Coutances | Deux ans de prison ferme pour le père incestueux

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Il avait déjà été condamné à 8 ans pour viols sur mineurs.
Pour agression sexuelle sur sa fille de 16 ans, un homme était jugé devant le tribunal judiciaire de Coutances le 4 novembre.

Elle se faisait une joie de cette partie de pêche dans le Sud-Manche le 1er août 2018.

C’était l’occasion de se rapprocher de ce père qu’elle connaissait mal et dont elle a longtemps été séparée.

Les parents de la jeune fille de 16 ans ont divorcé alors qu’elle avait trois ans, puis son père a purgé une peine de huit ans de prison pour viols sur mineurs, il est libre depuis peu.

La journée se passe bien, la famille élargie profite de l’été au bord de l’étang.

A la fin de la journée, chacun rentre chez soi, sauf le père, qui veut pêcher de nuit et sa fille qui veut découvrir ce loisir.

Il est entendu que la fille dormira chez son père si la pêche se prolonge tard dans la nuit.

Vers 22 h, les choses dégénèrent, la victime affirme qu’il commence à lui tenir des propos à connotations sexuelles, il se livre à des attouchements, par-dessus les vêtements d’abord, puis il lui enlève son soutien-gorge de force.

Elle le repousse et appelle un ami sur son portable.

Le père n’ose plus rien faire.

“Boudeur”, il la ramène chez sa mère.

En lui disant au revoir, des bises et des caresses s’égarent sur ses seins, un ami de son petit frère en est témoin.

A la barre du tribunal judiciaire de Coutances le 4 novembre, le prévenu nie en bloc :

c’est pas moi, c’est son beau-père, elle m’accuse moi car elle est jalouse de sa grande sœur“.

La grande sœur a fait une déposition où elle affirme que la victime lui a confié avoir menti sur l’agression qu’elle a subie.

Les déclarations de la victime n’ont pourtant jamais varié, elle les renouvelle douloureusement à la barre.

Les questions sur les détails les plus scabreux ne lui sont pas épargnées, elle ravale ses larmes et répond avec précision.

Elle est tout juste majeure :

quand je vais rentrer chez moi après le procès, je serai seule, toute ma famille m’a tourné le dos“.

A part sa mère qui reste indécise, ils se sont tous ligués contre elle et craignent que le père soit renvoyé en prison et qu’il se suicide.

Pour le ministère public, la culpabilité du prévenu est établie, la procureure trouve inquiétantes ces dénégations qui démontrent un manque de réflexion sur les actes.

Elle salue le courage de la victime et affirme qu’elle n’est pas responsable de la peine qui sera prononcée.

L’avocat de la défense demande la relaxe au bénéfice du doute.

Le tribunal condamne le prévenu à trois ans de prison dont douze mois avec un sursis probatoire comportant une obligation de soins psychologiques.

Il devra indemniser sa fille de 3 500 € pour son préjudice moral et les frais de justice.

Le tribunal délivre aussi un mandat de dépôt.

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