Donde Vamos – Angleterre | Encore un réseau-pédophile-qui-n’existe-pas à l’orphelinat de Shirley Oaks?

700 victimes de l’orphelinat de Shirley Oaks, à Londres, se sont regroupées dans une association afin d’obtenir justice pour les abus qu’ils ont subis enfants. La Shirley Oaks Survivors Association (SOSA) regroupe aussi les témoignages des victimes, qui dénoncent l’existence d’un vaste réseau pédocriminel d’exploitation des enfants, qui opérait dans les orphelinats de l’arrondissement de Lambeth à Londres.

Les enquêtes sur le réseau pédophile VIP sont étouffées les unes après les autres, et finalement aucun politicien anglais n’est mis en cause par la justice. Un véritable tour de force.
Tous seraient donc innocents, doit croire le grand public.

Oui mais voilà : des centaines de victimes des orphelinats d’un arrondissement londonien dont on a déjà beaucoup parlé, Lambeth, se rebiffent.

Retour sur le Lambeth des années 80

En 1992, trois travailleurs sociaux des orphelinats de Lambeth sont renvoyés au tribunal pour des viols et agressions sexuelles commises sur des enfants dont certains étaient à la charge de services sociaux.

En 1993, il est question de “centaines” de garçons de Southvale, West Norwood, et quatre autres orphelinats de Lambeth, qui seraient tombés entre les mains d’un réseau de production de pédopornographie. Trois types ont été arrêtés et immédiatement relâchés sous caution.

La même année, Bulic Forsythe, responsable des services sociaux de Lambeth, est assassiné après avoir commencé à regarder de plus près ce qu’il se passe dans les orphelinats du secteur et menacé de tout balancer. Il suivait la piste d’un réseau de pédopornographie qui tournait des films dans les locaux des services sociaux de Lambeth, et était tombé sur des politiciens, des flics et des employés du conseil. Il a été tué dans les heures après avoir annoncé son intention d’exposer le dossier. Le lendemain de sa disparition, alors qu’on a retrouvé son corps deux jours après, des voisins ont vu des types emporter des documents de chez Forsythe.

Sari Conway, qui a été chef du conseil de Lambeth en intérim, a dû quitter son domicile, puis son poste, suite à des menaces qui ont commencé quand elle démarré une enquête interne sur les faits d’abus sexuels.

En 1995, il est question de pédopornographie réalisée dans les locaux du conseil de Lambeth, monté avec les ordinateurs du conseil, par des employés du conseil. Mais aucun film n’aurait été trouvé.

Cette année-là, une femme victime d’abus dans ces mêmes orphelinats lorsqu’elle y a travaillé [1] manque d’être brulée vive par un type, alors qu’elle avait entamé une procédure contre un des agresseurs. Cette femme avait dit avoir été violée par plusieurs membres du conseil de Lambeth, de manière ultra violente, dans les sous-sols du conseil de Lambeth, et cela en même temps que des enfants et des animaux. Elle avait déjà subi diverses menaces auparavant.

Malgré la tentative d’immolation, elle a décidé de maintenir sa plainte, et là un type est entré chez elle de nuit et l’a aspergée d’essence sur le lit où elle dormait. Elle en a réchappé de peu.

En 1995, l’ensemble des orphelinats de Lambeth est fermé.

En 1997, la presse de ce grand arrondissement du sud de Londres, situé pas très loin de Pimlico, a relaté la découverte d’un donjon de tortures au sein même du commissariat. Ledit donjon était tout équipé, avec menottes, chaînes, lumière rouge et instruments divers. Ce sont des employés civils de la police qui avaient raconté l’histoire avant de tous se faire virer.

Scotland Yard est quand-même passée voir de quoi il retournait. On a donc regardé les nombreux contenus pédopornographiques qui étaient conservés dans le commissariat, ce qui a permis de voir que des enfants des orphelinats des alentours étaient amenés dans ce commissariat pour y subir diverses agressions. Apparemment, plusieurs officiers prostituaient carrément ces enfants dans le commissariat. Mais finalement les autorités ont conclu qu’il n’y avait aucune preuve que des flics étaient impliqués, ni que des abus ont pu être commis dans ce donjon.

Le policier Clive Driscoll a alors été nommé sur cette affaire, mais quand son enquête l’a mené sur la piste de politiciens, il a été muté hors de Lambeth. Driscoll avait cependant compris que les 25 orphelinats de Lambeth, sous la responsabilité du conseil local, abritaient un réseau de pédocriminels, et il avait une liste de suspects, parmi lesquels figuraient des politiciens locaux et nationaux.

Il semble que “beaucoup de gens haut placés tentent d’éteindre cette enquête“, confiant un responsable de la protection de l’enfance en 1998. Et Scotland yard a tout fait pour clore l’enquête de Drsicoll au plus vite, pendant que la Metropolitan police tentait de décrédibiliser une lanceuse d’alerte, Anna Tapsell[2], qui tentait d’avoir des explications sur le cas d’un certain Michael John Carroll.

En 1999, ledit Carroll, ex employé des services sociaux de Lambeth, qui dirigeait l’orphelinat de Angels Road[3] (malgré une condamnation pour des faits de pédophilie en 19664), a enfin été inquiété pour quelques agressions sexuelles pour lesquelles il a pris 10 ans de prison – et il est sorti en 2004 après moins de 6 ans de taule. Quand il a été arrêté, un député travailliste a tenté de faire pression sur la police pour que l’enquête soit abandonnée. Et quand Carroll est sorti de prison, il est parvenu à payer cash un hôtel pour 725.000£ et une maison pour 500.000£, alors que son salaire à Lambeth était relativement modeste.

Une travailleuse sociale de Lambeth, Libby Blake, a expliqué à Driscoll queCarroll était seulement le sommet de l’iceberg. Les orphelinats étaient un terrain de jeux pour les riches et les puissants depuis des années“. Et selon cette femme, Anna Tapsell était la seule responsable à Lambeth qui allait lui dire la vérité.

En 2000, suite à l’opération Middleton[4], on parle de 40 pédophiles qui travaillaient dans les orphelinats de Lambeth. Tous considérés comme des prédateurs isolés, cela va sans dire[5]. A ce moment, les flics estiment qu’il doit y avoir environ 200 victimes d’abus dans l’affaire des orphelinats de Lambeth. En 14 mois d’enquête, seulement cinq types et deux femmes ont été arrêtés.

A l’époque, certains travailleurs sociaux qui avaient enquêté sur Carroll savaient bien que l’affaire des orphelinats de Lambeth ne se limitait pas à Lambeth, et avait des ramifications au Pays de Galles et dans d’autres orphelinats du pays et de Londres (notamment à Islington). Les enfants étaient envoyés d’une région à l’autre, entre des orphelinats aujourd’hui connus pour avoir été des lieux d’abus à grande échelle. Mais, pour protéger les politiciens impliqués, toute l’affaire a été étouffée.

En janvier 2011, un flic de Lambeth a été condamné pour production et diffusion de pédopornographie (à 4 mois de prison !). On ignore combien de films ont été tournés à Lambeth ou même dans le commissariat, et le type, Jordan Janssen, a refusé de donner les noms des autres flics impliqués[6].

Obtenir justice, le rêve fou des victimes

L’association des victimes de Shirley Oaks a réussi à gagner au civil, et pas moins de 40 millions de livres seront débloquées par le conseil de Lambeth (donc les contribuables évidemment) en guise de compensation pour les victimes. C’est la plus grosse somme qui a jamais été versée dans ce type de dossier : même les 160 victimes reconnues des orphelinats du Pays de Galles n’ont touché que 3 millions, et les 166 victimes officielles de Jimmy Savile n’ont eu que 2,3 millions de livres à se partager, ponctionnés sur ses biens.

Un rapport réalisé par l’association sur ce dossier affirme que le réseau pédophile comptait une soixantaine de pervers qui se rendaient dans les orphelinats du coin : médecins, profs, flics, entraineurs de sports (dont Eddie Heath, un coach de foot cité dans le dossier des pédophiles dans le monde du foot anglais), employés du conseil de Lambeth ou encore prêtres.

Ledit rapport précise aussi que les responsables du conseil ont étouffé les plaintes, et que les flics ont eux aussi couvert le réseau, permettant aux violeurs d’échapper à la justice. Les victimes rappellent d’ailleurs que Carroll ou Leslie Paul, deux pédophiles condamnés pour faits à Angels Road, un orphelinat géré par le conseil de Lambeth, avaient de nombreux liens avec la Met, la police Metropolitaine.

Par ailleurs, 48 enfants sont morts[7] entre 1970 et 1989, alors qu’ils étaient entre les mains des sévices sociaux de Lambeth, dont 20 étaient des victimes d’abus à Shirley Oaks, l’un des orphelinats de Lambeth.

Les abus auraient commencé à une échelle industrielle dès les années 50.

Au fil des années, pas moins de 15 rapports ont évoqué les abus sexuels commis sur les enfants des orphelinats de Lambeth. Il ne s’est, évidemment, rien passé.

Le rapport de SOSA affirme aussi que Jimmy Savile, qui avait l’habitude de visiter des orphelinats dans tout le pays, a violé des enfants de Shirley Oaks. Il venait le soir ou la nuit, parfois seul mais souvent accompagné.

Les abus n’ont pas eu lieu qu’à Shirley Oaks, qui était un orphelinat géant avec des maisonnettes disséminées dans un grand parc, fermé en 1983, mais aussi dans les autres orphelinats de Lambeth (Angel Road ou South Vale, qu’on a déjà évoqués), dit le rapport, confirmant par là ce qu’on savait déjà depuis longtemps. Une bonne partie des pédos sont encore en vie et, manifestement, encore protégés.

Dans les années 2000, alors que c’est interdit, le conseil de Lambeth a détruit 140 dossiers d’enfants à charge des orphelinats locaux.

Aujourd’hui, on est censés croire que six enquêtes sont en cours sur les abus à Shirley Oaks. Mais on commence à avoir l’habitude : l’enjeu sera surtout de détruire les preuves et de faire taire les victimes.

Durant une période à l’époque des abus, les orphelinats de Lambeth étaient dirigés par Janet Boateng, la femme de Paul Boateng, politicien du labour qui a été ministre de la Santé puis de l’Intérieur et de l’Economie de Tony Blair, nommé conseiller de la Reine en 1999, puis ministre de la Jeunesse en 2000, et qui est aussi cité dans une liste de membres d’un culte satanique [8]. Boateng a aussi joué un rôle actif dans la politique Every Child Matters, une réforme des services de l’enfance qui a finalement industrialisé le placement abusif d’enfants.

D’ailleurs, dans la retranscription des auditions de victimes de Shirley Oaks pour la « grande enquête indépendante » sur les abus étouffés, c’est Paul Boateng qui est désigné comme étant le politicien du Labour, futur ministre, grand ami de Carroll, qui venait violer des gamins le soir, et allait et venait à sa guise dans l’orphelinat d’Angels Road. Il a même signé plusieurs fois le registre des visites mais nie avoir jamais connu Carroll.

C’est aussi Boateng qui aurait tenté d’intervenir pour que Carroll et sa femme puissent devenir des familles d’accueil. Pas de bol, c’est justement cette procédure, qui n’a pas abouti en raison de sa précédente condamnation en 1966, qui a mené certains membres du conseil à regarder de plus près qui est Carroll.

Il existerait une photo de Carroll avec Boateng, mais celle-ci aurait disparu après avoir été donnée aux flics par un témoin, dans les années 90.

Carroll était aussi dans les années 80 l’un des piliers de l’Association of Combined Youth Clubs (ACYC), qui était semble-t-il un repère de pédophiles (plusieurs membres ont été condamnés). Ca a commencé à sa savoir franchement dans les années 90 seulement, mais au regard des personnalités qui y ont contribué, comme la princesse Anne ou Paul Boateng, justement, on aurait pu s’interroger avant.

L’ACYC, créée en 1977, était connectée à l’église catholique (qui en Angleterre aussi essuie des centaines d’accusations d’abus sexuels dans ses écoles et orphelinats), mais aussi à des politiciens en vue et des flics. La princesse Anne était la marraine de l’association, et le présentateur vedette de la BBC (autre réseau pédophile) David Dimbleby en était le directeur, au moins jusqu’en 1990.

L’association organisait des camps de vacances pour les enfants de divers orphelinats. D’après au moins un témoin, Boateng venait y rejoindre Carroll et les dizaines d’enfants qui partaient avec lui. C’est d’ailleurs une photo de Boateng et Carroll à un de ces camps d’été qui a disparu de chez les flics.

Au moins 124 enfants des orphelinats de Lambeth ont été expédiés dans d’autres orphelinats dans le pays, notamment au Pays de Galles où opéraient aussi des réseaux pédophiles, tous plus ou moins reliés entre eux.

En 1986, la presse évoqué le procès d’un travailleur social de Lambeth qui prostituait des garçons (une vingtaine avaient été identifiés) à Picadilly Circus, haut lieu de la prostitution de mineurs à l’époque, pour des hommes d’affaires, souvent étrangers paraît-il. La même année, un gamin handicapé de 12 ans parle à sa mère des nombreux abus qu’il a subis dans un foyer de Lambeth pour enfants handicapés. Le gamin avait été menacé de mort s’il parlait. L’enquête a été vite close et personne n’a été arrêté bien que les abus aient été confirmés par des médecins. Fermer le dossier était d’autant plus facile que d’autres victimes dans ce même foyer étaient incapables de parler.

Finalement dans les années 90 on a fait un peu mine de prendre le problème en main, en cherchant des victimes et quelques coupables. Pendant dix ans, ça remue un peu en disant qu’il faut une grande enquête, quelques investigations sont même menées. Qui n’ont bien-sûr abouti à rien.

Et aujourd’hui?

Un écrivain passé par Shirley Oaks entre 1966 et 1978, Alex Wheatle, a parlé des abus sexuels qu’il y a subis, des types qui venaient la nuit dans l’orphelinat, des camarades suicidés, des enquêtes qui n’ont rien donné ou presque. Weathle a dit qu’il était « certain » qu’un réseau pédophile opérait à Shirley Oaks, qui a fermé en 1983, et que les autorités étaient parfaitement au courant.

Suite à ces déclarations, en 2014, d’autres anciens résidents de l’orphelinat, dont un qui a écrit un livre sur l’histoire de Shirley Oaks, oubliant de mentionner les abus sexuels, ont dit que les lieux étaient un vrai paradis pour les enfants. Puis d’autres encore ont décidé de dénoncer publiquement les abus qu’ils ont subis, par le staff et par des visiteurs nocturnes de l’orphelinat. C’est là que l’association a commencé à se mettre en place.

Bref, là encore on a de l’info et de la contre-info, comme cela devient le cas de manière assez systématique ces derniers temps. La contre-info venant de la presse commerciale.

Ces victimes ont dit clairement qu’elles n’avaient aucune confiance dans la justice, et qu’elles iraient au bout dans leur dénonciation des faits. En novembre, SOSA a dénoncé la “grande enquête indépendante sur les abus sexuels contre les enfants”, qui en est à son quatrième chef suite à trois démissions successives et n’a pas avancé d’un iota depuis son lancement en 2014[9]. Et l’association a quitté le panel de ladite “grande enquête” en claquant la porte. Les victimes de Jersey avaient fait de même, et beaucoup d’autres victimes ont décidé de ne pas s’investir une fois de plus dans une usine à gaz qui n’a clairement pas pour but de faire la lumière sur ce qu’il s’est passé.

Le rapport préparé par l’association identifie pas moins de 60 pédocriminels qui ont abusé d’enfants à Shirley Oaks. On est donc bien loin des trois misérables –et vagues- condamnations de l’opération Middleton. 680 victimes se sont fait connaitre.

On a appris le 20 décembre qu’une enquête allait être rouverte, sur la disparition d’un adolescent de Croydon, la ville juste à côté de Lambeth, il y a 30 ans. En 1986, Kevin Hicks a disparu pas loin de Shirley Oaks alors qu’il était sorti faire une course. Aujourd’hui, la police pense qu’il a peut-être été assassiné par un pédophile, et qu’il avait en réalité rendez-vous avec la personne qui l’a enlevé[10] et avec qui il était certainement en contact depuis un moment.

 


[1] Cette travailleuse sociale avait porté plainte contre des responsables politiques de Lambeth

[2] Tapsell a aussi eu la visite de deux types des renseignements à son domicile, venus lui dire de ne pas se mêler des affaires d’abus sexuels sur les enfants des orphelinats de Lambeth.

[3] Un politicien travailliste, futur ministre de Blair et jamais nommé publiquement a été vu se rendant au Angels Road Childrens home au moins quatre fois en trois mois, à l‘époque où Carroll le dirigeait. Les deux passaient des soirées entières dans l’orphelinat, et emmenaient des enfants dans une annexe où plusieurs victimes ont dit que des abus se déroulaient. Mais les flics, excepté Driscoll, ont estimé que c’était n’importe quoi. Des policiers venaient aussi, ainsi que des éducateurs d’autres orphelinats de Lambeth. Le politicien faisait même sortir des enfants de l’orphelinat, seul ou avec Carroll.

[4] L’enquête ne portait que sur des abus commis entre 1974 et 1994, comme si tout avait cessé brusquement, alors que l’impunité était de mise et qu’on sait que les viols ont commencé au moins dans les années 60. De plus, alors qu’en principe elle visait à étudier 120 accusations différentes, l’opération Middleton a été refermée prématurément. Ladite enquête était pourtant censée porter sur un énorme réseau pédophile implanté dans l’ensemble du pays. Après 5 ans d’ « enquête », l’opération Middleton n’a débouché que sur 3 condamnations . 19 abuseurs n’auraient pas pu être identifiés, et 16 étaient morts. Une victime de Shirley Oaks a dit qu’au lieu d’être focalisée uniquement sur des faits survenus dans la piscine de l’orphelinat, l’enquête aurait du s’intéresser à ce qu’il se passait dans les 34 « bungalows » où étaient répartis les enfants.

[5] Pourtant, les enquêteurs avaient compris que plusieurs abuseurs étaient reliés entre eux et s’échangeaient des victimes et du matériel pédoporno.

[6] Apparemment, des contenus pédopornographiques ont d’abord été retrouvés au commissariat. En les visionnant, des enquêteurs ont compris que des enfants des orphelinats du coin étaient violés dans les locaux du commissariat et filmés, et pensaient que plusieurs officiers « louaient » ces gamins. Clive Driscoll a été d’abord nommé sur cette affaire, puis Scotland Yard a repris le dossier en main.

[7] Parmi ceux-ci, deux garçons tués à Shirley Oaks, qui ont été enterrés dans un bois d’un golf à côté. Le policier Clive Driscoll a eu cette même information par une autre source, en 1998. Il y a aussi cet ado de 15 ans retrouvé pendu en 1977 dans l’orphelinat, qu’on pense être un meurtre. Deux ans plus tôt, ce jeune, Peter Davis, a été témoin lors d’un procès pour viol dans un autre orphelinat, Old Bailey. Quand en 2003, des journalistes ont cherché à obtenir les minutes du procès et les documents relatifs à l’affaire, ils ont appris que le secret avait été imposé pour 100 ans. Ce qui signifie que ces documents pourraient mettre en cause des politiciens et hauts fonctionnaires toujours en vie.

[8]Boateng a démarré sa carrière politique en 1981 comme conseiller municipal. Puis il a été “responsable des questions de l’enfance” pour l’Union Européenne lors de la présidence britannique en 1998, et ambassadeur en Afrique du Sud de 2005 à 2010. Il a été anobli en 2010 grâce à l’appui du pédophile Lord Greville Janner (qui vient d’échapper aux poursuites) et passe pour un militant des droits de l’homme. D’après le document, il a été cité par plusieurs victimes comme étant un membre du réseau. Aujourd’hui, Boateng est directeur non exécutif d’Aegis Defense Services, une boite de sécurité militaire privée. Au sujet de Boateng, on note également que l’un de ses fils a failli échapper à des poursuites pour viol. En 2006, il avait été acquitté du viol d’une adolescente en Afrique du Sud. Apparemment, le fils Boateng pense être au-dessus des lois grâce à ses parents, et a même accusé la victime de l’avoir cherché. Il a finalement pris 3 ans de prison.

[9] En réalité, la « grande enquête » a surtout permis de clore des enquêtes vaguement ouvertes, de décrédibiliser des victimes et de blanchir des VIP incriminés. Au final, on peut s’attendre à ce que la conclusion de cet étouffoir en règle soit qu’il n’y a jamais eu de réseau pédophile, et encore moins de VIP impliqués dedans.

[10] Dans les cas où des ados disparaissent pour se retrouver dans des réseaux pédophiles, on sait que souvent la victime était déjà en contact avec ses agresseurs depuis un moment. C’était le cas par exemple de Christine van Hees ou de Sylvie Carlin dans l’affaire Dutroux, et probablement de Manuel Schadwald en Allemagne.

 

Source : dondevamos.canalblog.com

 

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