Dreux | Un habitant de Dreux condamné pour l’agression d’une jeune fille dans un ascenseur

Elle avait 11 ans, et lui 71 ans. Il l’a suivie dans l’ascenseur… Elle l’accuse d’agression sexuelle. Il joue les outragés mais, même cinq ans après, le tribunal n’est pas dupe.

Un habitant de Dreux condamné pour l’agression d’une jeune fille dans un ascenseur. © Richard BRUNEL

C’est la parole d’une enfant de 11 ans contre celle d’un homme de 71 ans, qui vivent dans le même immeuble. C’était en 2013, à Dreux, et, cinq ans plus tard, l’homme est jugé au tribunal de Chartres pour agression sexuelle.

L’enfant rentre du collège avec un camarade pour aller manger chez sa tante, qui vit deux étages au-dessus de chez elle. Elle se sent suivie par son voisin, qui vit au deuxième étage. Arrivée dans son immeuble, elle monte dans l’ascenseur, son voisin aussi. Difficile pour le tribunal de déterminer ce qu’il s’est ensuite passé dans cet ascenseur.

En pleurs à la sortie de l’ascenseur

Selon la victime, décrite par son entourage comme « une toute petite fille », « constante » et « pas menteuse », l’homme ne serait pas descendu au deuxième étage et l’aurait suivie jusqu’au quatorzième. Il lui aurait donné 2 €, puis l’aurait caressée sur le sexe et les seins, par-dessus ses vêtements. Il aurait tenté de l’embrasser sur la bouche, avant de lui donner à nouveau 2 €.

Le vieil homme, lui, affirme qu’il lui a bien donné 4 € parce qu’elle les lui aurait réclamés « pour acheter le pain ». Il affirme être descendu à son étage. Toujours est-il que la tante de l’enfant dit l’avoir récupérée en pleurs à la sortie de l’ascenseur. Elle décide de porter plainte le soir même.

Coupable d’être victime

Au tribunal, le sexagénaire, qui s’explique avec l’aide d’une interprète turque, crie au complot : « Son entourage a dû la pousser à dire ça. Elle est comme mes petits-enfants. Si j’avais vraiment fait ça, je me considérerais comme un animal. » Il affirme que, depuis cette affaire, il a « des envies de suicide ». Son avocat souligne qu’aucun ADN n’a été retrouvé sur les vêtements de l’enfant et plaide la relaxe pour des faits « fantasmagoriques ».

Pour la jeune fille, en revanche, le quotidien s’est transformé en « enfer » selon l’avocate de l’Association d’aide aux victimes d’infractions d’Eure-et-Loir (Aviel) : « Tous les jours, elle est traitée de “salope” et de “menteuse”. Les petites-filles de ce monsieur sont dans le même collège qu’elle. Elle a envisagé de retirer sa plainte. »

« Coupable d’être victime », conclut le procureur, qui requiert un an de prison avec sursis et mise à l’épreuve, interdiction de contact avec l’enfant et une obligation de déménager.

L’homme est condamné à six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. Il est désormais inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

Source : lechorepublicain.fr

Source(s):