Digne-les-Bains | Sursis pour des agressions sexuelles sur la petite fille de sa conjointe

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Pédocriminel En liberté

Malgré la dépression et des actes d’automutilation de la victime, sa famille se réfugie dans le déni
Alors qu’elle était enfant puis adolescente, la petite-fille de la conjointe de l’accusé a été agressée sexuellement. L’homme a été reconnu coupable des faits pour lesquels il était accusé.

Clément, 80 ans se présente avec difficultés à la barre du tribunal correctionnel dignois.

Couvert d’un chapeau de paille et se déplaçant à l’aide d’une béquille, cet ancien sculpteur marbrier crie haut et fort qu’il est innocent et qu’il n’a rien à voir avec les faits d’agressions sexuelles que lui reproche celle qu’il considère comme sa petite-fille et qui est assise à quelques pas de lui.

Face à ses trois juges, le vieil homme ne se laisse pas déstabiliser par plusieurs témoignages de contexte qui le présente comme un “homme à femmes” aux mains baladeuses, appréciant d’un regard insistant les formes généreuses de celles qu’il complimente parfois de façon déplacée.

“J’adore les femmes mais je les respecte”, assure le prévenu qui reconnaît toutefois qu’en 18 années de vie commune avec sa grand-mère, il a eu un seul geste “regrettable” avec cette enfant, alors âgée de 10 ans.

À l’été 2015 pour complimenter cette préadolescente et en joignant le geste à la parole, il aurait effleuré un sein.

Le quinquagénaire justifie son comportement devant les jeunes magistrates qui n’apprécient guère :

“Vous savez, je suis né durant les 30 Glorieuses et notre génération connaît à cette époque une certaine libération des mœurs” s’exclame le prévenu qui insiste

“Non, je n’ai jamais embrassé M. sur la bouche, tout le reste c’est du bidon complet”, conclut-il.

Poursuivant la présentation du dossier pénal, la présidente multiplie les questions sur de nouveaux faits, dénoncés par la jeune femme et commis dans le petit appartement de Clément au soir du 28 avril 2022.

Appelée à témoigner, la plaignante explique qu’en l’aidant à retirer sa parka, il aurait passé la main sous son tee-shirt pour toucher ses seins puis son ventre en soupirant “Qu’est ce que c’est bon”.

En sanglots, la jeune femme assure que les actes subis durant son enfance seraient l’origine de son mal-être et témoigne de baisers glissés et d’attouchements sur son sexe.

La partie civile insiste sur la personnalité de “ce grand-père de cœur”, cet homme séducteur, qualifié de “tactile” par sa propre fille et qui se permet des gestes déplacés.

Enfin malgré la dépression et des actes d’automutilation de la victime, sa famille se réfugie dans le déni.

Reconnaissant à minima une agression sexuelle à l’été 2015 et considérant les témoignages concordants sur l’attitude plus que troublante du prévenu, la représentante du parquet requiert 10 mois de prison avec sursis avec interdiction de contact avec la jeune femme.

Pour maître Aurélie Discazaux, son client ne se cache pas derrière son âge et s’exprime en toute franchise avec une forte personnalité.

Après un très long délibéré, le 28 septembre 2023, le tribunal dignois prononce la culpabilité du vieil homme et le condamne à 10 mois de prison avec sursis et interdiction d’exercer une activité avec les mineurs.

Inscrit au fichier des personnes condamnées pour violences sexuelles, Clément devra également verser 4 000 euros au titre du préjudice moral.

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