédocriminels ».
La Commission européenne a introduit le règlement provisoire de e-Privacy en septembre 2020 obligeant les entreprises en ligne à détecter et à supprimer activement les abus sexuels sur des enfants en ligne.
ÉTUDE DE CAS
L’opérateur de télécommunications français Free : La plus grande source d’images d’abus pédosexuels détectées par Projet Arachnid
Dans les trois années de la période étudiée (2018-2020), Projet Arachnid a adressé des demandes de suppression à plus de 760 FSÉ. Les données recueillies dans ce contexte montrent clairement que certains FSÉ contribuent, directement ou indirectement, de façon plus importante que d’autres à la distribution des images d’abus pédosexuels et des images préjudiciables ou violentes sur Internet.
Les données de Projet Arachnid concernant les détections d’images ciblées pour suppression révèlent en outre qu’un volume très important d’images d’abus pédosexuels et d’images préjudiciables ou violentes est mis à disposition sur les serveurs d’un FSÉ en particulier : le géant français des télécommunications Free, propriété du groupe Iliad de Paris.
Pour les trois années de la période étudiée, Projet Arachnid a détecté plus de 18 000 fichiers d’archive contenant collectivement près de 1,1 million de photos et de vidéos assimilables en apparence à des images d’abus pédosexuels ou à des images préjudiciables ou violentes.
Ces fichiers étaient (ou, dans certains cas, sont toujours) hébergés directement sur le service public d’hébergement de fichiers de Free.
Dans de nombreux cas, le robot d’exploration de Projet Arachnid a détecté des liens vers ces fichiers d’archive à plusieurs endroits, autant sur le Web visible que sur des sites Tor.
La multiplicité de ces points d’accès aux fichiers d’archive fait en sorte que l’accessibilité des images d’abus pédosexuels et des images préjudiciables ou violentes sur les serveurs de Free se chiffre à plus de 2,7 millions d’images détectées.
Polémique passée autour du service d’hébergement de Free
Ce service d’hébergement de fichiers, logé à l’adresse “dl.free.fr”, a essuyé des critiques en octobre 2007.
La ministre française de la Culture de l’époque l’avait alors pointé du doigt, estimant que ses opérateurs ne prenaient pas de mesures adéquates pour lutter contre la distribution illégale d’œuvres protégées par le droit d’auteur.
Dans une déclaration officielle, la ministre avait manifesté sa réticence face aux nouvelles caractéristiques de ce service, qui « permet aux internautes de télécharger anonymement et massivement des contenus pirates sur “dl.free.fr”.
Elle a aussi demandé au directeur général d’Iliad de l’époque que la « maîtrise technique incontestée » de Free soit mise à profit pour faire respecter la loi, soit en limitant l’accès à son service d’hébergement de fichiers, soit en le supprimant purement et simplement.
Dans sa déclaration, la ministre avait aussi rappelé les détails d’une récente décision de justice qui avait contraint Free à bloquer l’accès à 14 « newsgroups binaires », un type de forum décentralisé souvent utilisé pour faciliter le partage de fichiers entre utilisateurs.
On se souviendra qu’à l’époque, plusieurs associations de défense des droits d’auteurs avaient manifesté leurs inquiétudes vis-à-vis du service d’hébergement.
Le gouvernement français était allé jusqu’à menacer Free de voir sa demande de licence 3G refusée à cause de son service d’hébergement de fichiers.
Description du service d’hébergement
On trouve dans les archives du Web des captures de la page d’accueil du site d’hébergement gratuit de Free datant d’aussi loin que début 2006, époque à laquelle le service avait été lancé à titre expérimental.
Ce service semble avoir la cote auprès des internautes qui veulent distribuer anonymement de gros volumes d’images.
Il est recommandé dans des forums du Web clandestin pour la distribution d’images d’abus pédosexuels.
On peut avancer quelques raisons pour expliquer la popularité de ce service :
- L’utilisateur n’a pas à ouvrir de compte, ni à s’inscrire, ni à indiquer ses coordonnées ou à débourser de frais pour mettre un fichier en ligne, créer un lien de téléchargement et partager ce lien avec n’importe qui, n’importe où.
- L’interface est minimaliste, mais la limite de taille des fichiers est très généreuse, ce qui permet de mettre en ligne et de distribuer de grandes collections d’images.
- L’utilisateur peut protéger un fichier d’archive par mot de passe, de sorte que seules les personnes en possession du mot de passe puissent accéder au contenu. On peut souvent se procurer ces liens et ces mots de passe sur le Web clandestin.
Il est intéressant de noter que la page d’accueil du service d’envoi de fichiers de Free n’a pas changé d’apparence depuis 2008.
Elle utilise d’ailleurs encore l’obsolète protocole de transfert hypertexte non sécurisé (HTTP), tandis que le site principal de Free, lui, utilise le protocole de transfert hypertexte sécurisé (HTTPS).
De plus, en date du 18 mai 2021, le lien « Signaler un contenu illicite » présenté en page d’accueil déclenche une erreur 404, signalant que la page en question n’existe pas.
Tout cela donne à penser que Free ne s’occupe guère de ce service depuis quelques années.
Le service d’hébergement de fichiers de Free et la distribution d’images d’abus pédosexuels.
Les internautes qui veulent distribuer des images d’abus pédosexuels et des images préjudiciables ou violentes utilisent le service d’hébergement de Free pour stocker anonymement des fichiers sur Internet et en diffuser par la suite les liens de téléchargement direct sur des forums en ligne.
Les relevés d’exploration de Projet Arachnid montrent que des liens menant à « dl.free.fr » sont fréquemment détectés dans des forums de discussion du réseau Tor, où un nombre inconnu d’utilisateurs anonymes peuvent se procurer les liens directs pour télécharger les fichiers correspondants ainsi que les mots de passe pour les ouvrir et accéder à leur contenu.
Au lieu de regarder les images sur une page Web pendant qu’elles y sont, les utilisateurs doivent les télécharger, créant du même coup de nouvelles copies des fichiers sur leur ordinateur.
Ainsi, même si les images hébergées à la source finissent par être supprimées, des copies peuvent survivre sur des ordinateurs privés et pourraient très bien réapparaître sur Internet à une date ultérieure.
Communications avec des représentants de Free
À partir de 2018, le CCPE a commencé à communiquer directement avec des employés de Free et à leur fournir des listes de liens directs menant à des fichiers d’archive hébergés sur leurs serveurs et contenant des images d’abus pédosexuels.
Projet Arachnid a continué d’envoyer des demandes de suppression à Free pour chaque nouvelle détection d’images d’abus pédosexuels et d’images préjudiciables ou violentes sur leurs serveurs.
Selon les données de Projet Arachnid en date du 18 mai 2021, près de 3 000 fichiers d’archive ayant fait l’objet de demandes de suppression durant les trois années de la période étudiée étaient toujours publiquement accessibles.
Comment l’histoire se répète en toute impunité
Rien de nouveau pour Xavier Niel qui débutait au lycée déjà avec la création de services de “minitel rose”.
En effet, en mai 1996, Niel qui a investi dans le pionnier des fournisseurs d’accès à Internet pour le grand public, Worldnet, doit faire face à une situation inédite.
Alors directeur il explique que les contenus présents sur Internet sont très difficiles à contrôler.
Un non-lieu sera finalement prononcé.
Outre les nouvelles technologies, Xavier Niel exploitait aussi des peep-shows.
Xavier Niel, 39 ans, fondateur du groupe Iliad, qui comprend le fournisseur d’accès à l’Internet Free, l’annuaire téléphonique inversé Annu et la banque de données Société. com, est le petit prince des nouvelles technologies.
Mais il n’y a pas que l’ADSL dans la vie.
https://www.liberation.fr/societe/2006/09/14/le-x-versant-obscur-du-patron-de-free_51272/
Cela lui vaut de comparaître en 2006 en correctionnelle pour abus de biens sociaux, après avoir échappé aux poursuites pour proxénétisme.
Lui qui revendiquait le droit au respect de sa « vie économique » privée, a dû assumer publiquement.
Aux enquêteurs, Xavier Niel avait exposé sa vision de l’industrie du sexe, carburant au black :
« Retour sur investissement intéressant et non fiscalisé », « argent facile ».
Sans fausse pudeur, il leur avait confessé :
« Ces espèces utilisables instantanément ne donnent pas la même sensation de gain que l’argent que je gagne de façon orthodoxe comme opérateur de télécommunications ».
Niel et Develter se sont rencontrés au milieu des années 80 au café le Petit ramoneur, QG des employés de sex-shops de la rue Saint-Denis, à Paris.
Le second, ancien fondé de pouvoir à la Société générale, prend sous son aile le jeune premier tout juste sorti de maths sup, « brillant mais désargenté ».
Ensemble, ils prospèrent dans le Minitel rose, puis investissent 500 000 euros dans une dizaine de peep- shows parisiens.
L’un de ces établissements, le New Sex Paradise, leur vaut une sueur froide en 2001 : deux de leurs associés, gérants effectifs de cet Eros center, sont poursuivis pour proxénétisme (ils seront condamnés en 2003 à deux ans de prison avec sursis, Xavier Niel étant entendu comme simple témoin), il faut les éloigner au plus vite.
A Strasbourg, l’alerte est encore plus chaude puisque l’enquête pour proxénétisme vise nommément Niel et Develter.
Leur établissement alsacien, sous l’enseigne Sex-Shop X Live Peep-Show, emploie une quinzaine de jeunes femmes comme «artistes visuelles».
Mais en cabine, on ne touche pas qu’avec les yeux.
Le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke, spécialiste des affaires financières, détaille dans son ordonnance de renvoi la « variété des contacts physiques » avec le même détachement que pour les transactions off-shore :
« Caresses par le client sur les seins et les fesses des danseuses, intromission de godemichés ou de vibromasseurs dans le sexe et/ou l’anus des danseuses par le client, intromission par les danseuses de ces mêmes ustensiles dans l’anus de certains clients ».
Les gestionnaires locaux sont renvoyés en correctionnelle pour proxénétisme, après avoir admis la réalité de ces prestations excédant le simple show.
Xavier Niel et Fernand Develter, qui avaient investi 200 000 euros sans se mêler de la gestion, étaient-ils au courant ?
Le juge Van Ruymbeke accorde au premier un non-lieu « au bénéfice du doute », Niel ne s’étant jamais rendu sur place.
Le second est renvoyé pour proxénétisme car, lors d’une tournée d’inspection anonyme, Develter avait demandé à une des artistes de lui faire une fellation : pour s’assurer du respect des bonnes pratiques, jure-t-il aux enquêteurs, «grandement satisfait» que son employée ait refusé ; parce que «ces pratiques devaient être habituelles pour lui», interprète au contraire l’intéressée.
Lettre anonyme. Xavier Niel ne se voit plus reprocher que des prélèvements en espèces, portant sur plusieurs centaines de milliers d’euros.
La montagne a accouché d’une souris : en 2002, une lettre anonyme dénonçait excusez du peu un vaste blanchiment, Iliad étant accusée de recycler l’argent du proxénétisme et de la pédophilie…
Tracfin (l’organisme anti- blanchiment) y allait aussi de sa dénonciation officielle au parquet.
A l’arrivée, une minable affaire d’enveloppes. Niel reconnaît les faits, admet les «risques» inhérents à l’industrie du sexe, mais dit ne pas pouvoir tout contrôler.
Ce n’est que le «résidu de ce qu’il faisait il y a une quinzaine d’années», plaide son avocate, Me Catherine Toby.
A la fin des années 90, Xavier Niel envisageait en effet de se retirer du sexe : candidat à la reprise du Palace (une boite de nuit parisienne), son pedigree de «roi du porno» avait été brandi pour lui barrer la route.
Mauvais genre, car au même moment, la banque d’affaires Goldman Sachs envisageait d’entrer au capital d’Iliad.
Depuis, sa sœur Véronique porte parfois des parts en son nom.
L’accusation la qualifie de «faux nez».
En 2004, Xavier lui offre un Land Cruiser Toyota tout neuf.
«Contrepartie de sa passivité arrangeante», estime le juge Van Ruymbeke.
Comme si un milliardaire n’avait pas le droit d’offrir un cadeau de 45 000 euros à sa sœur.
Note Wanted Pedo :
Rappelons que pour contacter la messagerie Free, tous les utilisateurs sont obligés de composer le numéro 666 !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Xavier_Niel
Une interview donnant la parole à cette association canadienne.
Actualisation
Sous la pression des services de police Free a finalement supprimer dl.free à l’été 2021.
Free reste à ce jour le seul opérateur Internet français qui ne coopère pas pleinement dans la lutte contre lé pédocriminalité.
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