Draguignan | Un père incestueux condamné à de la prison dans le Var

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« Caresses, demandes de fellations et injonctions au silence… »
« Malgré ses dénégations, le quinquagénaire a été condamné pour attouchements sexuels sur sa fille de 11 ans commis durant l’été 2019 »

Karl s’exprime avec autant de calme que de fermeté.

Tout au long de son audience devant le tribunal correctionnel de Draguignan, devant lequel il comparaît pour agression sexuelle incestueuse sur mineure de 15 ans par ascendant, il se tient droit.

“On parle de moi comme d’une personne que je ne suis pas. Je ne suis pas un prédateur.”

Pourtant, depuis octobre 2019, il n’a plus revu sa fille.

Depuis cet épisode de violence sur Jade (le prénom a été modifié), alors âgée de 11 ans, dans son appartement de La Croix-Valmer.

Le père précise:

“Oui, je reconnais que ce soir-là, je lui avais saisi le bras assez fort parce qu’elle m’avait traité de con”!

La photo du bras de la jeune fille montre en effet un bleu assez impressionnant.

Il n’en faut pas plus pour que sa mère décide de ne plus honorer la garde alternée, au risque d’être poursuivie pour non-présentation d’enfant.

Devant les refus de Jade d’aller chez son père, une action éducative en milieu ouvert est mise en place.

Finalement, en décembre 2020, le juge aux affaires familiales fixe la résidence de l’enfant chez sa mère.

Accusations précises et circonstanciées

C’est dans ce contexte tendu que le 11 février 2021, le principal du collège de Gassin alerte les autorités.

Jade a confié par téléphone à une amie les sévices dont elle aurait été victime durant l’été 2019.

C’est la mère de celle-ci, ayant pris connaissance des SMS inquiétants, qui a prévenu le collège.

Le président Jean-Louis Galopin énumère:

“Elle raconte que vous la regardiez prendre sa douche, que vous dormiez avec elle. Puis que vous lui avez touché les fesses et la poitrine en lui demandant de toucher votre sexe…”

Caresses, demandes de fellations et injonctions au silence…

La procureure Débora Collombier note que les descriptions de la jeune fille sont précises et circonstanciées, “sans être dans la surenchère”.

Karl, qui ne s’explique pas pourquoi sa fille n’a pas souhaité venir à l’audience affirme:

“C’est mon enfant, mon petit bout. Je ne suis pas là pour la détruire mais pour l’accompagner”

La procureure relève:

“Peut-être parce qu’elle est traumatisée ! “

Scarifications

Depuis ses dénonciations, Jade a notamment passé trois semaines en soins psychiatriques après s’être scarifiée…

Tout comme ces accusations d’attouchements, Karl réfute celles qui affirment qu’il a un problème avec l’alcool. Y compris quand elles émanent de sa fille, qui évoque “des cubis de rosé”.

Me Katia Villevieille en partie civile pointe:

” J’ai ici une facture d’une grande surface montrant l’achat de 45 litres d’alcool sur le mois de novembre 2018. Ce qui équivaut à deux bouteilles de vin par jour !

En défense, Me Nathalie Bertrand plaide la relaxe.

“Tout simplement parce que “les faits ne sont pas établis, Jade ment.”

Ses propos sont liés à une procédure conflictuelle devant le juge aux affaires familiales…

Dès 2018, elle se sentait mal dans sa peau et avait tenté de se scarifier.

Et, après les faits qu’elles dénoncent, elle prévient sa mère pour dire que Karl a bu, mais jamais elle ne lui mentionne une quelconque agression sexuelle…”‘

Mais Karl a beau répéter une dernière fois son mantra:

“je n’ai jamais agressé sexuellement Jade”

Le tribunal le condamne à deux ans de prison et trois ans de suivi socio-judiciaire. Il lui est désormais interdit d’entrer en contact avec sa fille et de paraître à son domicile. Il devra en outre verser 5.000 euros à la jeune fille en réparation du préjudice moral, et un euro symbolique à sa mère.

 

 

 

 

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