Fécamp | Un père de famille, violé dans sa jeunesse, condamné pour le viol de sa fille

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Un homme de la région de Fécamp était jugé par la cour criminelle départementale
scene familiale
« J’avais prévenu le père, je lui avais fait lire ma condamnation. » © photo illustration christian verdet
Les faits s’étaient déroulés au domicile parental quand le père, alors âgé de 40 ans, et la fille, qui revenait du collège pour manger, étaient seuls. Elle les avait révélés à l’âge de 18 ans, après que son petit ami lui eut rapporté que l’accusé lui avait fait des propositions sexuelles.

Jugé par la cour criminelle départementale pour des viols commis sur sa fille, un Fécampois a été condamné à dix ans de réclusion.

 

Un homme de la région de Fécamp, âgé de 53 ans, était jugé depuis lundi par la cour criminelle départementale de Seine-Maritime pour des faits de viol commis à deux ou trois reprises sur sa fille de 12 ans en 2006-2007.

Les faits s’étaient déroulés au domicile parental quand le père, alors âgé de 40 ans, et la fille, qui revenait du collège pour manger, étaient seuls. Elle les avait révélés à l’âge de 18 ans, après que son petit ami lui eut rapporté que l’accusé lui avait fait des propositions sexuelles. Plainte avait été déposée et le père avait reconnu les faits dès sa première audition en garde à vue.

Au-delà de ces viols, c’est la personnalité et la jeunesse traumatique de l’accusé, ainsi que le contexte familial, qui ont occupé les débats. Septième enfant d’une fratrie de onze, l’accusé a grandi entre une mère déficiente légère, qui étouffera par mégarde un bébé de trois mois avec un biberon trop enfoncé dans la gorge, et un père ancien commando de la guerre d’Algérie.

La violence et l’alcoolisme de ce dernier et les difficultés de la mère entraînent l’éclatement de la famille et le placement des enfants. L’accusé est placé avec une petite sœur dans une famille d’accueil qu’il quittera à l’âge de 18 ans. Entre-temps, il a été violé à l’âge de 9 ans par un homme, dans un bois situé à proximité du quartier des Sources à Pavilly.

 

DÉTRUIRE SA FAMILLE

L’histoire sera finalement classée, mais elle marque durablement le garçon, humilié par les réflexions qu’il entend chez lui à propos des faits. Il se sent mal aimé et rempli de colère.

Lorsqu’il quitte le domicile, il fait une tentative de suicide. Puis il rencontre celle qui va être sa femme, son amie, sa confidente pendant dix-sept ans. Elle aussi a été victime de violence sexuelle de la part de son père, mais n’a jamais rien dénoncé.

Le couple, installé à Saint-Léonard, a deux filles et un fils. À la maison, selon les descriptions de la sœur aînée, les parents ont des relations sexuelles porte ouverte. Idem pour les toilettes. Le père est souvent nu, ou en peignoir laissant apparaître ses parties génitales, même lorsque des amis sont de passage.

Avec les enfants, le père est très autoritaire, hurle, se montre violent verbalement, voire physiquement. À 9 ans, un voisin, à qui la mère avait laissé ses deux filles le temps d’une course, procède à des agressions sexuelles, surtout sur la deuxième. Il invite les parents au restaurant et leur propose de l’argent. Il sera finalement condamné.

Arrive la période des faits jugés. Peu après, alors que le comportement de l’enfant a changé, elle est placée. Elle ne parle pas encore de ce qu’elle a subi, mais dénonce des faits imaginaires commis par son grand-père maternel pour venger sa mère, et deux autres petits amis plus âgés. Dans la famille, elle devient le mouton noir, « la faiseuse d’histoires », selon son avocate Me Valérie Adoniu. La plainte contre son père, qui n’est au début pas crue par l’entourage, achève de détruire la famille. Ce qui mine terriblement la victime aujourd’hui. viol

Source : paris-normandie.fr

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