Affaire Epstein | Jean-Luc Brunel retrouvé mort en détention

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L’ancien agent de mannequins Jean-Luc Brunel retrouvé mort en détention
© AFP 2019 Getty Images North America/Stephanie Keith
Pilier déchu du monde de la mode, l’ancien agent de mannequins français Jean-Luc Brunel, incarcéré depuis fin 2020 pour plusieurs “viols sur mineur”, a été retrouvé mort dans sa cellule de la prison de la santé à Paris dans la nuit de vendredi à samedi.

Mise à jour du 20 Février 2022 :

L’ancien agent de mannequins français Jean-Luc Brunel, proche du milliardaire américain décédé Jeffrey Epstein, a été retrouvé mort pendu dans la nuit de vendredi à samedi dans sa cellule de la prison de la Santé à Paris, a appris l’AFP de source proche du dossier samedi.

Accusé de viols par plusieurs anciens top models

Le parquet de Paris a confirmé que Jean-Luc Brunel avait été retrouvé mort et indiqué qu’une enquête en recherche des causes de la mort avait été ouverte, confiée au 3e district de police judiciaire. Accusé de viols par plusieurs anciens top models, ce qu’il contestait, le septuagénaire avait été mis en examen fin juin 2021 pour “viol sur mineur de plus de 15 ans”. Il avait déjà été mis en examen en décembre 2020 pour “viols sur mineur de plus de 15 ans” et “harcèlement sexuel”.

Il avait en outre été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté pour les faits de “traite des êtres humains aggravée au préjudice de victimes mineures aux fins d’exploitation sexuelle”. Sa mort signifie l’extinction de l’action publique dans ce dossier, sauf si d’autres personnes devaient être mises en cause. Son nom était cité dans une enquête aux États-Unis sur le scandale sexuel impliquant Jeffrey Epstein, également retrouvé mort dans sa cellule en août 2019.

Interpellé en décembre 2020

Jean-Luc Brunel avait été interpellé en décembre 2020 à l’aéroport Charles-de-Gaulle alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol pour Dakar, et avait été incarcéré suite à sa mise en examen. Jean-Luc Brunel avait été libéré sous contrôle judiciaire l’espace de quelques jours en novembre dernier, avant d’être remis en détention sur décision de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. Il avait formé un pourvoi en cassation contre cet arrêt.

Financier milliardaire, Jeffrey Epstein avait été inculpé en juillet 2019 aux États-Unis pour avoir organisé, entre 2002 à 2005, un réseau de jeunes filles qu’il aurait exploitées sexuellement. Le parquet de Paris, alerté par l’existence potentielle de mineures françaises parmi les victimes de M. Epstein, avait ouvert une enquête préliminaire en août 2019. Une plainte avait été déposée deux mois plus tard contre Jean-Luc Brunel pour des faits de “harcèlement sexuel” qui n’étaient pas prescrits contrairement à plusieurs accusations contre lui. Selon des sources concordantes, l’Office central de répression des violences à la personne (OCRVP), en charge de l’enquête, avait réalisé plus d’un demi-millier d’auditions.

 

Article original du 17 Septembre 2021 :

L’agent de mannequins Jean-Luc Brunel a été mis en examen, le 29 juin dernier, d’un second viol sur mineure de plus de 15 ans, confirmant une information du Parisien.

Un rebondissement qui intervient après une enquête tortueuse de l’Office central pour la répression de la violence aux personnes (OCRVP), ouverte en France après le suicide de Jeffrey Epstein en août 2019.

La mort du pédocriminel américain, retrouvé pendu dans sa cellule new-yorkaise il y a deux ans, a en effet provoqué une onde de choc des deux côtés de l’Atlantique.

En France, une « affaire dans l’affaire » a vite éclaté, avec une enquête centrée sur Jean-Luc Brunel, un célèbre agent de mannequins.

En décembre dernier, celui qui est soupçonné d’avoir joué les rabatteurs pour Jeffrey Epstein avait été arrêté à l’aéroport Charles de Gaulle, en partance pour Dakar. Il avait alors été mis en examen pour « viol sur mineure de plus de 15 ans » et placé sous le statut de témoin assisté pour les faits de « traite des êtres humains aggravée au préjudice de victimes mineurs au fin d’exploitation sexuelle » après une plainte déposée par Virginia Giuffre.

Cette Américaine, qui affirme avoir été une « esclave sexuelle » de Jeffrey Epstein, soutient que ce dernier l’a livrée à plusieurs hommes, notamment le Prince Andrew et Jean-Luc Brunel.

Selon nos informations, l’enquête de l’OCRVP a permis de faire ressortir une dizaine d’accusations d’agressions sexuelles contre Jean-Luc Brunel.

Une source proche de l’enquête confie :

« On a énormément bossé sur ce dossier. On a envoyé des mails à tous les mannequins de l’agence, entendu un nombre de personnes astronomique ».

A la grande frustration des enquêteurs, l’essentiel des faits dénoncés remontent cependant aux années 1980-1990 et tombent donc sous le coup de la prescription.

Mais en juin dernier, une ex-mannequin étrangère a été entendue par la juge d’instruction. Selon nos informations, elle affirme avoir été violée au domicile parisien de Jean-Luc Brunel au début des années 2000, alors qu’elle n’avait que 15 ans.

Après une sortie en boîte de nuit, elle a dit aux enquêteurs avoir eu un trou noir et s’être réveillée pendant que Jean-Luc Brunel était en train de la violer. Des accusations suffisamment crédibles pour que la juge d’instruction décide de mettre Jean-Luc Brunel en examen dix jours plus tard.

Agé de 75 ans, l’ancien « scout » – recruteur de talent – nie en bloc depuis le début.

Ses avocats, Mes Mathias Chichportich et Marianne Abgrall, fin août, à propos d’une autre accusation. Ils dénonçaient alors « le lynchage médiatico-judiciaire que subit Jean-Luc Brunel depuis le suicide de Jeffrey Epstein », avaient répondu :

« Notre client a toujours fermement affirmé n’avoir jamais abusé d’aucune femme ».

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