Conquereuil | Pas de prison pour le pédocriminel qui a agressé sexuellement une fillette
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 17/09/2021
- 09:00
Catégories :
Mots clés :
C’est dans un fauteuil roulant que l’homme s’est avancé à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire qui l’a condamné à deux ans de prison avec sursis pour une agression sexuelle sur une enfant de 8 ans à Conquereuil (Loire-Atlantique), il y a deux ans.
Lors de ce procès, le mardi 14 septembre 2021, la présidente Marie-Aude Talhouarn a insisté sur les lourdes conséquences des agressions sexuelles sur des enfants.
« Comment une petite Brestoise de 8 ans, hébergée chez son parrain pour quelques jours de vacances, peut-elle comprendre qu’un homme de 69 ans, oncle de son hôte, lui dise qu’elle a de belles cuisses et la caresse entre les jambes et lui intime : c’est un secret, n’en parle pas ? ».
En l’occurrence, l’enfant en a parlé à sa maman dès qu’elles sont arrivées à la gare.
Elle a décrit les caresses, puis a menti en parlant « de doigts dans la lune ».
Pourquoi ce mensonge ? Elle ne sait pas.
Elle a ensuite déclaré :
« C’est un vieux garçon qui n’est pas super sympa, j’étais dans sa chambre, je l’ai trahi car il ne voulait pas que je le dise… J’avais peur qu’il me dise des gros mots comme putain ou ferme ta gueule ».
Depuis, elle est traumatisée. Le matin du procès, elle a voulu aller à l’école, mais ses grands-parents ont été appelés car elle vomissait. Elle est toujours suivie psychologiquement, affirmait sa maman présente à l’audience.
L’homme, aujourd’hui âgé de 71 ans, n’a plus de contact avec ses enfants.
Diminué par une trachéotomie suite à un cancer, il était hébergé chez sa sœur et ses neveux, dont le parrain de la fillette.
Il a déclaré qu’après les attouchements, elle lui avait dit :
« Tu peux faire ce que tu veux ».
Il a reconnu « avoir eu un peu de plaisir ».
La fillette a d’ailleurs remarqué :
« Il était plus bizarre que d’habitude, il était heureux ».
Le septuagénaire a poursuivi :
« Je suis actuellement hospitalisé dans une chambre seule, je ne veux voir personne. Le psychiatre m’a carrément dit que j’étais un pédophile, que ce n’était pas la peine qu’on se voit… »
De son côté, Me Aurélie Fournard, a clarifié l’attitude de l’enfant :
« Elle trouve le temps long car elle quand elle fait une bêtise, elle est punie tout de suite. Elle veut surtout qu’il ne recommence pas. Elle recherche la protection des adultes, c’est compliqué pour elle d’aller à l’école… »
Détail d’importance donné par la procureure, Christelle de Jonghe :
« La fillette était venue jouer à la console, la scène a duré trente minutes et le prévenu n’a arrêté que parce qu’il a entendu sa sœur ».
Elle a fait preuve de pragmatisme :
« À quoi bon prononcer une peine, bien que méritée, qui ne sera pas appliquée ? Il serait aisé de dire : enfermez Monsieur… et derrière, on fait quoi ? ».
Quant à l’avocat de la défense, Me Pierre-Henri Marteret, il a regretté qu’il n’y ait pas eu de contre-expertise. La première fait état de zones d’ombre qui n’ont pas été exploitées.
« Pourquoi l’enfant est-elle allée dans sa chambre, alors que la famille savait qu’il ne fallait pas. Mon client ne s’est pas caché. Il dit : depuis tout gosse, je suis attiré par les petites filles. Il assume ».
Le tribunal a suivi les réquisitions : deux ans de prison avec sursis simple. L’homme versait à la famille de la victime 50 euros par mois. Étant condamné à 2 000 euros de dommages et intérêts, il devra acquitter encore quelque 600 euros, alors que la partie civile demandait 4 582 €.
Source(s):