Nancy | Agressions sexuelles : six mois ferme

Deux enfants ont été les victimes d’un très jeune homme, qui tente l’impossible pour atténuer sa responsabilité.
Dylan reconnaît, mais pas vraiment. Il assume, mais pas entièrement.

À l’audience devant le tribunal correctionnel, les agressions sexuelles qu’il aurait imposées à deux enfants laissent apparaître une douleur et des conséquences dramatiques que le prévenu ne semble pas entendre et difficilement comprendre.

Depuis son plus jeune âge, Dylan est accueilli dans une famille d’accueil.

La violence de sa mère et les attouchements que lui fait subir son père ont eu raison du lien familial.

Il grandit et investit cet environnement apaisant et chaleureux. À ses côtés, un petit garçon est lui aussi pris en charge par l’assistante familiale.

« C’est vrai mais au départ, c’est toujours lui qui vient me caresser. »

Loik* a 10 ans lorsque Dylan « se frotte » à lui.

Nous sommes en 2014, Dylan a 17 ans.

À plusieurs reprises, il impose ce que l’enfant ne parvient pas à fuir.

« C’est vrai mais au départ, c’est toujours lui qui vient me caresser. Ensuite, il accepte que ça aille plus loin. »

Incapable d’assumer les violences morales, Dylan reconnaît a minima.

Certes il est passé à l’acte mais l’enfant était consentant. Et la valse des questions du président et de ses assesseurs n’amèneront aucune prise de conscience. Tout juste accepte-t-il de dire qu’il n’aurait « peut-être pas dû ».

Au fil de l’instruction qui aboutira à sa comparution devant le tribunal, il garde le cap. Jusqu’aux nouvelles révélations.

Contraintes morales

Il s’agit de sa cousine cette fois. Une adolescente de 14 ans qu’il caresse malgré son opposition.

«  Sa petite sœur a photographié la scène, on la voit mal à l’aise, le visage fermé alors que vous semblez parfaitement à votre aise »,

résume le président. « Parce que je n’ai rien fait. »

Dylan indique alors que c’est elle qui s’est collée à lui.

« Mais je n’ai rien fait, c’est ma cousine quand même. »

Qu’importe que l’adolescente ait livré une version cohérente en partie corroborée par sa sœur.

Pressé par le président Mathieu d’assumer sa responsabilité, il s’enferme dans ses dénégations.

Tour à tour, les avocats de parties civiles vont décrire les ravages de ces agressions. Ce que souligne aussi le représentant du ministère public.

À ses yeux, les contraintes physiques, morales, son obsession et son hyper-sexualité le confondent :

« Je ne crois pas en sa version. »

Trois ans dont deux assortis d’un sursis et d’une mise à l’épreuve de trois ans seront les réquisitions.

Seul à la barre, Dylan ne dira pas un mot pour sa défense. À l’issue du délibéré, il a été condamné à trente mois de prison dont vingt-quatre assortis d’un sursis et d’une mise à l’épreuve de trois ans.

Durant le délai d’épreuve, il devra travailler, s’astreindre à un suivi psychologique, s’interdire d’entrer en contact avec ses victimes et d’exercer une activité en lien avec des mineurs.

*Le prénom a été changé.

Source : L’Est Clair

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