
Enquête Promifrance 2022 : La prostitution de mineurs un fléau en pleine expansion
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 17/02/2025
- 14:46
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Données
Cette étude a été menée par l’association “Centre de Victimologie pour Mineurs” (CVM) avec la participation de chercheurs spécialisés et des données émanant du ministère de l’intérieur, de la justice et de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP).
Cette étude est pluridisciplinaire (statistiques, sociologique, psychologique, médico-légale) ce qui est intéressant pour croiser les approches et rendre les situations plus précises dans l’esprit des lecteurs quantitativement et qualitativement.
L’échantillon reste à la mesure des possibilités de cette petite équipe mais permet d’avoir une bonne idée du phénomène avec peu de moyens (16 victimes entendues, 7 familles de victimes, 200 professionnels et 31 dossiers de justices examinés).
Seulement 11 études existent dans le monde ce qui est très faible et témoigne du manque d’intérêt des gouvernements en général pour ces victimes.
Selon les données de l’étude, près de 5.000 mineurs ont été recensés comme victimes de prostitution en France entre 2016 et 2020 (+68% sur 5 ans).
C’est la moitié de l’ensemble des cas de prostitution en France.
Ce n’est évidemment qu’une partie de ce qui existe en réalité.
Cela représente 525 affaires par an qui arrivent dans les tribunaux pour seulement une moitié qui donnera lieu à des poursuites.
88% des 700 victimes par an ont entre 14 et 17 ans (dont 90% de filles), les proxénètes sont à 85% des hommes entre 18 et 24 ans, les clients sont des hommes de 35 ans en moyenne.
On rappellera que les peines encourues sont théoriquement très élevées (10 ans de prison), pourtant 80% des affaires sont jugées en correctionnels, concernent des récidivistes pour d’autres faits et donnent lieu à des condamnations bien en dessous des peines encourues (peines de 2 ans et demi en moyenne souvent assorties de sursis).
Une réalité tragique qui touche des enfants de plus en plus jeunes
Un phénomène souvent caché, difficile à identifier et pourtant bien ancré dans notre société qui touche des milliers de jeunes principalement des filles, mais aussi des garçons et ce, à travers tout le pays.
Face à ce fléau, le constat est sans appel : les mesures de prévention et de protection actuelles sont insuffisantes et l’ampleur du problème reste largement sous-estimée.
La prostitution des mineurs ne se limite pas aux rues des grandes villes.
Elle s’étend aussi dans les quartiers plus isolés, souvent dissimulée derrière les écrans d’Internet.
L’étude Promifrance a ainsi révélé que de nombreux jeunes, parfois dès 12 ou 13 ans, se retrouvent confrontés à des situations de prostitution, souvent en raison d’un parcours de vie marqué par la précarité, la maltraitance ou le rejet familial.
60% des victimes sont en foyer (ASE) ou SDF.
60% ont déjà fugué et c’est lors de ces fugues qu’elles vont commencer à se prostituer souvent moins de 24 heures après la rencontre avec le proxénète, qui est très menaçant et souvent violent.
Les profils des victimes sont divers.
Une majorité d’entre elles provient de milieux sociaux défavorisés et a été exposée à des formes de violence ou de négligence.
Selon l’étude 70% des victimes sont issues de familles monoparentales et 70% ont subi des événements traumatiques antérieurement, principalement des violences sexuelles.
Ces jeunes sont vulnérables, en quête d’affection et souvent à la recherche d’une reconnaissance sociale.
Mais dans un environnement marqué par l’isolement, certaines tombent dans les griffes de proxénètes qui savent manipuler leur fragilité.
Les mécanismes de l’exploitation : du réseau criminel à l’exploitation numérique
La prostitution des mineurs n’est pas simplement un acte isolé, elle est souvent le fruit d’un système organisé.
Les proxénètes qu’ils soient individuels ou membres de réseaux criminels structurés, exploitent ces jeunes à travers des canaux multiples: de la rue aux plateformes de rencontres en ligne.
70% des victimes sont approchées et manipulées via des plateformes de rencontres ou des réseaux sociaux, et principalement prostituées via des sites spécialisés comme Sexmodel, Wannonces, ou encore Snapchat et Instagram.
L’étude souligne que l’Internet, avec ses dangers invisibles devient un terrain de chasse privilégié pour les exploiteurs.
Ce phénomène est plus insidieux que jamais.
Aujourd’hui, les jeunes sont souvent recrutés en ligne et une fois qu’ils sont dans le système, il devient extrêmement difficile de les sortir de cette spirale, déclare un professionnel de la protection de l’enfance interviewé dans le cadre de l’étude.
Les conséquences physiques et psychologiques : des blessures invisibles
Les conséquences de la prostitution sur les jeunes victimes sont dévastatrices.
Non seulement elles risquent de contracter des infections sexuellement transmissibles, mais elles souffrent également de lourdes séquelles psychologiques.
60% des victimes souffrent de MST.
De nombreuses victimes témoignent de traumatismes liés à l’abus sexuel, à la violence physique, et au stress post-traumatique.
Elles font souvent des tentatives de suicide (TS) et pratiquent des scarifications.
50% des victimes deviennent polytoxicomanes.
Les jeunes prostituées sont souvent plongées dans un cercle de dépendance, où la peur de la violence et l’absence de soutien renforcent leur sentiment d’impuissance.
L’étude fait état de 50% de victimes souffrant de dépressions graves, de troubles anxieux et de comportements autodestructeurs.
Beaucoup se retrouvent marginalisées rejetées par la société et souvent sans le soutien nécessaire pour sortir de ce cycle.
Données judiciaires et statistiques : une réalité alarmante
Les données judiciaires (2018-2021) montrent une réalité inquiétante concernant le proxénétisme et la prostitution des mineurs.
De 2016 à 2020, le nombre de procédures ouvertes par les services de police et de gendarmerie pour proxénétisme sur mineurs et recours à la prostitution de mineurs a augmenté de 68%.
En 2020, environ 1 victime sur 2 de proxénétisme de nationalité française était mineure.
Les garçons représentent 1 victime pour 9 filles parmi les mineurs victimes de prostitution.
Le nombre de victimes mineures a doublé entre 2016 et 2020 avec une augmentation de 140%.
88% des victimes mineures sont âgées de 14 à 17 ans.
Parmi les victimes, 7% ont été prostituées par un ou plusieurs membres de leur famille et 39% des victimes de moins de 13 ans ont été prostituées par des membres de leur famille.
En 2020, le nombre total de 706 mineurs victimes a été enregistré par la justice.
Les proxénètes dans 63% des cas étaient déjà connus des services de police pour des faits de drogues, de vols, de violences ou de viols.
Leurs âge moyen est de 23 ans, et ceux qui les exploitent sont souvent des individus jeunes, tandis que l’âge moyen des clients est de 35 ans.
Les peines infligées aux auteurs sont généralement faibles, avec des peines de 2 ans et demi en moyenne, souvent avec sursis.
50% des affaires sont classées sans suite.
L’étude souligne également que 11% des proxénètes sont des récidivistes, ce qui révèle l’insuffisance de la répression et de l’accompagnement judiciaire.
Les lacunes du système de prise en charge et d’identification des victimes
L’un des grands défis soulevés par l’étude Promifrance est l’identification des victimes.
En effet, de nombreuses jeunes filles et garçons cachent leur situation par peur de représailles ou par honte.
L’anonymat offert par Internet et les réseaux sociaux renforce cette invisibilité.
Le personnel de santé, les enseignants, et même les policiers sont souvent mal formés à repérer les signes de prostitution, ce qui retarde l’intervention des autorités.
L’étude met en lumière que, même lorsqu’elles sont identifiées, les victimes peinent à être prises en charge efficacement.
Les structures d’accueil, souvent surchargées, manquent de ressources pour offrir un suivi personnalisé et de qualité.
65% des structures d’accueil ne disposent pas de ressources suffisantes pour un accompagnement optimal, et parfois, l’accompagnement proposé n’est pas suffisamment adapté à la réalité de la victime, ce qui complique encore sa réinsertion.
Des réponses insuffisantes : un appel à l’action
Face à ces constats alarmants, l’étude appelle à une réponse plus coordonnée de la part des pouvoirs publics et des acteurs sociaux.
Si des avancées législatives ont été faites, notamment avec des peines plus sévères pour les proxénètes et des mesures de protection accrues, l’efficacité de ces mesures reste mitigée.
Le manque de collaboration entre les différents acteurs (justice, police, services sociaux) et l’insuffisance de dispositifs de prévention sont des points clés à améliorer.
Il est impératif de renforcer les actions de prévention, d’investir dans la formation des professionnels et de mieux accompagner les jeunes victimes, pour leur permettre de sortir de cette spirale de violence et de retrouver une vie digne,
conclut un membre d’une association de lutte contre la traite des êtres humains.
Témoignages
L’étude sur laquelle repose cet article regorge de témoignages poignants qui révèlent l’ampleur et la brutalité du phénomène de la prostitution des mineurs.
Emma, 15 ans, raconte son enfer après être tombée sous l’emprise d’un homme plus âgé:
Il était attentionné, me disait que j’étais belle, spéciale…
Puis un jour, il m’a dit que je devais “l’aider”, que c’était normal dans un couple.
J’étais trop naïve, je n’ai pas compris que c’était un piège jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Mélanie, 16 ans, forcée à se prostituer par un “ami” rencontré sur les réseaux sociaux:
Tout s’est passé très vite il m’écoutait, me comprenait mieux que ma famille.
Puis il m’a demandé un service, puis un autre.
J’avais peur, je ne savais plus comment dire non.
Sarah, 14 ans, manipulée par un groupe d’hommes qui lui promettaient de l’argent et une vie meilleure:
Ils savaient comment me parler.
Ils m’ont dit que j’avais du potentiel, qu’avec eux je pourrais réussir.
Puis ils m’ont mise dans des situations dont je ne pouvais plus sortir.
Lucas, éducateur spécialisé, qui accompagne ces jeunes:
On voit toujours le même schéma.
Une adolescente fragile, en quête de reconnaissance, et un prédateur qui la repère, la manipule, l’isole.
Le pire, c’est qu’elles croient souvent que c’est de l’amour.
Une assistante sociale, qui lutte au quotidien pour protéger ces jeunes filles:
Beaucoup reviennent brisées, certaines ne reviennent jamais.
Elles sont sous emprise psychologique, et même quand on leur tend la main, elles ont du mal à s’en sortir.
La mère d’une victime, qui raconte sa détresse:
Ma fille était une ado normale.
Puis elle a changé, elle s’est refermée sur elle-même.
J’ai découvert son enfer trop tard.
On pense que ça n’arrive qu’aux autres, mais personne n’est à l’abri.
Ces témoignages, issus de l’étude, montrent l’urgence de sensibiliser et de lutter contre ce fléau qui touche de plus en plus de jeunes.
Vers un avenir plus sûr pour nos enfants ?
La prostitution des mineurs est un fléau auquel il est urgent de s’attaquer.
Si l’étude Promifrance a permis de mettre en lumière l’ampleur du problème, elle a également souligné que la société dans son ensemble doit se mobiliser pour protéger ces jeunes vulnérables.
Cela passe par une meilleure prévention, une identification plus précoce des victimes, et surtout, un accompagnement renforcé pour les aider à se reconstruire.
Face à cette tragédie humaine, il n’est plus question de rester indifférent !
Conclusion
La prostitution des mineurs en France est un fléau profondément enraciné, difficile à identifier et encore trop souvent minimisé par la société.
Les données révélées par l’étude Promifrance et les chiffres judiciaires actuels démontrent une réalité tragique qui touche des milliers de jeunes, souvent issus de milieux vulnérables et qui subissent des violences physiques, psychologiques et sexuelles.
Si des efforts ont été réalisés pour lutter contre ce phénomène, il reste beaucoup à faire pour renforcer les actions de prévention, de protection et d’accompagnement des victimes.
Les chiffres sont accablants: une augmentation significative des victimes, une prise en charge insuffisante, une justice parfois trop clémente et un système de protection trop fragile pour garantir la sécurité et la dignité des mineurs.
Il est impératif que la société dans son ensemble se mobilise de manière plus efficace et coordonnée face à ce fléau invisible.
Cela inclut des mesures plus strictes à l’encontre des proxénètes et des auteurs d’exploitation, mais également un soutien renforcé aux victimes, dès leur identification, pour les aider à se reconstruire.
Chaque mineur victime de prostitution mérite d’être protégé et soutenu, pour qu’il puisse retrouver une vie digne et épanouie.
Si nous ne faisons pas face à ce problème avec la gravité qu’il impose, des milliers d’enfants et d’adolescents continueront à être piégés dans cette spirale infernale, avec des conséquences irréversibles sur leur avenir.
La mobilisation collective est essentielle pour mettre fin à ce fléau, pour qu’enfin, ces jeunes puissent voir leur dignité et leur liberté restaurées.
Ces chiffres ne sont pas de simples données abstraites: ils reflètent une réalité brutale qui se joue chaque jour en France.
Loin d’être un phénomène isolé, la prostitution des mineurs suit des schémas bien établis, où manipulation, violence et précarité sont les rouages d’un système organisé.
Et lorsque l’on passe des statistiques aux faits concrets, la gravité de la situation apparaît dans toute son horreur.
Wanted Pedo souhaite également appuyer sur les points suivants:
– 50% des victimes mineures de prostitution ont été retirées à leur famille biologique et sont théoriquement protégées le gouvernement via par l’Aide sociale à l’Enfance soit dans des foyers (la majorité) soit dans des familles d’accueil. Autrement dit l’État français est le principal pourvoyeur de d’enfants prostitués en France. La situation est bien connue des services de l’État (police, services sociaux, justice) et rien n’est fait pour remédier à cette urgence.
– Ce phénomène qui est présent en France sous cette forme depuis seulement une décennie peut si l’État le laisse prospérer devenir un phénomène massif qui impactera des centaines de milliers d’enfants comme ça a été le cas en Angleterre. Voyez ici un exemple avec le réseau Telford centré autour des réseaux pakistanais (voyez les vidéos ci-dessous). En France pour faire des clichés, les « racailles de banlieue » prennent ce rôle. La clientèle est toujours du tout venant.
– Tant que les peines prononcées ne seront pas proportionnées au crime (payer pour violer des enfants) et n’inciteront pas les délinquants à se tourner vers d’autres sources de revenus moins dangereuses en terme de risque (drogues, vols), le phénomène ne va faire que s’amplifier. Les gains sont rapides, faciles et les risques très faibles.
– A tous et toutes les féministes, la prostitution commence avant 18 ans, quand on parle de prostitution on parle d’abord d’une facette de la pédocriminalité. On arrête l’hypocrisie et on se concentre sur la pédocriminalité qui est une des principales facettes du patriarcat. Comment faire une société égalitaire avec des femmes émancipées si un sixième d’entre elle ont été violées avant 18 ans ?
L’équipe Wanted Pedo
Honneur, force et courage
On lache rien
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