Divion | Un «bon samaritain» au tribunal pour agression sexuelle sur mineure

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Forcée de boire de l’alcool et de fumer du cannabis par cedernier pour assouvir ses envies sexuelles
Un homme de 39 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel de Béthune, jeudi dernier, pour avoir agressé sexuellement une jeune fille de 13 ans qu’il avait hébergée sous son toit.

J.-F. D. connaît la victime de longue date.

Il est un ami de ses parents, en situation de grande précarité sociale et financière, et a entretenu une relation amoureuse avec sa sœur aînée, laquelle était tout juste majeure.

La jeune victime, âgée de 13 ans au moment des faits qui se sont déroulés en septembre et octobre 2019, est décrite par le président du tribunal comme « ayant des déficiences intellectuelles et des carences affectives qui la rendent vulnérable ».

Recueillie par le prévenu à son domicile après avoir été mise à la porte de chez ses parents, elle a expliqué au cours de l’instruction avoir été forcée de boire de l’alcool et de fumer du cannabis par ce dernier pour assouvir ses envies sexuelles.

À une de ses amies proches, elle a aussi déclaré être « un peu amoureuse » de J. F. D. et avoir voulu rendre sa grande sœur jalouse.

Des textos, lus à l’audience, en attestent. Vingt-trois ans les séparent.

Détenu depuis plus de deux ans dans le cadre de cette affaire, le prévenu a beaucoup louvoyé dans ses déclarations.

Il reconnaît des attouchements mais a minima, et semble minimiser ses responsabilités au fil du temps.

Aujourd’hui ? Il déclare avoir repoussé, par deux fois, la jeune fille, avant de céder et s’être livré à des attouchements.

Mais à l’entendre, c’est elle qui l’a « chauffé ». Une chose est sûre, selon lui : il ne l’a jamais pénétrée, car une maladie lui cause des troubles de l’érection.

Quelle était la nature exacte de leur relation ?

« C’était une copine, en fait, c’était ma belle-sœur… »

Le président Gilot hausse le ton :

« Arrêtez de nous prendre pour des lapins de six semaines, Monsieur ! »

Lui imagine un mécanisme plus retors, une relation plus pernicieuse :

« Quand vous lui offrez un téléphone portable, est-ce que ce n’est pas pour monnayer ses faveurs sexuelles ? C’est comme si vous lui offriez le Graal, dans sa situation. »

Le prévenu semble avoir du mal à comprendre.

« Ce qui me frappe, c’est la dégradation de ce que vous reconnaissez,

déplore le procureur.

Si cette affaire arrive un jour devant une cour d’appel, je parie que vous ne reconnaîtrez plus rien ! »

Le ton est d’autant plus sévère que le prévenu avait une épée de Damoclès au moment des faits :

« Quand on a trois mois de prison au-dessus de la tête, on se tient tranquille ! »

Sanction : trois ans de prison, avec maintien en détention et suivi sociojudiciaire pour une durée de cinq ans, injonction de soins et inscription au FIJAIS (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles)

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