Essonne | Le kiné de l’Essonne condamné à 15 ans de réclusion 

non

Un prédateur qui répète un mode opératoire cohérent et épouvantable
Valéry G., ancien masseur-kinésithérapeute à Villiers-sur-Orge, était accusé par dix de ses patientes. Des faits commis entre 2013 et 2015.

Il avait reconnu presque l’intégralité des faits au cours du procès.

Après quatre jours d’audience devant la cour d’assises de l’Essonne, Valéry G., a été condamné, ce vendredi, à quinze ans de réclusion criminelle.

Une peine supérieure aux réquisitions de l’avocat général.

Valéry G., ancien masseur-kinésithérapeute à Villiers-sur-Orge était accusé de viols et d’agressions sexuelles par dix de ses patientes.

Des faits commis entre 2013 et 2015.

Sa nièce lui reprochait les mêmes faits commis en 2007 lors d’un voyage familial au ski alors qu’elle n’avait que 16 ans et que l’accusé en avait 39.

Ce jeudi, lors de l’interrogatoire la cour avait assisté à un coup de théâtre.

Le quinquagénaire qui avait, jusqu’à mardi, nié la plupart des faits, les a reconnus quasiment tous dans leur intégralité.

À l’exception de deux des sept viols.

Un qu’il rejette complètement assurant avoir répondu « à la demande » de sa patiente et un autre reconnu à demi-mot.

La question d’un « mode opératoire »

Les conseils des parties civiles se sont attachés à souligner l’autorité du « sachant », la trahison de la confiance accordée par ses patientes.

Ils ont aussi mis en avant le « mode opératoire » de l’accusé avec un lieu commun : le cabinet médical, une méthode avec la mise en confiance, un profil : des femmes « vulnérables puisque la définition d’une patiente c’est celle qui endure, qui souffre déjà ».

Ou encore en demandant aux jurés de faire « traverser la salle à la honte de manière définitive pour que plus jamais elle ne revienne du côté des victimes ».

Avant d’entamer ses réquisitions l’avocat général a rappelé la loi.

« Tout acte de pénétration sexuelle commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol » insistant ici sur la notion de surprise qui est caractérisée et « reconnue » pour au moins cinq victimes.

L’avocat général avance un « dossier accablant » dans lequel c’est maintenant à la cour d’apprécier la sincérité ou si ces aveux « tardifs » et à « géométrie variable » sont « une ultime manœuvre ».

Il a également parlé d’un « prédateur qui répète un mode opératoire cohérent et épouvantable ».

« L’homme d’aujourd’hui n’est pas celui de 2015 »

Pour justifier la peine qu’il allait requérir le ministère public s’est appuyé sur les statistiques des condamnations pour viols aggravés par des personnes sans casier judiciaire, à savoir 10,5 ans.

Mais compte tenu de la « gravité exceptionnelle des faits commis par un professionnel de santé qui abuse de ses fonctions et de la pluralité de victimes sur un temps long », il a requis plus.

Une peine principale de 12 à 14 ans de réclusion criminelle « selon la sincérité des remords ».

« Mon client reconnaît cinq viols, en conteste un, et un autre sur la qualification juridique. Ce n’est pas la matérialité des faits qui est contestée mais la question est de savoir si l’acte a un caractère médical », indique la défense.

Selon l’avocat, l’acte médical peut exister même s’il a été fait sans prescription.

Concernant la peine, il a rappelé que c’était « la rencontre de la gravité des faits et de la personnalité de l’accusé ».

La défense regrette une période d’attente pour rendre justice « trop longue. On ne peut pas balayer 10 ans d’un revers de la main.Mon client a changé, respecté son contrôle judiciaire, arrêté la kinésithérapie, refait sa vie. L’homme d’aujourd’hui n’est pas celui de 2015. »

Interdit d’exercer ou d’approcher des mineurs

« Je tiens encore à rappeler mon profond regret à chacune des victimes, demander pardon et j’assume votre décision », a ajouté Valéry G.

L’avocat de la défense maitre Laurent Caruso regrettait que le profil de l’accusé, qui avait refait sa vie depuis 10 ans n’ait pas été davantage pris en compte au moment du verdict.

L’accusé a donc été reconnu coupable de l’ensemble des faits qui lui étaient reprochés.

Les 15 ans de réclusion criminelle sont assortis d’un suivi sociojudiciaire de 6 ans avec injonction de soin et une peine complémentaire de quatre ans pourra s’appliquer s’il n’est pas respecté.

À cela s’ajoute 10 d’interdiction de toute activité auprès de mineurs et 5 d’interdiction à être professionnel de santé, ainsi qu’une inscription au Fijais.

Le président de la cour d’assises a justifié ce verdict par la multiplicité des victimes, le fait que l’accusé a agi dans le cadre de ses fonctions de kinésithérapeute et le cas de viols sur sa nièce.

Valéry G., a accepté ce jugement sans faire de commentaire.

Source(s):