
Evry | 5 ans ferme pour un retraité accro à la pédopornographie
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 24/01/2025
- 22:54

Une aura malsaine emplit le box des prévenus et crée un vide immense autour de l’homme qui s’y tient, tête basse.
Teint cireux, barbe de quelques jours et poches sous les yeux, Jean-Marc B., 66 ans, comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel d’Évry (Essonne) pour avoir accumulé, depuis une trentaine d’années, trois millions de fichiers numériques à caractère pédopornographique et créé deux sites Internet hébergeant des histoires et des images de la même teneur.
Admettant être « pédophile » mais ne témoignant ni remords ni empathie pour ses victimes, il a été condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme.
L’affaire débute par un premier signalement effectué en 2020 par un internaute anonyme sur la plateforme gouvernementale Pharos.
Il permet aux enquêteurs d’identifier l’adresse IP de l’ordinateur à l’origine de la création d’un site hébergeant des images pédocriminelles.
Elle correspond au domicile de Viry-Chatillon (Essonne), où réside alors ce retraité marié depuis quarante ans et sans enfant.
Connecté dix heures par jour
Après un deuxième signalement, en 2021, pour un autre site créé et administré par ses soins, les gendarmes l’interpellent finalement en novembre 2024 à Vineuil-Saint-Firmin (Oise), où il a déménagé entretemps.
Lors de la perquisition de son logement, les enquêteurs découvrent deux ordinateurs et plusieurs disques durs et clés USB.
Ils contiennent des images mettant en scène de jeunes enfants nus dans des positions sexuelles explicites mais aussi des textes narrant des histoires à caractère sexuel entre adultes et enfants.
Selon les calculs du ministère public, le sexagénaire se connectait en moyenne deux fois par jour à des sites pédopornographiques, auxquels il consacrait dix heures de sa journée.
« Des milliers d’enfants ont été violés dans leur intimité »
Martèle le procureur de la République, dont les réquisitions ont été suivies par les juges.
« Sur les photos, les mineurs ont vraisemblablement moins de 10 ans, et pour certains moins de 5 ans », souligne pour sa part la présidente en relevant une forme « d’apologie de la pédopornographie » dans ses déclarations.
Lors de son audition, le prédateur déclare ainsi aux enquêteurs à propos d’images en sa possession montrant des actes sexuels entre des adultes et des fillettes que
« personne ne leur a mis un flingue sur la tête, donc elles l’ont voulu ».
Sans regrets
Son examen psychosexuel révèle une « sexualité déviante de type pédophilique », un comportement pervers et une absence de regrets et d’empathie laissant la porte ouverte à une récidive.
Une perspective d’autant plus glaçante qu’un appareil photo avec lequel il photographiait des enfants dans les lieux publics a également été retrouvé à son domicile.
« Je n’ai jamais touché un enfant, ça ne me viendrait jamais à l’idée », se défend le prévenu, dont le casier judiciaire était jusqu’alors vierge.
Lorsqu’une une magistrate lui demande s’il est prêt à se plier à une injonction de soin, il répond :
« oui, mais pas avec une psychologue femme. J’en ai eu beaucoup et à chaque fois ça ne donne rien. Elle ne peut pas comprendre un homme. »
« Qu’est-ce qu’il y a à comprendre chez vous ? », lui demande-t-on.
« Pour une femme, un homme est toujours violent. Eh bien, ce n’est pas mon cas », assure le retraité.
« Donc les femmes ont une mauvaise lecture de la personnalité des hommes ? », rétorque la magistrate.
« Oui. Mais je parle des femmes psychologues hein, pas de toutes », précise le prévenu.
Transition toute trouvée pour son avocate commise d’office, qui se lève pour le défendre après s’être tassée sur son siège en écoutant la litanie des « faits abominables » commis par son client.
« Je vais reprendre un seul de ses propos : Les femmes, elles ne me comprennent pas. En tant que femme, je ne le comprends pas. Je pense que tout être humain normalement constitué ne comprend ni les faits ni les positionnements de monsieur. Une fois qu’on a dit ça, la question c’est : qu’est-ce qu’on fait de ce monsieur ? »
Jugé coupable des faits qui lui sont reprochés, il a désormais interdiction définitive d’entrer en contact avec des mineurs et doit se soumettre à un contrôle socio-judiciaire avec injonction de soin pendant dix ans.
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